Le métier d’agriculteur se veut professionnel et plus lucratif au Bénin. S’il est considéré comme un contributeur au développement durable de son pays, l’agriculteur a également le droit d’être reconnu comme tel, tout en jouissant pleinement des avantages que lui offre son métier. C’est fort de cela que le gouvernement a vu juste de prendre un décret en 2023 pour définir les modalités d’inscription et de délivrance de la carte professionnelle agricole au Bénin. Responsabilité confiée à la Chambre Nationale de l’Agriculture du Bénin, elle s’attèle à rendre d’ici-peu les arrêtés d’application afin d’acter la phase opérationnelle d’un outil qui présente une pléthore d’avantages à ses bénéficiaires.
Jean-Baptiste HONTONNOU
« Toute personne physique exerçant une activité agricole et désireuse d’être reconnue comme un agriculteur s’inscrit au registre d’une chambre d’agriculture du Bénin, en vue de se faire délivrer une carte professionnelle agricole ». C’est ce que stipule en son article 2, le décret n° 2023-302 du 07 juin 2023 portant modalités d’inscription et de délivrance de la carte professionnelle aux acteurs agricoles. Pour précision, il fait savoir que « la carte professionnelle confère à son titulaire le droit d’accès aux prestations et à la protection de la Chambre nationale d’Agriculture ainsi qu’aux appuis de l’Etat ».
Il est donc clair que cet outil en gestation présage de rendre la vie moins compliquée à ses prochains détenteurs. En effet, selon Hermann Imali Djetta, Président de la Chambre Nationale d’Agriculture, il n’est plus question de mécomprendre l’ampleur et l’intérêt de ce qu’est une carte professionnelle. « A l’instar de ce qui se passe dans d’autres chambres, les gens savent déjà l’importance d’une carte professionnelle. Aujourd’hui, le producteur doit être fier de son travail en présentant sa carte professionnelle », a-t-il fait savoir. Pour lui, il y a par exemple le FNDA (Fonds National Pour le Développement Agricole) qui facilite l’accès aux financements pour les producteurs. Et « nous devons savoir que ce n’est pas n’importe qui prétendant être agriculteur qui peut bénéficier de ce fonds.
Pour en bénéficier, il faut vraiment prouver que vous êtes du secteur et ce qui peut le prouver, c’est d’abord la carte professionnelle ». Toujours dans un argumentaire, le président explique que désormais, en dehors du FNDA, « les autres structures qui appuient le secteur agricole veulent savoir qu’ils sont en train d’appuyer les vrais acteurs du domaine ». Ce qui justifie la portée et la valeur de ce projet. Il sera soutenu dans sa logique par Iréné ADJE, Conseiller juridique du Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche. « Cette innovation peut amener l’agriculteur à ne rien envier à un fonctionnaire. De ce fait, il jouit considérablement de ses droits et on peut confirmer que le métier nourrit justement son homme », a-t-il confié.
Une carte de trop pour les agriculteurs ?
A l’annonce de cette nouvelle initiative, beaucoup se demandent s’il ne s’agit pas d’une nouvelle carte de plus dans le secteur agricole. « On ne dira pas que c’est une carte de plus puisque c’est une reforme opérée par le gouvernement », confirme le conseiller juridique. Certes, il y avait des cartes qui étaient distribués aux producteurs mais qui ne leur donnaient aucune visibilité. Selon les dires du conseiller, ces cartes ne permettaient même pas aux agriculteurs d’avoir un certain nombre d’avantage ou d’appuis. Donc, la carte professionnelle n’en est pas une de plus mais « une carte qui vient effectivement leur conférer la profession d’agriculteur ».
Le ressenti des acteurs en question
« Le problème aujourd’hui est qu’il faut que les gens nous reconnaissent et je crois qu’avec cet outil, on y arrivera », a fait savoir Aboubacar Alpha Tidjani, Président ANOPER. UN grand acteur du secteur agricole, il pense que cet outil serait bien profitable pour les agriculteurs. Il continue : « aujourd’hui, c’est une joie pour nous de savoir que les agriculteurs aussi auront une carte professionnelle. Et si on en arrive à ce niveau, on ne peut que féliciter les précurseurs ».
Par ailleurs, certes très contents par cette innovation, mais les agriculteurs à travers leurs différentes faitières respecter certaines règles de base afin de bénéficier pleinement des avantages de cette carte. Pour cela, Iréné ADJE, Conseiller juridique du MAEP « appelle les responsables des organisations professionnelles à adhérer aux activités de la chambre, car celle qui les représente au près de l’Etat ».
« Il faut que nous fassions l’effort pour qu’il y ait une grande sensibilisation au près des producteurs en allant dans les départements, les communes pour leur expliquer ce que le gouvernement est en train de mettre en place de permettre une adhésion massive des agriculteurs à la base », a-t-il proposé.
Il est important de savoir cette carte professionnelle vient confirmer le boulot qui est en train d’être fait dans le secteur agricole au Bénin. Le producteur doit savoir qu’elle est venue pour l’amélioration de ces conditions de vie et de travail.