Insécurité alimentaire au Sahel et en Afrique de l’Ouest

Les représentants des États membres, experts agricoles et partenaires techniques et financiers se sont retrouvés à Lomé, au Togo, du 10 au 12 avril 2025, pour la concertation du dispositif régional de Prévention et de Gestion des Crises Alimentaires (PREGEC). À l’ordre du jour : la validation des données agricoles de la campagne 2024-2025, l’analyse des marchés et les perspectives de sécurité alimentaire. À l'issue de cette rencontre, les résultats rapportés inquiètent.

Recul de la production céréalière et hausse vertigineuse des prix alimentaires

Les représentants des États membres, experts agricoles et partenaires techniques et financiers se sont retrouvés à Lomé, au Togo, du 10 au 12 avril 2025, pour la concertation du dispositif régional de Prévention et de Gestion des Crises Alimentaires (PREGEC). À l’ordre du jour : la validation des données agricoles de la campagne 2024-2025, l’analyse des marchés et les perspectives de sécurité alimentaire. À l’issue de cette rencontre, les résultats rapportés inquiètent.

Les représentants des États membres, experts agricoles et partenaires techniques et financiers se sont retrouvés à Lomé, au Togo, du 10 au 12 avril 2025, pour la concertation du dispositif régional de Prévention et de Gestion des Crises Alimentaires (PREGEC). À l’ordre du jour : la validation des données agricoles de la campagne 2024-2025, l’analyse des marchés et les perspectives de sécurité alimentaire. À l'issue de cette rencontre, les résultats rapportés inquiètent.

Réunis à Lomé, les acteurs du dispositif PREGEC ont confirmé situation inquiétante pour le Sahel et la sous-région ouest-africaine : la production des céréales ont drastiquement chuté et les prix des produits agricoles ont connu une hausse légendaire.

Au terme de la campagne 2024-2025, la production totale de céréales dans la région s’élève à 76,2 millions de tonnes. Un résultat représentant une baisse de 3,4 % par rapport aux prévisions établies en décembre dernier. Cette baisse est en grande partie due à la révision à la baisse des chiffres en provenance de la Guinée. Rapportée à la population, la production moyenne de céréales par habitant chute de 5 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années.

Cependant, la production des racines et tubercules s’est révélée plus performante. Elle atteint 271 millions de tonnes, soit une progression de 4,5 % par rapport à 2023 et de 10 % par rapport à la moyenne quinquennale. Ces cultures vivrières maintiennent ainsi leur rôle de stabilisateur dans un contexte climatique et sécuritaire incertain.

Des marchés agricoles sujets à des crises

Quant au fonctionnement des marchés agricoles, le constat semble globalement satisfaisant. Toutefois, dans les zones en proie à l’insécurité civile, les flux commerciaux sont fortement perturbés. L’offre alimentaire est restreinte tandis que la demande reste élevée, notamment de la part des ménages déplacés ou affectés par les violences. Par conséquent, les prix des céréales de base ont connu une inflation. Dans la majorité des pays de la sous-région, les hausses vont de +10 % à plus de +100 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Le Nigeria enregistre une augmentation record de +200 %, suivi du Ghana (+100 %), de la Sierra Leone (+62 %) et d’autres pays confrontés à l’instabilité des marchés.

En outre, l’analyse du Cadre Harmonisé, conduite dans dix pays, révèle une hausse préoccupante du nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Au moment de la concertation, 34,5 millions de personnes étaient en besoin d’assistance alimentaire d’urgence, dont 398 361 personnes au Bénin.

Ce chiffre international pourrait grimper à 46,7 millions de personnes d’ici à la période de soudure (juin à août 2025), si aucune réponse rapide n’est mise en œuvre. Le Nigeria, le Niger, le Mali, le Tchad, la Guinée et le Ghana concentrent la majorité de ces besoins urgents. La malnutrition infantile et les carences alimentaires dans les zones rurales risquent aussi une augmentation.

Un appel à l’action

Face à cette situation critique, des recommandations ont été expressément formulées. Les États sont invités à dégager des fonds souverains pour améliorer la qualité de la collecte de données agricoles et alimentaires ; à apporter une assistance immédiate aux populations en situation de crise. De plus, ils sont invités à mobiliser des ressources pour la mise en œuvre de Plans de Réponse Nationaux, intégrant également les besoins pastoraux.

Enfin, les États doivent mettre en place des mécanismes d’atténuation de la hausse des prix alimentaires à travers des subventions ciblées, des stocks de sécurité et le renforcement de la résilience locale. En ce qui concerne les organisations régionales telles que la CEDEAO, le CILSS, l’UEMOA et l’AES, elles sont aussi sollicitées pour renforcer les systèmes d’information régionaux, et fournir aux pays des analyses croisées sur les facteurs géopolitiques ou économiques mondiaux susceptibles d’impacter négativement les marchés agricoles ouest-africains.

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Maëlle ANATO

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