Les protéines végétales représentent une opportunité économique mondiale, tant pour les investisseurs que pour les pays en développement. Avec ses ressources agricoles sous-exploitées, les pays africains ont la possibilité de devenir des acteurs incontournables sur ce marché en plein essor.
L’alimentation végétale connaît un engouement croissant, que ce soit pour des raisons de santé ou de durabilité. Des analyses de Data Bridge Market Research, le marché des protéines végétales au Moyen-Orient et en Afrique « croît avec un TCAC de 10,3 % au cours de la période de prévision de 2021 à 2028 et devrait atteindre 1 073,23 millions USD » d’ici à 2028.
Mordor Intelligence soutient cette expansion et évalue la taille du marché africain des protéines végétales à 2,12 milliards USD en 2024 et un taux de croissance annuel composé (CAGR) de 4,48 % pour atteindre 2,64 milliards USD d’ici à 2029. Selon les prévisions de Grand View Research, le marché, estimé à 10,3 milliards de dollars en 2020, devrait atteindre 23,4 milliards de dollars d’ici à 2027, avec une croissance moyenne de 9,7 %. Par ailleurs, une autre étude d’Euromonitor International montre que 42 % des consommateurs mondiaux ont réduit leur consommation de viande en 2022.
L’Europe et l’Amérique du Nord restent les plus grands marchés pour les substituts végétaux avec l’Union européenne encourage des régimes alimentaires moins carnés pour réduire l’empreinte carbone. C’est autant de chiffres qui montrent que la transition vers les protéines végétales représente une opportunité pour l’Afrique de renforcer sa position sur le marché des protéines végétales.
Fabriquées à partir de sources telles que le soja, le pois, le quinoa, le chia, l’amande, elles sont considérées comme un substitut aux protéines d’origine animale. Dans l’industrie agroalimentaire, de nombreuses applications ont abouti à des produits variés. En plus d’agir comme éléments constitutifs de tissus et de muscles sains, elles sont utilisées dans les boissons, les plats, en raison de leur efficacité pour la perte de poids.
Cette croissance est alimentée par la demande accrue en légumineuses comme le niébé, l’arachide et diverses variétés de haricots. La dynamique offre aux agriculteurs africains une opportunité d’augmenter leurs revenus en produisant ces cultures à haute valeur. Les fluctuations des prix sur les marchés boursiers étant suivies de près par les traders, les légumineuses africaines pourraient bénéficier d’une labellisation bio pour une meilleure valorisation sur les marchés internationaux.
Des initiatives de certification et de transformation sur place pourraient accroître les marges bénéficiaires. Avec un coût de production relativement faible, les légumineuses africaines sont sources de revenus pour de nombreux producteurs. Ainsi, il faut accroître le développement d’unités de transformation pour leur valorisation. Une réponse à la demande mondiale croissante passe également par l’encouragement des coopérations entre les gouvernements, les investisseurs et les agro-industriels et l’intégration des cultures locales dans les circuits d’exportation.
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Maëlle ANATO