TRANSFORMATION DU NIEBE AU BÉNIN

Le niébétruck, une anti-pénibilité pour les artisanes

Une unité de production de vente de beignets a été développée par une équipe de scientifiques afin d’encourager les femmes transformatrices de niébé au Bénin. Il s’agit d’un premier prototype de « niébé truck » conçu d’un commun accord avec les artisanes et un équipementier local. L’efficacité de cet appareil de production a été confirmée par des essais d’adaptation et des exemplaires en cours de fabrication seront disponibles sur le marché béninois dans les prochaines semaines.

Nouveau appareil de transformation du niébé

Watson SAMA

Au Bénin, le niébé est une légumineuse très cultivée. Elle participe à la sécurité alimentaire à travers les différents menus après cuissons comme le ragout et les beignets qui sont suffisamment consommés dans le pays. Par exemple à Cotonou, près de 60 tonnes de niébés sont transformés chaque semaine et compte près de 2700 artisanes générant quelques 4500 emplois. Ces statistiques sont fournies par CIRAD. Cependant, cette activité est pénible voire moins valorisée. Ce qui rend le métier peu attirant pour la nouvelle génération. Dans ce sens, un Food truck a été pensé et développé au travers de trois projets.

Les scientifiques du projet ont mené des recherches approfondies sur l’identification et la compréhension des processus existants et donc la diffusion devient une réalité grâce au projet Propulse et LegAE toujours en accord avec les transformatrices. « Durant le processus de développement du niébétruck, les artisanes transformatrices se sont largement mobilisées car elle y voit de nettes améliorations de leurs conditions de travail… », affirme le professeur associé au laboratoire des sciences alimentaires à l’Université d’Abomey-Calavi Yann Eméric Madodé. Pour ce qui concerne la conception globale du Food truck, une plateforme participative d’innovation « Aidoté » a été mis sur place et réunissent les transformatrices de niébé, des PME, les équipementiers locaux et les scientifiques du Bénin et de la France. Après une première version de l’unité, les artisanes ont apporté leurs observations et qui au fil des tests à retrouver des améliorations et adaptations. La nouvelle version intègre un foyer à haute efficacité et à combustion de coques de noix de palmiste carbonisé, soit une bioénergie renouvelable. Ces unités sont en cours de fabrication pour diffusion et appropriation auprès des artisanes.