DÉFIS LIÉS À LA PROTECTION DES ÉCOSYSTÈMES : La biodiversité face aux menaces des espèces nuisibles
Avec le changement climatique et la mondialisation, les insectes envahissants représentent une menace croissante pour les écosystèmes locaux et la biodiversité. Ces espèces introduites perturbent les habitats naturels, affectent les espèces indigènes, et entraînent des pertes économiques significatives, notamment dans l’agriculture.
Opportune AHITCHEME
Les insectes envahissants représentent un défi majeur pour la biodiversité mondiale. Introduites accidentellement ou intentionnellement dans des écosystèmes où elles ne sont pas natives, ces espèces perturbent les équilibres naturels en se multipliant rapidement. Selon Laurent Ahongbonon, entomologiste agricole, « ils deviennent envahissants lorsqu’ils perturbent les écosystèmes locaux, en déplaçant les espèces indigènes, modifiant les habitats et perturbant la production. »
Les écosystèmes les plus touchés sont souvent les forêts et les terres agricoles. Ahongbonon explique que ces environnements deviennent vulnérables lorsque les insectes envahissants s’adaptent à une espèce végétale locale ou propagent une maladie. Les effets sur ces milieux sont variés : défoliation massive, dégradation des sols, érosion, et réduction de la diversité des espèces. « Cela déséquilibre les services écosystémiques essentiels », souligne-t-il.
En plus de leurs impacts écologiques, les insectes envahissants créent de nouvelles formes de compétition entre les espèces locales, agissent comme prédateurs ou transmettent des maladies. Ces dynamiques augmentent la pression sur les espèces locales déjà fragilisées.
Les conséquences économiques sont tout aussi préoccupantes. Dans le secteur agricole, ces envahisseurs entraînent des pertes de rendement et une utilisation accrue de pesticides, augmentant les coûts pour les producteurs. Ces défis affectent non seulement les agriculteurs, mais aussi la sécurité alimentaire des communautés. « Les pertes agricoles sont énormes et la dépendance aux pesticides augmente, avec des répercussions financières importantes », précise Ahongbonon.
Face à cette menace, diverses stratégies sont mises en œuvre, bien que leur efficacité varie. Ahongbonon distingue la lutte chimique, la lutte biologique et la gestion intégrée. Il insiste sur l’importance d’adopter des pratiques écologiques, telles que la rotation des cultures et l’association avec des espèces insectifuges, pour rendre les exploitations plus durables.
Malgré ces efforts, de nombreux défis subsistent. Parmi eux, la non-maîtrise des ravageurs par des producteurs souvent non formés, le manque de financement pour la recherche, et la difficulté de détecter rapidement ces espèces. « Les producteurs sont souvent non qualifiés, et les financements pour des recherches adaptées font défaut », déplore l’expert.
Le changement climatique et la mondialisation exacerbent la propagation des insectes envahissants. Des températures plus élevées favorisent leur reproduction et expansion géographique, tandis que les échanges internationaux facilitent leur introduction accidentelle dans de nouvelles régions vulnérables.
Pour limiter ces impacts à l’avenir, Ahongbonon recommande de renforcer les systèmes de surveillance et de détection précoce, de promouvoir la recherche sur les méthodes de lutte écologique, et de sensibiliser les communautés locales à cette problématique. « L’engagement des communautés locales est essentiel pour contrôler efficacement ces invasions », conclut-il.
Ainsi, les insectes envahissants posent une menace sérieuse tant pour la biodiversité que pour l’économie locale, nécessitant une gestion concertée et durable pour protéger les écosystèmes et garantir leur résilience.
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