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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

IMPACTS SOCIAUX ET ENVIRONNEMENTAUX DU MÉGAPROJET « MARINA » A OUIDAH DJEGBADJI AU BENIN: Les organisations membres de la Convergence Globale des Luttes pour la Terre et l’Eau en Afrique de l’Ouest (CGLTE-OA) travaillent à faire du plaidoyer à base de la photographie documentaire

 IMPACTS SOCIAUX ET ENVIRONNEMENTAUX DU MÉGAPROJET « MARINA » A OUIDAH DJEGBADJI AU BENIN: Les organisations membres de la Convergence Globale des Luttes pour la Terre et l’Eau en Afrique de l’Ouest (CGLTE-OA) travaillent à faire du plaidoyer à base de la photographie documentaire

Le lancement d’un atelier de formation participative et de co-création a réuni du21 au 26 novembre 2022 à Ouidah plusieurs communicateurs des organisations sociales, des mouvements paysans et indigènes, et des mouvements de défense des droits des communautés à la terre, aux territoires, aux forêts et à l’eau. Il vise à leur permettre de créer un produit de communication axé sur la photographie documentaire sur les impacts sociaux et environnementaux que la construction du mégaprojet touristique d’élite « Marina » a sur les communautés de pêcheurs, de maraichers et d’artisans de la région.

Les officiels à la rencontre avec les communautés du village Kouvenanfidé à Djegbadji

Cédric Joawo BAKPE

Les travaux d’aménagement du site devant abriter le projet, ont démarré et ont nécessité le déguerpissement (expropriation) de force (avec des indemnisations non appropriées dont certains n’en ont même pas encore bénéficié jusqu’à présent) de plus de 2000 victimes (maraîchers, artisans, pêcheurs et mareyeuses etc.) installés sur les lieux depuis des générations. Ces déguerpis dont les habitations sont détruites depuis quelques mois (octobre 2021) se retrouvent dans des situations précaires sans logement et sans activités. Ils se regroupent pour former l’Association des Maraîchers, Artisans et Pêcheurs (AMAPECH) pour se faire entendre et défendre leurs droits humains. A cet effet, un collectif d’ONG de protection de l’environnement et des droits humains accompagne leur lutte. Par conséquent, une séance d’échange a été initiée dans ce cadre avec les communautés de Kouvenanfidé afin de leur expliquer le but de l’atelier de formation qui se veut être participative. Présentant le contexte de cette démarche, Franck Adanmado, représentant la plateforme nationale de la convergence globale des luttes pour la terre et l’eau ouest africaine au Bénin a dit qu’il s’agit plutôt d’un plaidoyer et non d’une revendication. « Nous sommes conscients qu’il faut soutenir le développement, il faut accompagner le gouvernement à la réalisation du PAG, mais dans cette dynamique, il faut quand même respecter un tant soit peu le bien être des communautés », a-t-il laissé entendre. Moussa Koulibaly parlant au nom de la coordination régionale de la convergence globale des luttes pour la terre et l’eau ouest africaine, a rappelé le but de la formation tout en spécifiant le rôle participatif des communautés qui selon lui ne doivent pas être qu’une cible mais plutôt « des acteurs à part entière ». D’ailleurs, les portent voix des communautés de Kouvenanfidé ont saisi cette tribune pour lever un coin de voile sur quelques impacts socio-environnementaux causés par les déguerpissements et dont ils sont victimes. Après avoir évoqué quelques cas, Saturnin Mensah, président de la coopérative AMAPECH a exhorté l’Etat à ne pas oublier les autochtones. Pour le Chef village de Kouvenanfidé, cette démarche menée est bien noble. Il a par la suite exhorté la population à participer de façon active aux travaux.

Les communautés de Kouvenanfidé assistant à la rencontre

Cet atelier qui s’est tenu entre le 21 et le 26 novembre 2022 a bénéficié du soutien de Fian International et de Ruido photo. Entre autres objectifs, il vise à (i) sensibiliser le public afin d’obtenir une juste compensation et une relocalisation équitable pour ces communautés, (ii) Alerter d’autres régions sur ce mode de transformation urbaine et méga-touristique vers une défense collective des droits humains.

Pendant 06 jours, les participants feront des immersions aux seins des communautés concernées pour toucher du doigt les impacts des travaux sur leur quotidien. A l’issu de l’atelier, le dernier jour, une présentation des matériaux travaillés pendant les 6 jours a été faite pour la communauté.

Les participants à l’atelier de formation, pendant les mois de décembre et février, continueront à travailler  à distance pour finaliser le travail de co-création sur les photographies et histoires recueillies pendant la formation. Les produits finaux seront partagés sur les réseaux sociaux à travers une campagne digitale qui va rendre visible le plaidoyer des communautés affectées à l’endroit des autorités du Bénin.

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