Face à la forte demande de produits à base de karité, aussi bien sur le marché national qu’à l’international, le Nigeria intensifie ses efforts pour moderniser et valoriser cette filière stratégique. L’accent est désormais mis sur la transformation locale afin de capter davantage de valeur ajoutée et de créer de nouvelles opportunités économiques.
Ce jeudi 7 août, Mohammed Umaru Bago, gouverneur de l’État du Niger, a inauguré une unité moderne de transformation de noix de karité à Kudu, dans la zone administrative de Mokwa. Ce projet, porté par Salid Agriculture Nigeria Limited, affiche une capacité initiale de 100 tonnes de beurre de karité par jour, soit environ 30 000 tonnes par an.
D’après Ali Saidu, Directeur Général de l’entreprise, cette capacité devrait être multipliée par quatre lors d’une deuxième phase d’expansion, qui intégrera une raffinerie pour la production d’huile et d’extraits dérivés. Afin d’assurer un approvisionnement constant en noix de karité, Salid Agriculture Nigeria a signé un accord de 2 milliards de nairas (près de 1,3 million USD) avec Niger Foods, une société publique locale. Ce partenariat structuré permettra de mieux organiser la collecte, en impliquant directement les femmes et les jeunes et en instaurant un système d’achats directs au profit de l’usine.
Ce nouveau joyauva non seulement accroître la production nationale de beurre de karité, mais aussi renforcer les exportations, encore modestes au regard du potentiel du pays. Selon le Conseil nigérian de recherche et de développement sur les matières premières (RMRDC), le Nigeria pourrait générer jusqu’à 700 millions USD de recettes annuelles issues du karité, contre seulement 14,6 millions USD enregistrés en 2023. Il faut noter qu’entre 2019 et 2023, la production nationale s’est établie en moyenne à 351 000 tonnes de noix de karité par an, d’après la plateforme Tridge.
Vignon Justin ADANDE
