Cancel Preloader

1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

PRODUCTION SOUS SERRE 

 PRODUCTION SOUS SERRE 

« C’est une technologie radicale qui permet donc de maintenir dehors tout ce qui affecte le développement normal des végétaux » dixit Rufin Hervé LISSANON

La serriculture ou encore production sous serre est une technique de production qui consiste à cultiver des végétaux (soit en culture maraichère, soit en horticulture ornementale) à l’intérieur d’une serre dans des conditions thermométriques, hygrométriques et photopériodiques adaptées. Rufin Hervé LISSANON, Ingénieur en Hydraulique agricole et en Technologies de gestion des cultures en parle en mettant l’accent sur le site de production de semence des produits maraichers sous serre de Togba.

Rufin Hervé LISSANON, Ingénieur Hydraulique agricole et Technologies de gestion des cultures

Veuillez décliner votre identité !

Je suis Rufin Hervé LISSANON, Ingénieur en hydraulique agricole et en technologies de gestion des cultures. Je représente la société Africa Growing Solution qui exploite une licence de Netafim Israel au Bénin et au Togo.

Veuillez présenter le site de production de semence de Togba sur lequel vous travaillez !

Nous avons installé sur ce site de production, une unité de production de semences sous serre qui est composée de deux ouvrages essentiels. Il y a le système de pompage solaire et la serre sur une emprise de 500 mètres carrés. Alors le système de pompage est composé d’un champ solaire de 3000 watt crête et d’une pompe hybride de 11,5 mètres cubes d’eau à l’heure. Cette pompe est hybride puisque ça utilise à la fois de façon indifférente, l’énergie solaire photovoltaïque et l’énergie conventionnelle qui va être fournie par le service public ou un groupe électrogène.

         Et qu’en est-il de la serre elle-même ?

La serre est une unité close qui est réalisée avec une structure en bois ici (mais plus généralement en structure métallique) qui est couverte au toit par un film polyéthylène avec un traitement anti-UV qui laisse passer la lumière à 95 {e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112}. Il y a ensuite un système d’irrigation mais avant, il y a sur les côtés du filet une bouffe de 50 mèches qui empêche les insectes, les nuisibles donc de pénétrer à l’intérieur de la serre pour détruire les cultures et également ça permet de recycler l’air à l’intérieur de la serre. Il y a également un interrupteur qui, lorsqu’on appuie, charge l’énergie et lance la pompe. Il y a un ETA face ici, qui présente les éléments. Sur le site, vous allez lire la puissance qui est livrée par les panneaux et celle qui est consommée par la pompe etc. Et quand il y a un souci, eh bien il y a l’alerte qui s’affiche avec un code qui dans le répertoire correspond à un type de panne qu’il faut aller checker. Alors l’eau va directement dans le réservoir sur le support en béton armé. Donc ici c’est une vanne de contrôle que nous avons mise en place et l’eau va dans un château. Donc entre 3 secondes et 1 heure, dépendant de l’intensité du sol, le tank est rempli.

Quel est le fonctionnement de ce système mis en place ?

Il faut dire déjà que tout système de micro-éducation notamment le goutte à goutte a besoin absolument d’un filtre en tête de réseau. Le filtre va permettre de retenir les déchets solides ou solubles qui vont se retrouver si un filtre n’était pas là dans le réseau d’irrigation et ces déchets vont faire du colmatage au niveau des goutteurs et empêcher l’irrigation. Ici, le système va s’ouvrir à deux étapes (une vanne qui va rester en principe tout le temps ouverte pour des besoins d’entretien et autres et une seconde qui va ouvrir l’ensemble du réseau). Quant au filtre, on va régulièrement l’ouvrir pour jeter les déchets et nettoyer l’élément filtrant sous forme de tamis puis on le repositionne. En dehors de ça, on installe souvent aussi des régulateurs de pression pour éviter que les lignes se déconnectent sous l’effet de la pression. Le château installé sur ce site de Togba a une hauteur de 10 mètres et cette hauteur crée une pression de descente minimum de 1 barre, car avec 1 barre, on peut gérer un espace d’à peu près demie hectare d’un seul tenant.

         Parlez-nous du dispositif d’irrigation plus amplement !

Au sol, nous avons un système d’irrigation goutte-à-goutte qui est dimensionné sur trois quartiers hydrauliques à l’intérieur de la serre. Et chaque quartier est équipé ou alimenté par une vanne et des lignes de goûteurs. Il s’agit des goutteurs qui ont un débit de 2 litres à l’heure avec un espacement sur la ligne de 30 cm entre les lignes de 80 cm. Et là ça permet de gérer toute sorte de cultures maraîchères. Plus généralement les cultures.

Quels sont les avantages de la production sous serre ?

La structure est conçue d’abord pour répondre aux besoins de résilience climatique parce que là déjà vous avez une protection contre les excès d’eau. Lorsqu’il y aura trop de pluies par exemple, les cultures qui sont exposées, ou sont en plein champ ne pourront pas supporter et lorsque qu’il va avoir également un manque d’eau, donc un déficit de la pluviométrie, les cultures en plein champ également vont en souffrir. Lorsqu’il y a trop de chaleur ou de lumière, ça perturbe les cultures. Alors la serre va venir régler tous ces problèmes-là. Donc on va dire que c’est une technologie radicale qui permet donc de maintenir dehors tout ce qui est facteurs nuisibles, tout ce qui affecte le développement normal des végétaux. Ici, vous avez une plante qui est protégée contre l’excès de pluie, protégée également contre les insectes qui dévastent les cultures et qui va également être alimentée par un système d’irrigation douce parce que comme on a l’habitude de le dire, la plante ne va manger que par sa racine. Généralement, quand on arrose, les feuilles et les fleurs, ça installe un environnement qui favorise la multiplication des champions, des bactéries qui font affecter finalement le développement normal de la plante et par ricochet, le rendement de la production. Donc la serre va maintenant permettre de contrôler tous ces facteurs et ensuite laisser la plante dans un environnement le plus favorable possible qui lui permet de sortir tout son potentiel ; c’est ce qui va permettre par exemple que dehors, vous allez avoir pour la même plante, la même variété de culture que vous avez semée dans les mêmes périodes, donner un point dans un champ à l’air libre tandis que celle à l’intérieur d’une serre va donner 5 à 10 points de rendement. Voilà tout ce qui a justifié l’installation de ces ouvrages qui sont destinés de façon particulière à faire de la recherche- développement pour sortir des variétés très adaptées à nos conditions climatiques et trouver des solutions aux problèmes récurrents que rencontrent les producteurs dans leurs activités. Et ça permet aussi de rendre disponible certaines variétés spécifiques déjà connues toute l’année

Votre mot de la fin !

En gros, je pense que nous sommes en train d’induire, de manière toute modeste, une technologie qui va servir de pont pour transformer complètement notre agriculture.

Propos recueillis et transcrits par Yélian Martine AWELE

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *