MAÎTRISE DE L’INCUBATION ARTIFICIELLE DES ŒUFS DE VOLAILLE : Une étape indispensable à une éclosion réussie
L’incubation artificielle des œufs de volaille est essentielle pour garantir une production de poussins de qualité. Ce procédé, qui recrée les conditions naturelles à l’aide de machines spécialisées, nécessite une maîtrise précise des paramètres environnementaux. En optimisant ces conditions, les éleveurs peuvent non seulement améliorer les taux d’éclosion, mais aussi répondre aux exigences croissantes du marché tout en assurant la pérennité de leurs élevages.
Opportune AHITCHEME
L’incubation artificielle des œufs de volaille est une méthode incontournable pour la production de poussins, offrant un contrôle rigoureux des conditions nécessaires à leur développement. Cette technique, qui imite les conditions naturelles grâce à des incubateurs, permet d’optimiser les taux d’éclosion et d’assurer la qualité des poussins. Selon Carmel GOUGBÉ, formateur, il est crucial de « savoir quels œufs utiliser », ce qui implique de sélectionner des œufs fertiles provenant de reproducteurs tels que les poules et les coqs. Avant de placer les œufs dans l’incubateur, il est important de vérifier leur intégrité pour s’assurer qu’ils sont propres et sans fissures.
Une fois les œufs préparés, il faut régler les conditions d’incubation avec précision. La température doit être maintenue entre 35 et 37°et l’humidité doit varier selon la phase de l’incubation. Pendant la période de couvaison, l’humidité doit se situer entre 45 et 50%, tandis que pour l’éclosion, elle doit être augmentée à 60-65%. « Il faut s’assurer du bon retournement des œufs et surtout de l’aération », souligne l’expert, car les œufs doivent être retournés plusieurs fois par jour pour éviter que l’embryon n’adhère à la coquille et pour garantir une aération adéquate.
Pour réussir l’incubation, il est essentiel d’utiliser les bons équipements. L’incubateur, qui régule la température et l’humidité tout en assurant le retournement des œufs, est l’élément central. Un thermomètre et un hygromètre permettent de mesurer et d’ajuster les conditions de manière précise. Après l’éclosion, les poussins doivent être transférés dans une poussinière chauffée pour leur fournir la chaleur nécessaire à leur développement. « Les poussins ont besoin de chaleur pour se développer correctement », précise l’expert.
Pas d’incubation sans problèmes
Plusieurs problèmes peuvent survenir durant l’incubation, tels que des œufs clairs, des embryons morts ou des poussins qui ne parviennent pas à sortir de l’œuf. « Le principal problème est souvent lié à la température et à l’humidité », explique le spécialiste. Une régulation incorrecte de la chaleur ou de l’humidité peut entraîner des complications. Et pour remédier à ces problèmes, il est crucial de surveiller attentivement les conditions de l’incubateur et de procéder aux ajustements nécessaires.
Après l’éclosion, il est recommandé de laisser les poussins dans l’incubateur pendant environ 48 heures avant de les transférer dans une poussinière. En outre, il est important de leur fournir une alimentation appropriée et de surveiller leur état de santé. Comme le souligne l’expert, « aujourd’hui, on ne peut pas parler de l’agriculture sans incubateur ». En maîtrisant les conditions d’incubation et en utilisant les équipements adéquats, les agriculteurs peuvent répondre efficacement à la demande croissante du marché et garantir la croissance et la durabilité de leurs exploitations avicoles.
Production des œufs féconds et une incubation efficace : Ce dont le Bénin a besoin pour un élevage agrandi
L’ambition du Bénin est de limiter au maximum les importations en besoin de produits d’élevage de volailles. Et même si le secteur de l’élevage de poulets locaux au Bénin a connu une croissance notable ces dernières années, avec une augmentation de la population avicole passant de 13 212 678 têtes en 2022 à 13 317 058 en 2023, les acteurs travaillent tout de même pour hausser la barre. Pour ce faire, l’Agence Territoriale du développement agricole du pôle 7 a organisé tout récemment une formation à l’endroit des éleveurs. L’idée était d’approfondir leurs connaissances sur les meilleures pratiques pour obtenir des œufs de qualité et garantir une incubation efficace. Ce qui justifie l’importance de maitriser l’étape de l’incubation artificielle.
En fait, selon Agnès MEHOBA, Cheffe Service Formation Opérationnelle de l’ATDA pôle 7, la session était conçue pour mettre l’accent sur « la production d’œufs féconds de haute qualité, essentielle pour obtenir des poussins robustes et améliorer la productivité des élevages ». Modeste DAYATO, un des formateurs, avait souligné l’importance de la professionnalisation dans le secteur avicole. « L’objectif est d’aider les éleveurs à se spécialiser dans la production d’œufs féconds », a-t-il expliqué. Selon lui, les éleveurs sont souvent amenés à cumuler les rôles de producteurs de poussins et de gestionnaires des volailles, ce qui limite leur spécialisation.
Ainsi, pour un élevage qui nourrit suffisamment son pays, l’étape de l’incubation est indispensable et importante.