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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

LEOPOLD LOKOSSOU A PROPOS « DES SEMENCES » AU BÉNIN

 LEOPOLD  LOKOSSOU A PROPOS « DES SEMENCES » AU BÉNIN

« …aujourd’hui, il faut que tous les semenciers soient agrées…» (SUITE ET FIN).

Bonjour présentez –vous à nos lecteurs.

Je m’appelle Léopold Lokossou, je suis un agriculteur semencier de soja et du maïs et membre de la Fédération Nationale des Producteurs de Semences du Bénin (FNPS).

La question de production de semence demande beaucoup de financement. Dites-nous quel est le rapport entre les SFD et l’Union Nationale des Producteurs de Soja ?

L’accès au financement aujourd’hui est vraiment difficile et notre agriculture pendant des décennies n’a pas encore reçu un financement adapté. Le semencier a besoin de financement parce que pour acheter les semences de base, pour faire le labour ; le calibrage, le nettoyage la récolte tout ça réuni a besoin de financement. Donc le semencier a besoin d’argent. Nos financiers aujourd’hui sont souvent réticents pour accompagner le secteur agricole parce qu ’ils disent que financer le secteur agricole c’est prendre de gros risque. Les SFD qui nous accompagne donne des crédits de campagne, ce qui fait qu’on ne peut pas investir pour pouvoir bien faire notre travail et avoir le résultat escompté. C’est pour cela que nous avons travaillé pendant des décennies pour que le Bénin se dote d’un fonds de développement agricole. Pendant 10 ans, nous avons travaillé pour que ce fonds soit fonctionnel. Mais nous avons constaté que ça n’avait pas marché parce que la mission que nous avons donné à ce fonds n’était pas respecté. Mais ce gouvernement de la rupture a compris l’importance de cette structure et a pu alimenter à hauteur de 100 milliards qui va faciliter l’accès des producteurs aux financements auprès des banques. C’est un travail vraiment génial que nous devons encourager. Maintenant il faut que les IMF aient confiance aux producteurs agricoles. Et ce fonds a trois volets : il y a le volet de garantie, il y a le volet de bonification des taux d’intérêts et il y a le volet renforcement des capacités pour pouvoir consommer les fonds et tirer le crédit qu’on souhaite. Il revient alors à nous les producteurs d’élaborer des projets agricoles bancables pour aller déposer auprès des structures concernées pour pouvoir bénéficier de ce fonds. Sinon sans le financement notre agriculture ne peut pas évoluer. Moi par exemple, j’ai fait 05 ha de semences EVDT mais tout a été brûlé à cause de la sécheresse. Or si j’avais pu investir dans l’irrigation, dans la maîtrise de l’eau, je pouvais produire sans problème. Le FNDA est venu régler ce problème de financement auquel étaient confrontés les producteurs. Ces fonds mis à disposition du FNDA va faciliter l’accès des producteurs au financement au près des SFD.

Quel est le processus de certification des semences au Bénin ?

Au Bénin, la première des choses que la DDAEP accompagne dans le processus de certification, c’est l’identification des parcelles à utiliser pour la production des semences. Si tu dois produire des semences, tu dois respecter certains critères comme la distanciation parce que il faut qu’il y ait une distance entre là où tu veux produire et les différente spéculations qui t’entourent. En plus de ça, il y a une technique à utiliser pour labourer la terre, et pour la semi. La DDAEP envoie une équipe de contrôle qui suit le processus jusqu’à la récolte. Les itinéraires techniques de la production doivent être respectés. Après la récolte, l’équipe de contrôle vient faire le prélèvement de ces semences pour voir le taux de germination et d’humidité afin de vérifier si c’est la variété initialement demandée. Et c’est après ce retour qu’ils viendront conditionner à 50kilos 100kilos tout ce que le producteur aurait produit. Un semencier ne se lève pas du jour ou lendemain pour se déclarer semencier. Il faut d’abord être agréé.

En tant que acteur agricole quel est votre avis sur les réformes engagées dans le secteur agricole depuis 2016 ?

Moi je suis tellement satisfait parceque c’est cette lutte que nous avions eu à mener pendant des décennies quand j’étais président de la FUPRO –BENIN, président de la Plate -forme Nationale des Organisations Paysannes et Producteurs Agricoles du Bénin (PNOPPA). Quand la rupture était arrivée, toutes les réformes qu’a connues secteur agricole sont salutaires. Premièrement toutes les filières aujourd’hui ont leurs Plans National de Développement (PND). Donc quand tu prends une filière, on sait déjà ce qu’on doit faire dans cette filière. Nous avons aussi le Plan Stratégique de Développement du Secteur Agricole (PSDSA) qui est notre guide aujourd’hui dans le secteur agricole. Nous avons œuvré en son temps pour que les acteurs se réunissent en famille pour pouvoir parler le même langage pour le développement de la filière concernée et c’est là où on parle des interprofessions. La loi sur les interprofessions est déjà sur la table des députés pour son adoption. Le financement de notre agriculture n’était pas ce que nous avions entre temps souhaité ; donc on peut dire que le secteur agricole n’est pas financé et c’est pour cela que le Fonds National du Développement Agricole (FNDA) est venu et 100 milliards a été mis à sa disposition pour faciliter l’accès aux financements agricoles de nos producteurs. Comme réforme, nous avons aussi le freinage de l’importation de certains produits dans notre pays. Cela va permettre la valorisation et la consommation de nos produits locaux et nos producteurs pourront produire davantage parce que l’importation des produits vient aussi concurrencer nos produits au niveau National. Par exemple le fait de freiner l’importation des poulets locaux aujourd’hui va conduire les éleveurs à augmenter leurs productions pour satisfaire à la demande. Donc toutes les réformes entreprises par le gouvernement dans le secteur agricole sont fortement salutaires. Et je demande toujours à l’Etat de travailler pour que les plans Nationaux de Développement des différentes filières soient réellement mis en exécution pour la promotion de nos filières et la sécurité alimentaire dans notre pays.

Propos recueillis par Prudence KPODEKON et transcrits par Laure LEKOSSA.

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