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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

TABASKI 2023 AU BÉNIN : A quelques jours de la célébration, la morosité économique dicte sa loi sur le marché du mouton

 TABASKI 2023 AU BÉNIN : A quelques jours de la célébration, la morosité économique dicte sa loi sur le marché du mouton

La communauté musulmane célèbre dans quelques jours l’Aïd el-Kéfir encore appelée la Tabaski. Une fête qui implique l’immolation de moutons. Ces derniers sont déjà disponibles sur le marché mais à cause de la morosité économique mondiale, l’achat des populations s’amenuise au quotidien.

Vanessa ZANNOU

Nous sommes ici au quartier Zongo de Cotonou, une des zones les plus réputées pour la vente des moutons. Il est 11h00 à l’horloge. Entre indisponibilité et cherté des moutons, la fête a pris une autre tournure cette année. Si le coût  varie en fonction de sa taille, il faudra faire toutefois un effort supplémentaire pour s’en acheter un.

« Nous sommes déjà allés au marché pour nous imprégner des prix qui varient d’un montant à un autre. Chacun achète selon ses moyens, même si là encore tout le monde n’y arrive pas »,

explique Mohamed, un fidèle musulman. Au niveau de l’abattoir, c’est pareil. Le marché des moutons semble timide. « Les clients viennent timidement parce que ces dernières années, nous avons remarqué qu’ils viennent à 3 jours de la fête. Ils se disent que s’ils achètent tôt, il faut nourrir l’animal jusqu’au jour J », s’est exprimé le vendeur Safiou avec désolation. Ces moutons n’arrivent pas à trouver d’acheteur et certains meurent, cause de la chaleur.

« Quand les clients viennent et ne voient pas de mouton, ils s’en vont contrairement à l’année passée. Cette année, nous n’avons rien vendu encore. Nous avons beaucoup de bétails enfermés à la maison »,

explique Soulemane avec désarrois. Le prix actuel des bêtes font rebrousser chemin à certains acheteurs disposant de petits moyens financiers. Les plus courageux s’en offrent mais  sont contraints de réduire parfois le nombre préalablement voulu. Tous se plaignent de la situation économique qui prévaut au Bénin.

En effet, les prix des bêtes dans cette zone varient de 80 000F CFA à 300 000F CFA. Un luxe que ne peuvent pas se permettre de nombreux fidèles qui font déjà face à une augmentation du coût d’autres produits de consommation.

« Le prix qu’il vient de me dire est étonnant. Un petit mouton comme ça à 150 000F CFA. Ce n’est pas facile pour certains mais quand on est dans le besoin, on ne peut que faire avec »,

a évoqué un acheteur. Le coût des moutons a connu une hausse comparativement à l’année écoulée. Selon un vendeur dans le nord du pays précisément à Parakou, la difficulté à convoyer les bêtes vers le Sud et leur détour qui double presque les frais de transport, sont entre autres raisons évoquées pour justifier la surenchère des moutons ces derniers jours.

« Ici, le prix part de 50.000F CFA pour les plus petits à 250 000 voire 300 000F CFA pour les plus grands. Imaginez un peu à combien cela peut être revendu à Cotonou »,

renseigne notre vendeur Parakois. A l’en croire, avant la fête, les bêtes pouvaient se prendre à 150 000F CFA voire 180 000 et 190 000F CFA. Mais la tabaski fait que le prix augmente pour permettre également au vendeur d’avoir un tout petit peu de bénéfice. « Mais après la Tabaski, le prix revient à la norme », ajoute-t-il. 

Dans cet élan, les vendeurs dans le désarroi espèrent la manifestation des clients pour la veille ou le jour de la fête.

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