MISE EN PLACE DU CADRE NATIONAL DE CONCERTATION DES PRODUCTEURS D’AGRUMES : Une étape cruciale vers la structuration de la filière
La filière Agrume au Bénin est confrontée à d’énormes difficultés sur les plans structurel, organisationnel, managérial, technique et commercial. Ainsi, dans le but de trouver une alternative pour la redresser, une assemblée générale a eu lieu le mardi 07 novembre 2023 entre les acteurs au siège de la Fupro à Bohicon pour mettre en place un cadre de concertation national pouvant conduire à la création d’une faitière.
Stag Arsène Salanon
L’objectif de cette assemblée générale est de trouver une alternative pour résoudre les problèmes autour de la filière agrumes. Les producteurs des agrumes au Bénin sont longtemps confrontés à différents problèmes qui ralentissent l’émergence de la filière. Conscients de cela, ils ont dû faire recours à la Fupro pour une solution.
« Je pense que nous sommes en train de travailler sur cette filière il y a très longtemps, mais nous nous sommes rendu compte qu’on n’a pas fini de structurer toutes les communes productrices d’orange »
dixit Athanase Aguiya, Président de la Fupro. En effet, suite à une demande, le président a souhaité qu’un cadre de concertation soit mis en place. Ce dernier aura un mandat de 6 mois pour finaliser toute la structuration dans les communes concernées. Ce qui va conduire à la mise en place de l’instance faîtière. « La Fupro est prête à vous accompagner à avoir vos propres sièges, vos propres partenaires et travailler pour que cette filière apporte de l’économie au niveau local et national » a rassuré le Président Aguiya.
A son tour, le représentant de la DLROPEA Elvis Padonou a clamé que cette initiative d’organiser véritablement la filière orange est une bonne initiative que le gouvernement soutient à travers le ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. Pour lui, « il faut quand même que toutes les communes productrices de l’orange soient représentées au niveau de la faîtière nationale ». En ce qui concerne la précarité des usines de transformation de l’orange dont les acteurs ont mentionné, il leur signale que sur l’initiative du gouvernement passé, des usines ont été construites mais qui aujourd’hui restent encore à y voir, car les problèmes d’organisation et des conditions agroécologiques sur la plantation des variétés n’ont pas favorisé leur plein essor. En effet, la plupart des unités de transformation ne bénéficient pas assez d’appui technique, ne maîtrisent pas non plus les bonnes pratiques de transformation d’orange. Ce qui impacte négativement la qualité du jus d’orange, souvent amer. A cela, s’ajoute la prolifération des pépiniéristes pirates qui produisent des plants inadaptés, qui après plusieurs années (6 à 7 ans) d’entretien ne fleurissent point, causant ainsi des déficits financiers et de pertes de temps aux producteurs et exploitants agricoles.
A la tête de ce cadre, Ado HOUENOUMADJI a été élu président. Il souligne que « l’objectif de ce cadre est de faire avancer la filière car elle a rencontré beaucoup de difficultés. Les principales difficultés auxquelles nous les producteurs sont confrontés sont la commercialisation et la transformation ». Il poursuit en lançant un appel à l’État en disant :
« Je m’en vais dire au gouvernement que tel qu’il a fait aux producteurs d’ananas et ils sont organisés aujourd’hui en allant jusqu’à l’extérieur pour vendre leurs produits sans difficulté, que ça soit de même pour nous les producteurs d’orange, pour qu’on trouve des partenaires capables de nous propulser haut ».
Ainsi, il convient de retenir que c’est à l’avènement du nouveau régime que la filière a commencé à bénéficier de l’attention du gouvernement. La production des agrumes au Bénin en 2021 est évaluée à 151 330 tonnes contre 143 447 tonnes en 2020. Ce qui équivaut à une production moyenne sur les cinq dernières années de 136 104, soit des accroissements respectifs de 5,5% et de 11,2% par rapport à la dernière campagne et à la moyenne des cinq dernières années. Vivement que cette initiative des producteurs et productrices de l’orange puisse porter les fruits escomptés pour que d’ici 6 mois, la faîtière nationale puisse être mis sur pied.