SURPECHE AU BENIN : La mer à boire pour la faune aquatique
La pêche intensive constitue une des pratiques destructrices des ressources halieutiques. Il s’agit d’un phénomène qui a un impact négatif sur l’écologie et qui surtout, laisse des conséquences irréversibles sur la faune aquatique.
Mawuena Clémencia TOGBEDJI ( Stag)
Multiplications des barrages, parcs acadjas, trous à poissons et l’utilisation d’engins dévastateurs, indépendamment des textes de la réglementation…sont quelques méthodes de pêcheries sédentaires utilisées. Le Bénin en effet, est caractérisé par un réseau hydrographique assez dense, appartenant à deux grands bassins : le bassin du Niger au nord et le bassin côtier au sud. « La pêche continentale est restée peu développée au Nord alors qu’au Sud on a assisté cette dernière décade à une surexploitation significative des plans d’eau en général. Déjà, il est à comprendre qu’on parle de surpêche quand la hausse du nombre de captures entraîne soit une diminution du nombre de prises ou de la taille moyenne et de l’âge moyen des prises, soit une autre diminution du nombre d’individus mâtures prêts à se reproduire. De ce fait, une espèce de poisson peut potentiellement disparaître si elle ne peut pas se renouveler correctement.
Par ailleurs, les causes de la surpêche sont diverses et variées. Il faut dire que consommer les produits de la mer connaît une hausse, et participe au commerce mondial. Le nombre de chalutiers qui, en général est deux fois et demi supérieur à ce qui serait supportable. « La surpêche est due à la diminution des ressources halieutiques ; face à cette diminution, les pêcheurs font recours à des méthodes non sélectives pour pêcher les juvéniles (poissons de petites tailles) », renchérit le spécialiste… Pour des raisons de subsistance et d’augmentation de leur capture, les populations n’hésitent guère à embrasser ses techniques prohibées de pêche.
Une panoplie de méfaits certes, mais quelles sont les mesures à prendre ?
« La surpêche a entraîné la diminution des stocks et de la taille marchande des espèces ». Elle occasionne à long terme, une pénurie ou la disparition des espèces due à la prise de bébés poissons qui n’ont pas eu le temps de grandir suffisamment pour se reproduire. De même, la surpêche modifie la chaîne trophique et représente une menace pour le renouvellement des ressources halieutiques. Elle est responsable du bouleversement des écosystèmes et chaînes alimentaires.
Dans le but de freiner cette exploitation anarchique et abusive, un comité national de pêche a été mis sur pied et implique plusieurs institutions ministérielles et des représentants des pêcheurs et d’Organisations Non Gouvernementales, sous la coordination de la Direction des pêches. Bien qu’un mode de gestion participative des pêcheries soit actuellement pratiqué, le respect de la réglementation en vigueur dans la gestion des ressources halieutiques s’avère important. De plus, « il faut utiliser les engins de pêche réglementaire et observer le repos biologique décrété par le gouvernement », a recommandé le spécialiste. Faire une pêche responsable en adoptant les méthodes de pêche règlementaire est très important. « Les ressources doivent être exploitée dans une Approche Écosystémique des Pêches, c’est-à-dire en prenant en compte toutes les composantes de l’écosystème ». La pêche durable étant une approche de la pêche vise à assurer la préservation des écosystèmes marins, la viabilité des populations de poissons et d’autres organismes aquatiques, ainsi qu’a maintenir les moyens de subsistance des communautés dépendantes de la pêche. Et surtout la pêche durable contribue à la satisfaction des besoins alimentaires actuels et futurs de la société.
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