La Banque mondiale et l’AIEA ensemble pour une énergie bas-carbone au service du développement
La Banque mondiale et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ont signé un accord historique pour promouvoir l’utilisation sûre, durable et responsable de l’énergie nucléaire dans les pays en développement. Ce partenariat marque un tournant, la Banque mondiale renouant concrètement avec le nucléaire civil après plusieurs décennies d’absence sur ce terrain.
Face à une demande d’électricité appelée à plus que doubler d’ici à 2035 dans les pays du Sud, les deux institutions entendent faire du nucléaire une composante crédible des politiques énergétiques durables. Cette collaboration s’inscrit dans une stratégie plus large d’électrification inclusive, axée sur l’accessibilité, l’abordabilité, la fiabilité et la réduction des émissions carbone.
L’énergie nucléaire présente l’avantage de fournir une production stable, dite « de base », essentielle à la résilience des réseaux électriques. Elle permet de soutenir l’activité économique, notamment dans les secteurs clés comme l’industrie, la santé, l’agriculture ou l’éducation, tous fortement dépendants d’un approvisionnement fiable. De plus, elle crée des emplois qualifiés et attire des investissements structurants.
« L’électricité est indispensable au développement : pour les hôpitaux, les écoles, les usines. Avec l’essor de l’intelligence artificielle et l’urbanisation croissante, la demande va exploser. C’est pourquoi nous élargissons le portefeuille énergétique que nous proposons aux pays. Le nucléaire, utilisé de façon responsable, peut être une partie de la solution », a déclaré Ajay Banga, président du Groupe de la Banque mondiale.
L’accord prévoit une coopération technique autour de trois axes :
- Renforcement des connaissances : l’AIEA accompagnera la Banque mondiale sur les questions liées à la sûreté, à la sécurité, aux cycles du combustible, à la planification énergétique et à la gestion des déchets.
- Prolongement des centrales existantes : les partenaires soutiendront les pays souhaitant allonger la durée de vie de leurs réacteurs actuels, une option bas-carbone et économiquement viable.
- Développement des petits réacteurs modulaires (SMR) : technologie émergente, les SMR offrent une flexibilité de déploiement et un coût d’entrée réduit particulièrement adaptés aux économies émergentes.
À ce jour, 31 pays disposent de centrales nucléaires produisant près de 9 % de l’électricité mondiale, soit environ 25 % de la production bas-carbone. Plus de 30 autres, en majorité des pays en développement, envisagent de se lancer avec l’appui de l’AIEA.
Pour Rafael Grossi, directeur général de l’AIEA, cet accord ouvre la voie à un soutien plus large, notamment en matière de financement : « Les SMR ont un potentiel énorme pour accélérer un développement propre et équitable. Ce partenariat jette les bases d’un nouveau réalisme énergétique. »
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Jean-Baptiste HONTONNOU