RAFLE DE MAÏS : Un produit négligé mais aux utilisations importantes
Le « bois » obtenu après consommation de maïs peut faire référence à la rafle (ou épi) de maïs. La rafle est la partie centrale et ligneuse de l’épi de maïs, autour de laquelle les grains sont disposés. Souvent considérée comme un déchet dans d’autres pays, la rafle de maïs est un produit très peu exploité mais aux utilisations multiples.
Bambo Nestor NOANTI
De l’épi à la rafle de maïs, se trouve l’inflorescence femelle du maïs sur laquelle sont implantés les épillets femelles qui vont devenir des graines à la maturité. Une fois jugé mature, l’épi selon le besoin final ou le produit à fabriquer, est détaché de la plante et est souvent débarrassé des graines. En fait, la rafle du maïs est l’axe central de l’épi du zea mays. Malheureusement, elle est encore considérée comme un résidu agricole alors qu’elle n’en est pas un.
En effet, aussi incroyable que cela puisse paraître, la rafle de maïs est recyclable et utile à 100%. Elle a une concentration en nutriments supérieure à celle de ses graines. C’est pour cela que certaines communautés africaines mangent le maïs cru avec la rafle ! Elle est exploitée dans une large variété d’industries : en santé, nutrition animale, dans le traitement des surfaces, la fabrication des litières pour animaux écologiques plus absorbantes et en cosmétiques.
D’après une étude, la rafle du maïs est recherchée aujourd’hui pour la fabrication de produits industriels innovants : bio-plastiques, conductivité thermique, biocontrôle et les liants (colle). Dans le cas de liants, avec la poudre tannique, la rafle de maïs permet d’améliorer les propriétés physiques et mécaniques des liants à fabriquer. Plus loin, il est estimé que la rafle de maïs est également un ingrédient important de la fabrication complexe du biochar, une matière organique de pyrolyse qui permet de maintenir le carbone au sol, de mieux gérer les déchets organiques, de produire la biomasse (énergie) et de faire des fertilisants efficaces (composts). Par ailleurs, Marie Tawema, près de la cinquantaine, originaire de Materi, exploite uniquement ces rafles de maïs pour produire de la potasse naturelle très efficace pour la sauce gluante. Elle précise que la plupart des femmes dudit département l’utilisent aussi comme bois de chauffe pour la cuisine sauf quand elles sont frappées par les interdictions liées à leur tradition.
Il serait donc envisageable de valoriser cette partie obtenue après consommation du maïs au lieu de toujours la considérer comme un déchet polluant l’environnement.