La contrebande de riz en provenance du Bénin met en difficulté les transformateurs locaux
Au Nigeria, l’arrivée massive de riz blanc importé du Bénin continue de fragiliser les transformateurs locaux. Palash Jain, cofondateur et directeur général de Kiara Rice Mills, a tiré la sonnette d’alarme à ce sujet lors d’un entretien accordé le 12 novembre à la firme d’analyse Platts.
Installée à Mokwa, dans l’État du Niger, Kiara Rice Mills est l’une des plus grandes unités de transformation du riz en Afrique. Elle dispose d’une rizerie d’une capacité annuelle de 350 000 tonnes de paddy et exploite une rizière de 1 200 hectares. Avec de telles infrastructures, l’entreprise se positionne comme un acteur majeur de la production et de la transformation du riz au Nigeria.
Cependant, malgré ces capacités importantes, la société dit faire face à une concurrence de plus en plus difficile, alimentée par la contrebande de riz en provenance du Bénin. « Les volumes de riz disponibles au Bénin étaient si importants qu’ils ont fini par exercer une pression à la baisse sur les prix ici au Nigeria », explique Palash Jain. Il reconnaît également que « le pays (Nigeria) ne produit pas assez de riz pour satisfaire la demande locale ».
Une insuffisance qui profite largement aux contrebandiers, lesquels « tirent profit de ce déficit pour faire entrer du riz depuis le Bénin, avant qu’il ne soit revendu librement sur les marchés nigérians », poursuit-il.
Selon le directeur général, cette arrivée incontrôlée de riz importé compromet les efforts des transformateurs et producteurs locaux, déjà confrontés à des coûts de production élevés et à un marché extrêmement sensible aux variations de prix.
Ainsi se dessine la réalité complexe et difficile que vivent aujourd’hui les acteurs nigérians de la filière rizicole, pris en étau entre leurs propres contraintes structurelles et l’impact grandissant du riz importé frauduleusement depuis le Bénin.
Vignon Justin ADANDE


