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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

GOUVERNANCE DES OPA AU BENIN: « Il faut renforcer la capacité de ses OPA » Dixit Abdel Rachid Nouhoun

 GOUVERNANCE DES OPA AU BENIN: « Il faut renforcer la capacité de ses OPA » Dixit Abdel Rachid Nouhoun

Abdel Rachid Nouhoun, Directeur de la législation rurale de l’appui aux organisations professionnelles et à l’entrepreneuriat agricole au ministère de l’Agriculture de l’élevage et de la pêche (DLROPEA).

Qui doit-on appelé Organisation Professionnelle Agricole (OPA) ?

Une OPA, c’est un groupe structuré de personnes physiques ou morales qui exerce le métier agricole et de constituer une institution dont le rôle est de défendre les intérêts de leur membre auprès des pouvoirs publics d’une part et de fournir des services à leur membre ou de réaliser des activités économiques qui permettent à ses membres de se développer. Dans ce sens, on peut constater qu’une OPA peut être soit une coopérative, une association régie par la loi 1901, ou un groupement d’intérêt public.

Quel est le nombre exact des OPA dans le secteur agricole ?

Les coopératives s’immatriculent au niveau du ministère de l’Agriculture de l’élevage et de la pêche, les associations 1901 s’enregistrent au niveau du ministère de l’Intérieur et les groupements d’intérêt économique au niveau du ministère du commerce. Avec cette disparité, nous avons au niveau du MAEP, 7.572 coopératives qui sont dénombrées. Quand on va vers les associations du ministère de l’Intérieur, nous en avons environ 34 qui sont enregistrées au niveau national.

Comment appréciez-vous la gouvernance des OPA au Bénin ?

Pour apprécier la gouvernance des OPA, il s’agit de voir quelles sont leurs capacités à régler les problèmes politiques, économiques qui se posent à eux. Nous avons réussi à asseoir une structuration, c’est-à-dire que nous avons pu avoir des organisations au niveau de base, du département et au niveau national qui disposent des organes de gestion notamment les conseils d’administration ou comités de surveillance qui se renouvellent à échéance. Aussi, ces organisations sont arrivées à se doter des documents de programmation. Ces documents constituent des avancées en matière de gestion dans la gouvernance des OPA. On note de plus en plus une augmentation de sociétariat, c’est-à-dire que dans nos organisations professionnelles les effectifs sont croissants et les gens souscrivent réellement pour le suivi de ces organisations.

Quelles sont les insuffisances qui entravent la gestion des OPA ?

En termes d’insuffisance, les OPA n’arrivent pas à rendre des services adéquats à leur membre. Une grande partie des membres des organisations a une faible maîtrise des tests fondamentaux de ces organisations parce que la grande partie des membres sont parfois illettrés pour comprendre le contenu. De la même manière, les documents de programmation sont disponibles, mais ne sont pas maîtrisés. Il y a aussi des éléments que ces OPA doivent maîtriser pour aller dans un certain nombre d’accords avec l’État ou avec d’autres partenaires. Je veux parler notamment de la loi sur le partenariat public-privé qui a un certain nombre de dispositions et qui est important que les organisations comprennent avant de discuter avec l’État et les partenaires. Aujourd’hui, le contenu du cadrage national établi par le gouvernement doit être maîtrisé pour permettre aux organisations de prendre part à la mise en œuvre du plan de stratégie de développement agricole. En matière de gouvernance, il y a des avancées avec un grand nombre d’insuffisances pour lesquelles on doit renforcer les capacités des organisations professionnelles agricoles.

Comment résoudre ces problèmes ?

La résolution de ces problèmes peut se regrouper en trois ordres. Nous pouvons nous permettre de prendre un ordre juridique : le cadre qui régit les organisations professionnelles agricoles doit être réglementé. Aujourd’hui, nous avons des textes réglementaires, mais on n’a pas encore un cadre législatif en termes de loi total. Je parlais tout à l’heure de la loi sur le partenariat public privé dont le contenu doit être maîtrisé par ces OPA. Il faut renforcer la capacité de ses OPA afin qu’ils puissent rendre des services pertinents à leur membre. Il faut travailler aussi à ce que les capacités organisationnelles de nos OPA soient renforcées. Sur le plan administratif, aujourd’hui, il y a un problème crucial de ressources financières, de ressources techniques et humaines qui se pose et qui ne permet pas de faire vivre ces organisations. Les structures qui encadrent ses OPA ont également un certain nombre d’insuffisances à relever sur lesquels on doit agir.

Quelles sont les réformes entreprises pour une meilleure gestion ou gouvernance des OPA ?

Pour mieux établir l’effectif des OPA, une réforme a été engagée à travers un arrêté qui a été pris par le MAEP. Il s’agit de l’arrêté 136 qui porte sur la mise en place d’un registre des OPA. Cet arrêté permet à ce que les OPA, quel que soit le lieu d’enregistrement auquel il s’adresse, puissent revenir s’insérer dans ce registre. L’autre chose, c’est que le plan stratégique de développement du secteur agricole a voulu que ces organisations soient à la base le socle pour la promotion des filières. Dans ce sens, il y a aussi une réforme qui a été engagée à ce qu’on puisse avoir par maillon (de production, de transformation, de commercialisation) un représentant par filière. Pour faire ça, il y a l’arrêté 137 qui traite des critères de représentativité des organisations professionnelles agricoles, mais deux qui sont prépondérants. Le critère de la capacité de production, de transformation et de commercialisation de cette organisation. Il faut que cette organisation représentative produise plus de la moitié des produits mis sur le marché. Le critère d’effectif qui se veut représentatif des maillons de production peut totaliser au moins la moitié des membres qui sont dans le maillon de la production. Il y a le PSDSA qui a voulu confier la responsabilité des filières aux acteurs directs. Il s’agit des organisations interprofessionnelles agricoles et l’autre instrument, ce sont les clusters agricoles. Les organisations interprofessionnelles agricoles sont les organisations d’envergure nationale qui doivent réunir au moins deux segments dans une filière donnée : le segment de la production obligatoirement et un second segment qui est soit la transformation soit la commercialisation. Et donc il peut constituer une interprofession qui peut directement bénéficier d’un accord-cadre auprès de l’État. La condition que l’interprofession doit remplir est la même que celle fixée aux OPA. Il s’agit donc d’un agrégateur qui a un marché et a la capacité d’organiser les acteurs en amont pour satisfaire son marché. Aujourd’hui, nous voyons naître de grands clusters avec la zone industrielle de Glo-djigbé.

 Quel appel avez-vous à lancer aux OPA ?

À l’endroit des OPA, je vais leur demander de saisir l’opportunité parce que nous sommes dans une période où il y a assez d’opportunités. Je veux parler de l’engagement politique des autorités au niveau national qui est affiché de sorte que les filières soient réellement portées par les acteurs privés notamment les OPA. Cet engagement est accompagné par les partenaires techniques et financiers qui se positionnent pour accompagner les OPA. C’est en faisant cela qu’ils auront aussi les moyens de rendre viable les organisations professionnelles agricoles et de faire face à tous les défis que le marché est en train d’imposer. Vis-à-vis des acteurs publics, des autorités, il faut travailler à améliorer le climat des affaires parce que c’est le rôle de l’État de travailler à ce que ce climat soit propice à la mise en œuvre des activités.

Ruth EDOH

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