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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

LA FILIERE PALMIER A HUILE APRES ACMA 2 :  » Nous n’avons pas de raison de baisser les bras », dixit Arouna LAWANI

 LA FILIERE PALMIER A HUILE APRES ACMA 2 :  » Nous n’avons pas de raison de baisser les bras », dixit Arouna LAWANI

Le programme Approche communale pour le marché agricole 2 s’est achevé dans certaines zones du Bénin, mais a laissé des bons souvenirs chez les acteurs, notamment ceux de la filière palmiers à huile. Ceux-ci à travers leur faîtière nationale la FNPPH, ont pris les dispositions nécessaires pour pérenniser les acquis du programme. Arouna LAWANI, Président de la fédération nationale des producteurs de palmiers à huile du Bénin nous a entretenu à ce sujet. 

Arouna LAWANI, Président de la FNPPH

Je suis Arouna LAWANI, Président de la fédération nationale des producteurs de palmiers à huile du Bénin.

Après la fin du programme ACMA 2, quel rôle avez-vous à jouer en tant que faîtière nationale ?

Notre rôle c’est de faire en sorte que tout ce que ACMA 2 a laissé puisse effectivement continuer après la clôture du programme et pourquoi pas en termes de perspective, jeter un pont sur ACMA 3 pour que dans la plupart des communes qui bénéficient des appuis du programme ACMA 2, même si ce programme a fini, qu’à travers ACMA 3, qu’on puisse trouver des activités pour continuer ce que nous avons commencé avec ACMA 2.

Quel bilan faites-vous aujourd’hui de l’intervention du programme ACMA 2 dans la zone de l’Ouémé et du Plateau ? 

Il faut reconnaître que ACMA 2, notamment, a eu le mérite de faire un travail sérieux qui va dans le sens d’aider les producteurs et productrices de palmier à huile de certaines communes de l’Ouémé et du Plateau à mettre en place des tanks pour la conservation de l’huile rouge, et il faut dire que ce n’est pas des tanks ordinaires, c’est carrément des unités industrielles de conservation qui ont permis aux organisations paysannes des unions communales des producteurs de palmiers à huile de mettre ensemble leurs produits pour faciliter la commercialisation. Mais en plus de ça il y a eu beaucoup d’autres appuis. ACMA 2 a mis en place à la portée des producteurs, des gestionnaires pour les accompagner dans la gestion des unités. Aussi, il y a beaucoup d’actions de renforcement de capacité, de mise en place des outils de gestion, des animations qui ont été déroulées avec ses producteurs.

Qu’est-ce qui a vraiment changé dans la filière suite aux appuis du programme ?

Par le passé, la gouvernance au sein des OPA n’était pas au beau fixe. On a vu qu’il y a beaucoup d’acteurs qui sont membres de ces associations qui ne jouent plus leur rôle, il y a des conflits d’attribution les gens qui ne connaissent plus les rôles et responsabilités. Nous avons été obligés de dérouler des programmes de formation pour amener les gens effectivement à comprendre leur rôle, leur devoir et pourquoi pas l’importance d’appartenir vraiment à un mouvement coopératif.

Le système de warrantage a pris le pas sur les activités que nous menions par le passé et tout le monde trouve effectivement son compte. Nous avons commencé par reconnaître l’importance du warrantage. Nous devons maintenant commencer par conquérir les marchés de la sous-région. Ce n’est pas un travail d’une seule année, c’est un travail de longue haleine.

Quelles sont les actions que vous avez menées pour assurer la pérennité des acquis du programme ?

De concert avec la coordination de ACMA 2, nous avons décidé d’initier un projet pour travailler pour la pérennisation des acquis de ce programme. Nous nous sommes basés notamment sur les faiblesses des acquis dont, entre autres deux axes essentiellement ; un axe qui concerne l’amélioration de la gouvernance au sein des faîtières communales et le deuxième axe concerne la collaboration avec les services publics, les mairies pour la pérennisation des acquis. Mais quand on parle de gouvernance, vous comprenez que cela commence par la régularité des sections puisque c’est nous-même qui avons décidé de tenir des réunions périodiquement. Il faut qu’à chaque date, les responsables puissent effectivement se retrouver et remplir les PV de réunion. Il y a aussi les outils que ACMA 2 avait mis à leur disposition comme les manuels de procédure. Nous avons fait le constat que ces manuels de procédure ne sont pas du tout maîtrisés, on a renforcé nos acteurs pour la maîtrise de ces manuels de procédure. Nous avons mis les services rendus aux membres au cœur des préoccupations de ces coopératives, parce que lorsque vous êtes en coopérative, vous devez produire de la richesse. Aujourd’hui, on a commencé par avoir de très bons résultats parce que le langage a changé. Cela augure quand même d’un bon lendemain pour les organisations faîtières communales que nous avons eu le plaisir d’encadrer et de découvrir.

L’axe 2 qui concerne la collaboration avec les services publics et les mairies notamment, a consisté pour nous à programmer des rencontres avec les ATDA pour se faire connaître et pourquoi pas discuter des activités de l’Union communale à travers le PTA. Puisque la filière palmier à huile est la filière locomotive dans le département du Plateau, il faut quand même qu’il y ait une synergie d’action entre les différents acteurs. L’autre chose aussi, c’est qu’on a programmé, à travers cela, des rencontres avec les maires pour leur expliquer ce que nous sommes en train de faire. Ce sont des séances de redevabilité où nous rendons compte des activités menées par la coopérative à travers les unités industrielles de commercialisation et de stockage.

Quel est votre mot à l’endroit des acteurs de la filière palmier à huile ?

Je leur dis courage, beaucoup d’abnégation. Par rapport à cette filière, les beaux jours sont devant. Nous n’avons pas de raison de baisser les bras surtout que nous avons un état qui est attentif à tout ce que nous sommes en train de faire, et est prêt à nous accompagner pour qu’on puisse atteindre les objectifs qu’on s’est fixés. Mais au-delà de tout ça, il faut que nous-mêmes soyons responsables et qu’on se prenne effectivement en main.

À l’endroit de ACMA 3, je vais dire de ne pas laisser en désuétude les acteurs de la filière palmier à huile, parce que ce sont des associations vraiment très jeunes, donc il faut faire un pont entre ACMA 2 pour leur permettre de bénéficier de quelques soutiens. Quelques actions de suivi, de renforcement de capacité par l’entremise de la FNPPH ne seraient pas de trop. Les questions liées à la qualité de l’huile, je pense qu’à ce niveau, ils peuvent toujours nous aider. Je tiens à remercier tout le personnel de ACMA 2 qui se sont vraiment mobilisés pour nous aider pour que nous ayons tous ces résultats tangibles. Merci!

Propos recueillis et transcrits par Cédric Joawo BAKPE

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