GESTION DES BOUES DE VIDANGE AU BÉNIN : Les défis actuels de la SGDS
La gestion des boues de vidange au Bénin, un défi environnemental et sanitaire majeur, repose en grande partie sur les épaules de la Société de Gestion des Déchets et de la Salubrité (SGDS). Si des efforts sont faits pour améliorer les infrastructures et les pratiques, plusieurs obstacles subsistent, notamment la vétusté des camions de vidange, les pratiques informelles et la sensibilisation des populations.
Opportune AHITCHEME
Dans un pays où la majorité des dispositifs d’assainissement autonomes sont constitués de fosses septiques domestiques, de latrines traditionnelles, et d’installations publiques, la gestion efficace des boues de vidange s’avère cruciale pour préserver l’environnement et la santé publique. Pourtant, au Bénin, cette gestion reste un défi de taille pour la Société de Gestion des Déchets et de la Salubrité(SGDS), l’organisme en charge de superviser cette mission essentielle.
Selon Darius Babalola, Chef service des déchets liquides à la SGDS, « le parc de camions de vidange vétuste et le manque d’outils de travail des vidangeurs constituent les premiers défis majeurs pour la SGDS ». Ces véhicules, équipés de pompes pour aspirer les boues, sont essentiels pour la collecte des boues, mais leur inefficacité complique considérablement le travail des vidangeurs, qui se trouvent souvent dans l’incapacité de répondre à la demande croissante.
Par ailleurs, il souligne que « la pratique de dépotage sauvage », encore courante parmi certains opérateurs, aggrave la situation. Ces actions illégales entraînent « une contamination des sols et des eaux, contribuant ainsi à la propagation de maladies d’origine hydrique comme le choléra, la dysenterie, la diarrhée… ». La SGDS doit également faire face à « l’ignorance généralisée des risques sanitaires liés à la gestion des boues de vidange », tant parmi les opérateurs privés que parmi les ménages.
D’après le Chef service Darius Babalola, la gestion des boues de vidange ne s’arrête pas à la collecte et au transport. Une fois collectées, ces boues sont acheminées vers des stations de traitement de boues de vidange (STBV) ou elles sont traitées puis valorisées. Le Bénin dispose de deux STBV modernes à la fine pointe de la technologie mise en exploitation par la SGDS depuis 2023. Les stations utilisent une technologie dite de « lagunage » couplée à « des lits de séchage ». Cette technologie à l’avantage d’être naturelle (aucune utilisation de produit chimique) et non énergivore ».
Plusieurs pistes d’amélioration sont explorées par la SGDS pour la valorisation des boues lors du traitement. L’une des solutions envisagées est « la bio digestion, un processus permettant de traiter les boues en l’absence d’oxygène, produisant ainsi du biogaz et un résidu traité », explique le Chef service. D’autres technologies comme la déshydratation et le compostage pourraient également être intégrées pour réduire le volume des boues et en faire des ressources utiles.
Cependant, au-delà des technologies, l’éducation et la sensibilisation du public demeurent essentielles. Il est important que les ménages soient mieux informés sur les bonnes pratiques, telles que « la construction de fosses septiques conformes aux standards ou la nécessité d’une vidange régulière ». Cette sensibilisation pourrait permettre de réduire les pratiques néfastes comme le rejet des eaux usées sur la voie publique ou la défécation à l’air libre, encore fréquente dans certaines régions.
Pour Darius Babalola et la SGDS, l’avenir de la gestion des boues de vidange repose également sur le renforcement des partenariats public-privé. Ces collaborations sont perçues comme un moyen d’apporter les financements nécessaires à l’amélioration des infrastructures, tout en encourageant l’innovation et l’efficacité des systèmes en place. Enfin, le Chef service Babalola insiste sur le rôle fondamental de la réglementation.
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