CÔTE D’IVOIRE / TRANSFORMATION LOCALE DE LA MANGUE

CÔTE D’IVOIRE / TRANSFORMATION LOCALE DE LA MANGUE : 22 millions de dollars alloués à la construction d’une unité agro-industrielle

Lors d’un atelier national organisé le mardi 10 décembre par le Programme d’appui au développement des filières agricoles (PADFA), une annonce majeure a été faite : Cet investissement s’inscrit dans l’objectif de promouvoir la transformation locale de la mangue, une ambition répétée à plusieurs reprises lors de l’événement.

Innocent AGBOESSI

Selon l’Agence ivoirienne de presse (AIP), cette initiative vise à changer la dynamique actuelle du secteur mangues en Côte d’Ivoire, un pays qui, bien qu’étant le premier exportateur de mangues en Afrique de l’Ouest et le troisième producteur régional après le Nigeria et la Guinée, peine encore à développer sa capacité de transformation.

Pour l’instant, les détails précis sur la localisation et la capacité de production de cette future usine n’ont pas été révélés. Cependant, son rôle sera crucial pour encourager une industrialisation accrue du secteur agricole et offrir des débouchés locaux à une production majoritairement exportée sous forme brute.

Pourquoi promouvoir la transformation locale de la mangue ?

D’après le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural de la Côte d’Ivoire, la production annuelle de mangues est estimée à 150 000 tonnes. Le pays bénéficie d’un vaste verger de manguiers traditionnels, complété par quelques plantations modernes. Selon la FAO, la superficie du verger est passée de 10 000 hectares en 1999 à plus de 20 000 hectares actuellement. Ces exploitations se concentrent principalement dans les régions de la Bagoué, du Poro, du Tchologo et du Hambol. Toutefois, l’absence d’une infrastructure locale de transformation limite la valeur ajoutée que le pays pourrait tirer de cette filière.

En transformant les mangues sur place, le pays pourrait diversifier ses débouchés commerciaux, créer des emplois locaux et dynamiser l’économie des régions rurales. Cette vision est au cœur des priorités du PADFA, dont le leitmotiv est clair : promouvoir la transformation locale de la mangue.

Il faut noter que les exportations de mangues de la Côte d’Ivoire ont connu une progression remarquable au fil des années, passant de 71 tonnes en 1981 à 22 533 tonnes en 2015, pour dépasser les 40 000 tonnes en 2019. En 2021, le pays a enregistré un record historique avec 47 500 tonnes expédiées vers l’Europe, consolidant sa position en tant que premier exportateur africain de mangues et troisième fournisseur du marché européen.

Cet investissement reflète la volonté du gouvernement ivoirien d’attirer davantage d’investissements dans le secteur agro-industriel, tout en encourageant les acteurs locaux et internationaux à s’intéresser à des filières clés comme celle de la mangue. Le projet pourrait également stimuler l’innovation et la compétitivité dans un marché global où la demande pour des produits transformés comme les jus, les purées et les fruits séchés ne cessent de croître.