L’UE et l’Allemagne évaluent les progrès phares pour le tilapia
Une délégation de l’Union européenne et du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement a séjourné en Côte d’Ivoire afin d’ évaluer l’impact du programme FISH4ACP. Porté par la FAO, ce programme vise à booster la production nationale de tilapia, tout en renforçant les pratiques durables et en augmentant l’implication des femmes et des jeunes dans la pisciculture.
Depuis le 21 mai 2025, une délégation conjointe de l’Union européenne (UE) et du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) est en mission en Côte d’Ivoire. Leur objectif : évaluer sur le terrain l’efficacité et l’impact du programme FISH4ACP, et ce, juste deux jours avant l’ouverture de la 7ᵉ édition du Salon de l’agriculture et des ressources animales (SARA).
Le programme FISH4ACP, mis en œuvre par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), est une initiative de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP), financée par l’UE et le BMZ. Concrètement, il ambitionne de porter la production nationale de tilapia à 90 000 tonnes d’ici à 2030, contre une moyenne actuelle située entre 7 000 et 9 000 tonnes.
Durant leur visite, les représentants européens et allemands, accompagnés de Joseph Nyemah, représentant de la FAO, se sont rendus dans deux fermes piscicoles pilotes du programme FISH4ACP, mais aussi à une écloserie privée. À Ayamé, dans le Sud-Comoé, ils ont visité dix cages flottantes installées sur le fleuve Bia. Bénéficiaire du programme depuis 2023, cette ferme est passée d’une capacité mensuelle de 300 kg à une ambition de produire une tonne de tilapias par cage chaque mois.
« Depuis l’implémentation du programme FISH4ACP, les formations et équipements reçus ont transformé notre production. Désormais, nous avons adopté des pratiques durables, amélioré nos techniques, et donc notre rendement s’en ressent », témoigne une piscicultrice bénéficiaire. Elle confie que les revenus générés sont systématiquement réinvestis dans le but de réaliser leur objectif de 10 tonnes mensuelles.
Pour Nyemah, le programme FISH4ACP va bien au-delà de la production de tilapia. « En effet, il soutient la sécurité alimentaire, crée de l’emploi, et surtout, implique activement les femmes et les jeunes. Alors que la Côte d’Ivoire importe 80 % de ses produits halieutiques, cette dynamique est prometteuse. »
Enfin, Gilles van de Walle, conseiller technique principal du programme, a réaffirmé l’engagement des partenaires internationaux à accompagner les efforts ivoiriens en vue d’atteindre la souveraineté alimentaire à travers FISH4ACP. Le programme, axé sur la chaîne de valeur du tilapia d’élevage, poursuit ainsi avec détermination sa mission de transformation du secteur halieutique ivoirien.
Innocent AGBOESSI