LEGUMES : Substance vitale de la nutrition toujours négligée au Bénin

S’il y a quelque chose que les béninois continuent de négliger dans leurs habitudes alimentaires, c’est bien la consommation équilibrée et quotidienne des légumes. Avec un score de 1,75, tandis que celui des fruits s'élève à 2,01, le Bénin n’est toujours pas encore en ligne de mire avec les recommandations de l’organisation mondiale de la Santé. Une réalité déplorable qui demande une accélération des actions pour un véritable changement de paradigme.

S’il y a quelque chose que les béninois continuent de négliger dans leurs habitudes alimentaires, c’est bien la consommation équilibrée et quotidienne des légumes. Avec un score de 1,75, tandis que celui des fruits s’élève à 2,01, le Bénin n’est toujours pas encore en ligne de mire avec les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé. Une réalité déplorable qui demande une accélération des actions pour un véritable changement de paradigme.

 

S’il y a quelque chose que les béninois continuent de négliger dans leurs habitudes alimentaires, c’est bien la consommation équilibrée et quotidienne des légumes. Avec un score de 1,75, tandis que celui des fruits s'élève à 2,01, le Bénin n’est toujours pas encore en ligne de mire avec les recommandations de l’organisation mondiale de la Santé. Une réalité déplorable qui demande une accélération des actions pour un véritable changement de paradigme.

Au Bénin comme ailleurs, manger des fruits et légumes est un acte essentiel pour préserver sa santé. Riches en fibres, en vitamines et en antioxydants, les fruits et légumes (feuilles, fruits ou racines) sont des éléments incontournables dans la prévention de nombreuses maladies chroniques et troubles de santé, notamment les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2, les cancers, l’obésité et le surpoids, la constipation et les troubles digestifs, etc.

Pourtant, la consommation réelle reste encore bien en dessous des recommandations de l’OMS qui préconise au moins 400 grammes de fruits et légumes par jour et par personne. Selon Yann Madode, Professeur associé en Biochimie et Technologie des aliments, « le niveau de consommation de légumes est de 107 grammes par habitant par jour, ce qui fait environ 40 kilos par habitant par an, un niveau relativement faible par rapport aux recommandations de l’OMS ».

Il existe ainsi un gap d’environ ¾ des apports recommandés. Alors que pour Fifamè Loristia Kpadonou, Nutritionniste en santé publique, « un individu qui ne consomme pas assez de légumes est exposé à une mauvaise digestion ainsi qu’à une plus grande déficience en micronutriments essentiels à l’organisme ».

Dans les marchés béninois, le constat reste amer. Les étals sont débordés de fruits et légumes locaux récoltés dans les vergers et champs de maraîchage. Mais cette abondance visuelle ne reflète pas forcément une forte demande. Si certains clients en achètent régulièrement, d’autres se contentent tout simplement du strict minimum.

Néanmoins, le seul point positif est que « la demande du piment long et rond est stable au cours des cinq dernières années, tandis que la demande de carotte et d’oignon augmente », selon le professeur Madode. Malheureusement, quant à la tomate, la demande est quelque peu en baisse, « la tomate étant progressivement remplacée par l’oignon dans les recettes, surtout pendant les saisons sèches ».

Certaines difficultés se présentent comme justificatifs à cet état de chose. Le manque de réfrigération pour conserver, le manque d’intérêt et surtout le budget nécessaire sont quelques raisons qui entrent en ligne de compte. Mais ces raisons ne devraient pas être valables. Pour Fifamè Loristia Kpadonou « insérer les légumes devrait se présenter comme quelque chose de facile.

Je donne par exemple une recette toute simple : la sauce tomate. On pourrait maximiser l’apport en légumes en y ajoutant quelques feuilles d’amarante, quelques feuilles de « Chiayo », et ainsi, on la consomme avec le riz, la tarte ou tout ce que nous voulons comme accompagnement ».

Quel mode de cuisson pour une bonne consommation ?

L’autre véritable problème des béninois est la mauvaise transformation des légumes. D’abord, le mode de cuisson des légumes a un impact sur la préservation de leurs nutriments. Il est donc recommandé de privilégier la cuisson à la vapeur qui permet de préserver au mieux les vitamines C et B, les minéraux et les antioxydants que contiennent les légumes. Les spécialistes recommandent également une cuisson à l’étouffée.

Par ailleurs, il est important d’éviter la cuisson à l’eau bouillante prolongée, qui est le propre des consommateurs béninois, car les vitamines C et B passent dans l’eau  de cuisson et sont perdues si l’on ne la consomme pas. L’idéal serait de varier les modes de cuisson et d’inclure des légumes crus (salades, carottes, concombres…) dans l’alimentation pour maximiser les apports nutritionnels.

Pour finir, amener les citoyens à consommer plus de légumes répond à plusieurs enjeux. Il permet d’améliorer la santé publique, lutter contre la malnutrition, favoriser un développement durable, encourager une alimentation plus consciente. Et cela se présente comme une responsabilité collective. Chacun peut y contribuer à son niveau. Éducation nutritionnelle, appui à la production locale, encouragement à la transformation, telles sont les actions phares qu’il faille mener. Car, derrière chaque fruit et légume consommé, se cache un potentiel inestimable pour bien-être des consommateurs et celui de l’agriculture béninoise.

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Jean-Baptiste HONTONNOU

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