L’OMS ÉVALUE LA MENACE PERSISTANTE DE MPOX : Une réunion cruciale pour faire le point sur l’épidémie en pleine recrudescence
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) tiendra une réunion décisive le 22 novembre pour évaluer la situation épidémiologique de Mpox, une maladie qui continue de progresser dans plusieurs régions du monde, principalement en Afrique. Cette rencontre vise à dresser un bilan actualisé des efforts déployés pour contenir l’épidémie, tout en définissant les étapes à venir.
Innocent AGBOESSI
Depuis la déclaration d’urgence en août, les chiffres rapportés par l’OMS restent préoccupants. À la date du 3 novembre, 11 148 cas confirmés et 53 décès ont été enregistrés dans 19 pays africains. Parmi eux, la République démocratique du Congo (RDC) demeure l’épicentre de l’épidémie avec 8 662 cas confirmés et 43 décès, soit une majorité écrasante des contaminations sur le continent.
Le Burundi occupe la deuxième place avec 1 726 cas confirmés, suivi de l’Ouganda avec 359 cas, dont un décès. Ce dernier pays connaît par ailleurs une hausse rapide des contaminations, avec plus de 100 nouveaux cas signalés la semaine dernière. Cette tendance alarme les autorités locales, qui peinent à mobiliser des ressources suffisantes pour ralentir la propagation.
Un élément préoccupant de cette épidémie réside dans l’apparition du ‘’clade Ib’’, un variant identifié pour la première fois en République démocratique du Congo en septembre 2023. Ce variant semble présenter une transmissibilité accrue, ce qui suscite l’inquiétude des experts.
Pour la première fois, des cas de transmission locale du clade Ib ont été rapportés hors d’Afrique. Au Royaume-Uni, trois membres d’un même foyer ont été testés positifs après avoir voyagé en Afrique de l’Est. En Afrique même, la Zambie et le Zimbabwe ont également signalé des cas liés à des déplacements régionaux. Ces incidents illustrent les risques de propagation transcontinentale si des mesures efficaces ne sont pas mises en place rapidement.
Mpox, une zoonose virale, est historiquement transmise des animaux aux humains dans des régions forestières reculées, avant de se propager d’humain à humain par contact direct ou via des surfaces contaminées.
Les efforts pour freiner la propagation de Mpox varient d’un pays à l’autre. En RDC, par exemple, l’insuffisance des infrastructures sanitaires rend la lutte particulièrement difficile. Dans des pays comme l’Ouganda, les récentes flambées ont poussé les autorités à intensifier la surveillance et les campagnes de sensibilisation.
Cependant, l’épidémie dépasse les frontières africaines, soulignant la nécessité d’une réponse internationale coordonnée. Les cas détectés au Royaume-Uni et les liens avec les déplacements en Afrique de l’Est démontrent que la mobilisation des ressources doit inclure à la fois la prévention locale et les mesures pour éviter une transmission mondiale.
Les attentes pour le 22 novembre
Lors de la réunion du 22 novembre, le comité d’urgence de l’OMS devra analyser les données les plus récentes, identifier les lacunes dans la réponse actuelle et proposer des solutions pour mieux contenir l’épidémie. Cette évaluation sera cruciale pour déterminer si le statut d’urgence internationale reste justifié.
Face à une situation complexe et en constante évolution, l’OMS entend renforcer la coordination entre les pays touchés et les partenaires internationaux. Les recommandations à venir pourraient inclure une intensification des campagnes de vaccination, un renforcement de la surveillance épidémiologique, et une meilleure allocation des ressources pour les zones les plus vulnérables.
Avec une progression qui menace de franchir de nouvelles frontières, Mpox reste un défi majeur pour la santé mondiale.