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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

POLLUTION NUMÉRIQUE : Des déchets invisibles aux conséquences visibles

 POLLUTION NUMÉRIQUE : Des déchets invisibles aux conséquences visibles

Dans la vie quotidienne de la plupart des individus, le numérique est désormais indispensable. Les appareils numériques tels que les ordinateurs, les tablettes, les smartphones, etc., bien qu’ils soient très utiles pour l’humanité, génèrent une pollution qui constitue un danger caché pour l’environnement, de leur fabrication à la fin de leur cycle de vie. Quel est donc l’impact négatif des déchets numériques sur l’environnement et comment pouvons-nous agir pour le réduire ?

Jean-Baptiste HONTONNOU

Ce sujet est rarement évoqué, bien qu’il soit une réalité. De nombreuses formes de pollution mettent en péril l’environnement et attirent l’attention de nombreux acteurs, mais la pollution numérique est rarement étudiée. Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) sont omniprésentes et font partie intégrante de notre vie quotidienne. Bien que cette digitalisation ait des impacts positifs sur l’environnement et la société, tels que la dématérialisation des supports, l’optimisation des bâtiments et des transports, ainsi que la facilitation du travail, elle présente également des aspects négatifs sur le plan social et environnemental.

En effet, le numérique et tous ses composants génèrent des pollutions à différents stades de leur cycle de vie, de la fabrication à l’utilisation et jusqu’à la fin de vie. Selon un spécialiste des questions environnementales,

« sur les quatre étapes du cycle de vie d’un appareil électronique, c’est la fabrication qui a le plus gros impact environnemental ».

Ces impacts incluent l’épuisement des ressources minérales et fossiles, les émissions de gaz à effet de serre, la consommation d’énergie et l’acidification de l’eau. Il convient de souligner que le secteur des TIC est un gros consommateur de métaux, contribuant ainsi à l’appauvrissement des matières premières.

En ce qui concerne la phase d’utilisation, il est important de noter qu’elle représente une part significative de l’impact environnemental du numérique. Selon une étude anonyme sur les impacts du numérique sur l’environnement,

« la consommation d’électricité due à l’utilisation des TIC représentait environ 4,7% de la consommation mondiale d’électricité et avait une empreinte carbone évaluée à 1,7% du total mondial en 2012 ».

De même, selon l’association The Shift Project, « le numérique est responsable de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, et la consommation énergétique de ce secteur augmente de 9% par an ».

En ce qui concerne la dernière phase, celle de la fin de vie des objets électroniques, on constate que c’est à ce niveau que réside le véritable problème. Il est difficile de savoir clairement ce que deviennent les tonnes de composants électroniques jetés chaque année. Selon l’ONU, 21% des déchets électroniques générés au cours des cinq dernières années ont été ajoutés. À ce rythme, l’ONU prévoit que les chiffres actuels auront doublé d’ici 2030, atteignant ainsi 74 millions de tonnes métriques. Dans son rapport, l’organisation annonce qu’en 2019, seulement 17,4% des déchets électroniques ont été collectés et recyclés. Si les pays du Nord s’en sortent mieux, ceux du Sud ont encore beaucoup à faire, car ils ne disposent pas des conditions nécessaires pour le recyclage, ce qui entraîne une forte pollution.

Bien qu’il soit difficile de trouver des solutions à cette pollution dans les pays en voie de développement, l’adoption de certaines mesures peut les aider à surmonter cette situation. Tout dépendra d’une volonté collective d’endiguer ce phénomène. Les utilisateurs doivent désormais chercher à prolonger la durée de vie de leurs appareils électroniques et les faire réparer autant que possible. Cette prolongation de la durée de vie des appareils entraînerait une réduction du volume de production et, par conséquent, une diminution de la pollution numérique. Les industriels doivent concevoir des équipements plus solides et plus facilement réparables.

En tant que consommateurs, il est nécessaire de faire un effort pour conserver les équipements plus longtemps et ne pas les changer inutilement au gré des tendances. En cas de panne, il est préférable pour l’environnement de faire réparer un appareil plutôt que de le jeter. C’est peut-être la meilleure façon de réduire le volume des déchets numériques.

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