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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

NORMES ET CONTRÔLE DE QUALITÉ DES DENRÉES ALIMENTAIRES ANIMALES

 NORMES ET CONTRÔLE DE QUALITÉ DES DENRÉES ALIMENTAIRES ANIMALES

« En dehors de leur bien-être, il est important de faire un… », dixit Dr Chakirath Salifou

Pour le développement durable de l’élevage au Bénin, miser sur la qualité des denrées alimentaires animales devient indispensable. Pour cela, il s’avère nécessaire de respecter les normes du contrôle qualités de ces denrées et c’est ce qui amène votre journal à aller à la rencontre de Chakirath Salifou, enseignante-chercheure à l’EPAC-UAC, au département de production et santé animales pour en savoir plus.

Quels sont les objectifs liés à la communication sur les normes de qualité des produits d’origine animale ?

La communication a pour objectif de renforcer la capacité des professionnels du secteur de l’élevage sur la transformation de la viande, la réglementation appliquée en la matière et sur les bonnes pratiques de productions animales. C’est une occasion pour ces derniers de pouvoir produire les animaux propres à l’abattage et des produits à base de viande de bonne qualité sanitaire.

Quels sont les textes législatifs et réglementaires de qualité applicable aux produits d’élevage et comment les respecter ?

En ce qui concerne les textes législatifs et réglementaires de qualité applicable aux produits d’origine animale, on peut évoquer le règlement 007 2007 de l’UEMOA qui porte sur la sécurité sanitaire des végétaux, des animaux et des aliments. On peut aussi évoquer la loi n°009 du 15 mars 1984 qui porte sur le contrôle des denrées alimentaires. Comme arrêté, il y a l’arrêté n°122 du 23 mars 2009 du MAEP qui porte sur l’hygiène des denrées alimentaires et l’arrêté n°123 de la même année du MAEP qui porte sur les règles spécifiques d’hygiène applicable aux denrées alimentaires d’origine animale. Le respect de ces textes législatifs et réglementaires passe par la mise en application effective des dispositions contenues dans ces textes en terme d’exigence.

Quels sont les contrôles sanitaires qu’on peut effectuer pour garantir la sécurité des produits animaux ?

Pour garantir la sécurité des produits d’origine animale, plusieurs contrôles sanitaires sont à effectuer. Tout d’abord, on a le bien-être des animaux. En ce qui concerne leur bien-être, il faut veiller au respect des densités et à une bonne alimentation. Ensuite, il y a le volet du logement qui est très important et qui permet d’assurer un bon suivi sanitaire des sujets.  En dehors de leur bien-être, il est important de faire un contrôle sanitaire la veille de leur abattage pour savoir si l’animal est en bonne santé et peut-être abattu pour la consommation. Après abattage, il y a le contrôle post-mortel sur les débris et organes issus de l’animal. Et quand les débris et organes sont envoyés dans les établissements de transformation et de distribution, il faut veiller aux conditions de stockage (garder la viande à des températures adaptées, contrôler la chambre froide, les réfrigérations). Enfin, des analyses doivent être faites dans des laboratoires pour l’expression post-mortel.

Après chaque abattage, doit-on faire des analyses systématiques aux laboratoires ?

Pas systématiquement. Il faut une fréquence pour ces analyses ou quand on suspecte certaines pathologies dont on n’a pas pu découvrir les lésions lors de l’expression post-mortel, on fait des prélèvements qu’on envoie au laboratoire pour compléter déjà les observations faites. Seulement que, dans les unités de transformation, les analyses sont différentes. Il y a plusieurs sortes d’analyse pour garantir la propreté des établissements ou des surfaces sur lesquelles les viandes sont manipulées. Aussi, est-il important de veiller à la santé du personnel. Il faut un contrôle périodique de l’état de santé du personnel qui est en contact avec les animaux et les produits.

Quelles sont les bonnes pratiques à respecter pour la sécurité des animaux ?

Parlant de la sécurité des produits d’origine animale, il faut veiller à réduire au maximum les contacts entre les animaux potentiellement infectés et les animaux sains. À ce niveau, il faut prévoir un local à part, un peu isolé des animaux bien portants, soupçonnés d’être malades ou malades afin de les traiter. Il faut veiller à l’hygiène de tous les bâtiments de l’exploitation ainsi qu’aux véhicules pour éviter les risques de contamination des sites d’élevage. Il faut faire appel aux vétérinaires afin d’éviter le phénomène de bio-résistant et la manipulation des produits vétérinaires en cas d’utilisation d’antibiotiques.

L’utilisation des antibiotiques a-t-il un impact sur la santé de celui qui consomme cette viande ?

Oui, car les résidus des médicaments vétérinaires constituent des dangers. Il s’agit des dangers chimiques qui peuvent altérer la santé des consommateurs. D’où la nécessité de bien administrer les médicaments vétérinaires et de faire appel au vétérinaire professionnel quand il s’agit d’administrer des soins animaux. En ce qui concerne la sélection des animaux reproducteurs, il faut être sûr de l’état de santé des animaux de l’exploitation. Le choix des reproducteurs suit un critère à ne pas bâclé et il faut veiller à l’état de santé de ces animaux qu’on ramène à l’exploitation afin de faire leur mise en quarantaine pour s’assurer qu’ils ne sont pas malades. Il faut bien gérer les cadavres des animaux mourants parce que ces derniers peuvent contaminés le reste des animaux. En ce qui concerne l’alimentation, les chefs d’exploitations doivent acheter les produits d’alimentation auprès des fournisseurs respectant les bonnes pratiques de fabrication et d’hygiène.

Quels sont les bonnes pratiques dans les unités de transformation ?

Dans les unités de transformation les bonnes pratiques d’hygiène aussi sont à respecter et ses bonnes pratiques ici concerne les cinq M. Parlant des 5M, on a la matière première, la main d’œuvre, le milieu, le matériel et la méthode. Egalement, il faut garantir l’hygiène dans l’établissement, l’hygiène du plan de travail.

Dans les usines de transformation, quelle est la place qu’il faut accorder à la traçabilité ?

La traçabilité est importante aussi bien dans l’élevage que dans les unités de transformation. Dans les élevages, c’est grâce à la traçabilité qu’on pourra avoir des informations sur l’historique de l’animal, la santé de l’animal et même cette traçabilité permet d’éviter les cas de consanguinité. Elle est indispensable plus tard lorsque l’animal est abattu parce que la traçabilité doit être assurée de la ferme à la table du consommateur.

Quelles sont les données de la traçabilité ?

Comme donnée, l’animal doit par exemple avoir un numéro pour l’identifier, l’origine de l’animal doit être documentée, tous les soins apportés à l’animal doit être documenté, les médicaments vétérinaires utilisés, les doses, toutes ces informations doivent être documentées. Une fois l’animal sorti de l’exploitation, son parcours doit être documenté.

Quel appel avez-vous à lancer aux éleveurs ?

J’invite les éleveurs à respecter surtout les bonnes pratiques d’hygiène, à mettre en place les règles de la bio sécurité et à éviter par tous les moyens la contamination. Aussi, faut-il éviter l’apport des agents pathogènes dans les exploitations et lors des manipulations à l’intérieur de l’exploitation. Quant aux transformateurs, il leur revient de respecter les pratiques d’hygiène.

Propos transcris par Watson SAMA

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