PHYTOPLANCTON : Une « pompe à carbone » menacée qui demande protection
Invisible à l’œil nu, le phytoplancton joue un rôle très efficace et important non seulement dans l’équilibre des écosystèmes aquatiques, mais aussi dans l’équilibre de toute la planète. Véritable source d’oxygène (O₂), il nécessite plus de protection principalement contre le changement climatique et la pollution, afin d’éviter les cruels dangers que peut engendrer sa destruction.
Madeleine ATODJINOU
Le phytoplancton est un ensemble de micro-organismes végétaux (algues microscopiques et cyanobactéries) qui vivent en suspension dans les eaux douces et salées. Véritable base de la chaîne alimentaire marine, il demeure un élément essentiel qui produit l’oxygène (O₂) que respire l’ensemble des humains, absorbant le CO₂ et nourrissant la chaîne alimentaire marine.
En effet, le phytoplancton est à la base de la vie dans les océans. Grâce à la photosynthèse, il produit environ la moitié de l’oxygène (O₂) présent dans l’atmosphère. Il absorbe également le dioxyde de carbone (CO₂), contribuant ainsi à la lutte contre le changement climatique. De plus, le phytoplancton constitue la base de la chaîne alimentaire marine, nourrissant zooplancton, poissons, crustacés et autres animaux aquatiques. Aussi représente-t-il une source de biodiversité, avec plus de 20 000 espèces recensées. « Ces milliards de micro-organismes absorbent ainsi 37 milliards de tonnes de CO₂ annuellement, soit 40% du CO₂ produit. C’est une énorme « pompe à carbone » équivalente à 1.700 milliard d’arbres, soit quatre fois la forêt amazonienne », explique Thierry AGBLONON HOUELOME, chercheur au laboratoire d’Hydrobiologie et d’Aquaculture.
À l’en croire, le phytoplancton encore appelé plancton végétal pour vivre, a besoin d’eau, de lumière, de sels minéraux (nitrate, phosphore, silicate, potassium…), d’oligo-éléments (magnésium, fer…) et de CO₂. En raison de ses potentialités vitales, la disparition de cet espèce aurait des conséquences désastreuses sur la vie marine et l’équilibre des écosystèmes, car confronté à de multiples menaces notamment le changement climatique, la pollution, la surpêche, et plusieurs d’autres. En revanche, le changement climatique représente l’une des principales menaces pour le phytoplancton. Le réchauffement des océans et l’acidification des eaux perturbent la croissance de certaines espèces.
Dans le même sens, la pollution constitue un nœud-gordien pour l’existence du phytoplancton. En outre, l’exploitation excessive des pesticides, des hydrocarbures et des engrais agricoles de nos jours, peut également tuer le phytoplancton ou perturber son développement. L’Eutrophisation qui est un excès de nutriments dans l’eau, provenant également des engrais agricoles, peut entraîner une prolifération d’algues nuisibles qui concurrencent le phytoplancton. D’un autre côté, la surpêche des poissons consommateurs du phytoplancton peut déséquilibrer les écosystèmes marins.
Ce qui pourrait entraîner de nombreuses conséquences pour la survie humanitaire. Car, il sera observé une diminution de la production d’oxygène; puisque le phytoplancton est responsable de la production d’environ la moitié de l’oxygène présent dans l’atmosphère, suscitant ainsi une augmentation des émissions de CO₂. Ainsi, « il est observé aujourd’hui un déclin du phytoplancton dans les océans dû notamment à la hausse des températures et à la modification de la circulation des courants océaniques qui contribuent au brassage des nutriments », a signalé Thierry AGBLONON HOUELOME. Or, une diminution de la population du phytoplancton pourrait avoir un impact négatif sur la vie sur Terre. Ces impacts négatifs n’épargneraient guère les populations de poissons, de crustacés et d’autres animaux marins, et sur la biodiversité.
Pour ces diverses raisons, il s’avère très nécessaire de protéger le phytoplancton, élément indispensable pour la préservation de la santé des océans et de la planète. Il urge alors de lutter continuellement contre le changement climatique en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Il est aussi important que soit totalement réduit la pollution (des eaux surtout), ce qui est possible par la mise en place des mesures pouvant limiter les apports des déchets dans les eaux et promouvoir une pêche durable afin d’éviter la surpêche.