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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE AU BÉNIN: Une pratique salvatrice mais peu adoptée

 L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE AU BÉNIN:  Une pratique salvatrice mais peu adoptée

L’agriculture biologique est une pratique de production agricole qui exclut le recours à la plupart des produits chimiques de synthèse, utilisés notamment par l’agriculture industrielle et intensive. Les producteurs qui s’adonnent à ce type d’agriculture se donnent comme principe fondamental, l’utilisation des intrants totalement biologiques. Mais quelles en sont les avantages ?

Par Laure LEKOSSA

L’agriculture biologique est un système intégré de gestion de la production qui favorise et améliore la santé des agroécosystèmes, y compris la biodiversité, les cycles biologiques et l’activité biologique des sols. Elle met l’accent sur l’utilisation d’intrants naturels (minéraux et produits dérivés de plantes) et la renonciation aux engrais synthétiques et aux pesticides. Elle est une des formes d’agriculture durable et repose largement sur la décomposition naturelle de la matière organique, en utilisant des techniques comme engrais verts et compostage, pour remplacer les nutriments extraits du sol par les cultures précédentes.

Ce processus biologique, grâce à des micro-organismes tels que les mycorhizes, permet la production naturelle de nutriments dans le sol tout au long de la saison de croissance. L’agriculture biologique utilise une variété de méthodes pour améliorer la fertilité du sol : la rotation des cultures, les cultures de couverture, le travail réduit du sol, et l’application de compost. En réduisant le travail du sol, le sol n’est pas inversé et exposé à l’air ; moins de carbone est perdu dans l’atmosphère. Cela a un avantage supplémentaire par la séquestration du carbone qui permet de réduire l’effet de serre et aide à inverser le changement climatique. L’agriculture biologique respecte les principes et la logique d’un organisme vivant, dans lequel tous les éléments (les sols, les végétaux, les animaux d’élevage, les insectes, l’agriculteur et les conditions locales) sont étroitement liés les uns aux autres. Les plantes ont besoin d’azote, de phosphore et de potassium, ainsi que des micronutriments et des relations symbiotiques avec des champignons et autres organismes pour croître.

Mais obtenir suffisamment d’azote au bon moment, lorsque les plantes en ont le plus besoin, est un défi pour les agriculteurs biologiques, qui doivent gérer cette synchronisation. La rotation des cultures et l’engrais vert (« plantes de couverture ») contribuent à fournir de l’azote grâce aux légumineuses (plus précisément, la famille des Fabacées) qui fixent l’azote de l’atmosphère par symbiose avec des bactéries rhizobium. La culture associée, qui est parfois utilisée pour le contrôle des insectes et des maladies, peut également augmenter les nutriments du sol, mais la concurrence entre les légumineuses et les cultures peut être problématique et l’espacement entre les lignes de culture est nécessaire.

Les résidus de récolte peuvent être charriés dans le sol, et différentes plantes laissent différentes quantités d’azote, ce qui pourrait aider la synchronisation. Les agriculteurs biologiques utilisent également le fumier animal, certains engrais transformés comme la farine de graines et diverses poudres minérales telles que le phosphate de roche et le sable vert, une forme naturelle de la potasse qui fournit du potassium. Ensemble, ces méthodes aident à contrôler l’érosion. Plusieurs variétés de bactéries et de champignons décomposent les produits chimiques, les matières végétales et les déchets d’animaux en éléments nutritifs qui rendent le sol plus productif pour les cultures. Les champs avec peu ou pas de fumier montrent une baisse considérable des rendements, due à une diminution de la faune microbienne du sol.

Le rôle de l’agriculture biologique, que ce soit lors de la production, de la transformation, de la distribution, ou de la consommation, est de soutenir et d’accroître la santé des écosystèmes et des organismes, du plus petit (dans le sol) au plus grand (être humain). Dans cette perspective, il convient d’éviter l’utilisation de fertilisants ou des produits vétérinaires et additifs alimentaires qui peuvent avoir des effets défavorables sur la santé. Pour Famara Diedhiou expert en agriculture biologique, avec l’utilisation des intrants bio, la production se conserve plus longtemps et les aliments sont plus nutritifs. C’est de l’intérêt du producteur d’opter pour l’agriculture biologique poursuit-il. La gestion biologique doit s’adapter aux conditions, à l’écologie, à la culture et à l’échelle locales. Les intrants doivent être réduits grâce à leur réutilisation ou leur recyclage et grâce à une gestion efficiente des matériaux et de l’énergie, de façon à maintenir et à améliorer la qualité de l’environnement et à préserver les ressources. Edgar Maxime Déguenon, promoteur du bio, l’utilisation des intrants et des pesticides biologiques protègent les cultures, l’être humain et les agriculteurs eux –mêmes.

Notons toutefois que comparativement à l’agriculture conventionnelle, l’agriculture biologique donne peu de rendements. Les producteurs évoluant via la méthode de production biologique sont aussi exposés à certaines contraintes liées notamment aux manques de soutiens politiques et particulièrement l’accès aux intrants naturels.

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