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AFFAIRE DE ‘’MALADIE X’’ EN RDC ENFIN ÉLUCIDÉE : La malnutrition chronique à l’origine du mal

 AFFAIRE DE ‘’MALADIE X’’ EN RDC ENFIN ÉLUCIDÉE : La malnutrition chronique à l’origine du mal

Entre octobre et décembre 2024, la province du Kwango en République démocratique du Congo (RDC) a été le théâtre d’une épidémie déconcertante, initialement surnommée « maladie X ». Cette crise a mis en lumière les défis sanitaires complexes auxquels la région est confrontée.

Innocent AGBOESSI

Au cours de cette période, 891 cas d’infections respiratoires aiguës associées au paludisme ont été recensés, entraînant 48 décès. Les enfants de moins de cinq ans ont payé un lourd tribut, représentant 54 % des victimes. Les symptômes observés comprenaient fièvre, toux, maux de tête et fatigue, souvent aggravés par une malnutrition chronique.

Les analyses de laboratoire ont révélé une co-infection complexe impliquant plusieurs agents pathogènes : le virus de la grippe A H1N1, le rhinovirus humain, le SARS-CoV-2 (responsable de la COVID-19) et le parasite du paludisme. Cette combinaison a exacerbé la gravité des symptômes, particulièrement chez les populations vulnérables souffrant de malnutrition.

Le 26 décembre, le gouverneur de la province, Willy Bitwisila, a officiellement déclaré l’épidémie, soulignant l’urgence de la situation. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a réagi en recommandant un renforcement des initiatives communautaires pour lutter contre la malnutrition, facteur aggravant de l’épidémie.

La région du Kwango, frontalière de l’Angola, est caractérisée par son enclavement et son accès limité aux infrastructures de santé. Cette situation a compliqué la réponse à l’épidémie, retardant la prise en charge des patients et la mise en œuvre des mesures de contrôle.

Les autorités sanitaires congolaises, en collaboration avec des partenaires internationaux, ont déployé des équipes d’experts pour mener des investigations approfondies. Des échantillons ont été prélevés et analysés, confirmant la présence des agents pathogènes susmentionnés. Des efforts ont également été entrepris pour sensibiliser la population aux mesures préventives, notamment l’importance de la vaccination contre la grippe et l’utilisation de moustiquaires imprégnées pour prévenir le paludisme.

La malnutrition chronique dans la région a été identifiée comme un facteur clé ayant contribué à la vulnérabilité accrue de la population face à cette co-infection. Les enfants, en particulier, ont souffert de cette combinaison mortelle de maladies infectieuses et de carences nutritionnelles. L’OMS et d’autres organisations humanitaires ont appelé à une réponse coordonnée pour améliorer la sécurité alimentaire et renforcer les systèmes de santé locaux.

Cette crise sanitaire met en évidence l’importance d’une surveillance épidémiologique renforcée et d’une préparation aux urgences sanitaires dans des régions reculées comme le Kwango. Elle souligne également la nécessité d’aborder les déterminants sociaux de la santé, tels que la malnutrition, pour prévenir de futures épidémies.

En conclusion, l’épidémie initialement désignée sous le nom de « maladie X » dans le Kwango a été attribuée à une co-infection complexe exacerbée par la malnutrition. Cette situation appelle à une réponse multisectorielle pour renforcer la résilience des communautés face aux crises sanitaires.

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