La campagne 2024-2025 sous le signe de l’équilibre fragile
Publié le 2 mai 2025, le dernier bulletin de la FAO sur l’offre et la demande de céréales dresse un état des lieux mitigé du marché mondial. Si la production reste globalement élevée, l’institution note une légère baisse de la production de céréales, un recul des échanges et une tension modérée sur les stocks mondiaux.
La production mondiale de céréales pour l’année 2024 est estimée à 2 848 millions de tonnes. Cette baisse par rapport à l’année 2023 s’explique en grande partie par une diminution des récoltes de maïs due aux conditions climatiques défavorables dans plusieurs régions. En revanche, le riz affiche une croissance remarquable avec une estimation record de 543,6 millions de tonnes, notamment en Asie.
Malgré la baisse de la production, la consommation totale de céréales est en hausse. Elle devrait atteindre 2 870 millions de tonnes au cours de la campagne 2024-2025, soit une progression de 1 %. Cette dynamique est principalement imputable à une plus grande utilisation du maïs dans l’alimentation animale, en particulier en Chine et en Russie. Quant au riz, on note une consommation mondiale prévue à un niveau record de 539,4 millions de tonnes.
Des stocks mondiaux limités
Les stocks de céréales devraient s’élever à 868,2 millions de tonnes à la fin de la campagne en cours. Ce chiffre, en recul de 1,9 % par rapport à l’an dernier, suggère un léger resserrement du rapport stocks/utilisation, qui tombe à 29,9 %. Si les réserves de blé progressent légèrement, les céréales secondaires voient leurs niveaux de stock diminuer, ce qui pourrait renforcer la vulnérabilité des marchés face aux aléas climatiques et géopolitiques.
Par ailleurs, les échanges mondiaux de céréales sont attendus en nette baisse. La FAO prévoit 484,2 millions de tonnes échangées au cours de la campagne, soit une chute de 5,6 %. Ce recul s’explique par une baisse significative des importations chinoises de maïs et d’orge, ainsi que par une diminution des exportations en provenance de la Russie et de l’Union européenne. Les échanges pour le riz sont par contre estimés à un niveau record de 59,9 millions de tonnes grâce à la demande croissante en Afrique et en Asie du Sud.
Des perspectives prudentes pour 2025
Pour la campagne 2025, les premières estimations sont légèrement optimistes. La production mondiale de blé pourrait atteindre 796 millions de tonnes, en légère hausse, en raison de l’extension des superficies semées dans plusieurs pays européens. Toutefois, la FAO appelle à la prudence : les rendements pourraient être affectés par les conditions météorologiques incertaines et les tensions géopolitiques. Pour les acteurs agricoles, l’heure est à l’anticipation et à la diversification des sources d’approvisionnement.
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Maëlle ANATO
