INFECTION URINAIRE CHEZ LA FEMME

L'infection urinaire est une prolifération de bactéries dans le système urinaire, souvent causée par de mauvaises habitudes d'hygiène et de comportement.

Que ce soit chez la femme et même chez l’homme, l’infection urinaire est une maladie bien présente, mais inconnue de plus d’un. Dans cet entretien, le Docteur Caleb M. ZOUNMA, médecin généraliste, aborde le cas de la femme, tout en mettant l’accent sur les mauvaises habitudes qui peuvent conduire à cette maladie, ses conséquences, la façon de la prévenir et les traitements disponibles.

L'infection urinaire est une prolifération de bactéries dans le système urinaire, souvent causée par de mauvaises habitudes d'hygiène et de comportement.

Que pouvons-nous comprendre par infection urinaire ?

 L’infection urinaire est une prolifération de bactéries dans le système urinaire, souvent causée par de mauvaises habitudes d’hygiène et de comportement. Elle peut toucher la vessie et, si négligée, remonter vers les reins, entraînant des complications.

Que pourriez-vous nous dire par rapport aux mauvaises habitudes qui sont à la base de cette maladie ?

Le port de vêtements trop serrés et portés trop longtemps, surtout les sous-vêtements synthétiques, peuvent entraîner une infection urinaire. Il y a parfois, le fait de garder un peu trop les urines. Aussi, y a-t-il la mauvaise habitude de ne pas uriner après un rapport sexuel non protégé, par exemple. À cela, s’ajoute le fait de ne pas s’hydrater correctement. Il y a le fait d’utiliser des tampons ou des serviettes pas très propres et sur une longue durée.

Voilà autant de facteurs qui peuvent entraîner une infection urinaire.

Quelles en sont les conséquences ?

Quand vous adoptez ces mesures, cela entraînera une prolifération des bactéries qui sont responsables de l’infection urinaire. La bactérie la plus fréquemment retrouvée est le Cherichia coli.

Donc, il y aura une infection des voies urinaires. Cette infection peut se propager au niveau des autres appareils et donner des conséquences beaucoup plus graves plus tard.

Est-ce que cela pourrait causer des fausses couches ou de l’infertilité, vu que c’est une maladie qui est souvent causée chez la femme ?

Oui, l’infection urinaire, si elle est mal traitée ou négligée pendant la grossesse, peut donner lieu à de fausses-couche. Dans ce sens, l’infection va se généraliser, donner un peu plus tard des contractions prématurées et donner lieu à une fausse-couche ou un avortement.

Donc oui, c’est possible quand ce n’est pas bien traité et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle, systématiquement, on dépiste les infections urinaires chez les femmes enceintes qui viennent en consultation prénatale.

Mais en s’agissant de l’infertilité, c’est un peu plus rare, mais c’est toujours possible parce que quand l’infection est négligée, les bactéries auront tendance à remonter toute la filière urinaire, ainsi que la filière génitale. Elles vont remonter alors au niveau de l’utérus, des trompes et créer plus tard ce qu’on appelle des adhérences. Ces adhérences-là peuvent entraîner une baisse de la fertilité chez la femme.

 Comment prévenir alors ce mal ?

La prévention passe surtout par le fait d’éviter les mauvaises habitudes que précédemment citées. Je veux dire, pour s’essuyer après la selle, il ne faut jamais le faire de derrière vers l’avant, mais il faut le faire de l’avant vers l’arrière, parce qu’en le faisant de derrière vers l’avant, on amène les microbes vers l’urètre. Donc il faut toujours le faire de devant vers l’arrière.

Ensuite, il faut privilégier le port des sous-vêtements en coton et bien s’hydrater. De même, il est important d’éviter de trop retenir l’urine. Quand on a envie d’uriner, il faut le faire. Il faut uriner lorsqu’on finit un rapport sexuel. Surtout quand ce n’est pas protégé, il faut essayer d’uriner juste après.

Quel traitement est approprié à ce mal ?

Le traitement est de deux ordres.

Lorsque le cas n’est pas encore compliqué, on parle de cystite et c’est juste la vessie qui est touchée. Il existe un traitement de minute où un traitement de 3 à 5 jours qu’on peut faire. Cela consiste essentiellement à administrer des antibiotiques au patient. Ensuite, lorsque c’est un cas déjà compliqué, on change d’antibiothérapie et on le fait un peu plus longtemps.

Pendant 7 à 14 jours, on peut mettre des antibiotiques. Quand c’est un peu plus compliqué, c’est que les reins sont déjà touchés. On parle alors de pyélonéphrite dans ce cas et les antibiotiques sont utilisés un peu plus longtemps.

À quel pourcentage peut-on estimer le taux de cette maladie dans notre pays ?

Parlant des chiffres, je ne pense pas qu’il y ait d’études au niveau national en population sur les infections urinaires. Donc, ce sera difficile d’indiquer une estimation des infections urinaires chez la femme au niveau national.

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                                                                                      Madeleine ATODJINOU

 

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