RECENSEMENT NATIONAL AGRICOLE AU TOGO

RECENSEMENT NATIONAL AGRICOLE AU TOGO

Plus de 3 agriculteurs sur 4 cultivent sans garantie foncière

Les résultats préliminaires du 5ᵉ Recensement national agricole révèlent une réalité préoccupante : 78 % des exploitants togolais cultivent sans garantie foncière. Cette précarité structurelle freine le développement du secteur agricole, encore marqué par une faible mécanisation et une irrigation limitée.

RECENSEMENT NATIONAL AGRICOLE AU TOGO

Au Togo, la première phase du 5ᵉ Recensement national agricole (RNA-5), menée par le ministère de l’Agriculture, a permis de dresser un état des lieux révélateur du secteur. Sur 677 692 ménages agricoles recensés, 85 % se trouvent en zone rurale. Toutefois, un chiffre interpelle fortement : 78 % des agriculteurs togolais ne disposent d’aucune garantie foncière sur les terres qu’ils cultivent.

Cette absence de sécurisation foncière constitue une fragilité structurelle majeure, rendant difficile l’investissement agricole à long terme. Elle limite aussi l’accès au crédit et freine la mise en œuvre de politiques de modernisation pourtant urgentes.

La superficie moyenne cultivée reste faible : 57 % des ménages agricoles exploitent des terres égales ou inférieures à deux hectares. Par ailleurs, la mécanisation du secteur demeure embryonnaire, avec seulement 6,24 % des exploitants utilisant des tracteurs. La majorité (33 %) continue de recourir à la traction animale, tandis que l’irrigation reste marginale, pratiquée par seulement 4 % des producteurs, essentiellement de façon manuelle.

Ces résultats ont été présentés la semaine dernière aux autorités locales dans plusieurs préfectures, notamment celles des Lacs et d’Agoé-Nyivé, à travers des séances de restitution couvertes par l’Agence togolaise de presse (ATOP). Le manque de garantie foncière est revenu comme une problématique centrale dans les échanges.

Pour les autorités, le recensement représente un outil stratégique en lien avec la feuille de route 2025. Il vise à orienter les politiques agricoles vers une meilleure sécurité alimentaire, une prise en compte du genre et un renforcement de la résilience climatique.

La seconde phase du recensement, démarrée le 7 avril, se concentre sur les productions vivrières, l’élevage, la pêche et l’arboriculture. L’objectif est de fournir une cartographie complète pour appuyer les investissements agricoles et structurer les chaînes de valeur rurales. Mais sans garantie foncière, les ambitions risquent de rester sans effet.

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Innocent AGBOESSI

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