Cancel Preloader

1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

USAGE EXACERBÉ DES PESTICIDES : Une pratique à lourds revers sur l’environnement et la santé humaine

 USAGE EXACERBÉ DES PESTICIDES : Une pratique à lourds revers sur l’environnement et la santé humaine

Faisant leur apparition dans les années 40, les pesticides sont, depuis un bon temps, des produits chimiques par excellence, utilisés pour la croissance rapide des plantes et autres de même que pour une meilleure productivité agricole. Bien que ces engrais aient beaucoup d’avantages, leurs conséquences tant sur l’environnement comme sur la santé humaine ne sont pas à négliger car elles sont énormes. 

Usage de l’herbicide

Les insecticides, les fongicides, les herbicides, les rodenticides, les molluscicides, les nématicides et les régulateurs de croissance des plantes, ainsi se présente un large éventail de composés de pesticides. Reconnus en tant qu’un élément permettant de maximiser les rendements des exploitations agricoles et la qualité des produits, de minimiser la main d’œuvre, de répondre aux exigences en matière de préservation des végétaux et de permettre la commercialisation des produits agricoles, les pesticides ou engrais chimiques ne sont pas sans effets secondaires négatifs sur la nature et sur la santé humaine.

En effet, au fil des années, l’application des pesticides s’est tellement répandue que l’on estime désormais à 2,5 millions de tonnes, la quantité de pesticides utilisée sur les cultures de la planète. Or, moins de 0,3 {e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112} des pesticides utilisés entrent réellement en contact avec les parasites visés. Ainsi, plus de 99,7{e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112} de ces pesticides sont dispersés dans l’environnement où ils nuisent gravement à la santé publique, contaminant les sols, l’eau et l’atmosphère de l’écosystème. Dans un entretien accordé au Club de L’économiste, l’ancien ministre de l’Environnement de l’habitat et de l’urbanisme du Bénin, précédemment deuxième Secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), Luc-Marie Constant Gnacadja a réagi face à cette question ayant lien avec les revers de l’usage des pesticides. Selon donc l’architecte de formation,

« l’utilisation anarchique et/ou inappropriée des herbicides et pesticides entraine de graves pollutions des sols, des cours d’eau et de la nappe phréatique et a des effets néfastes sur la santé des populations exposées ».

La dégradation des terres et des paysages agroforestiers, tels sont les maux dont souffrent ces ressources naturelles qui constituent le premier capital de l’économie béninoise et la base des moyens de subsistance de la population. De par donc cette dégradation causée par l’usage abusif ou excessif des pesticides, l’ancien ministre souligne qu’il s’agit d’une maladie que les changements climatiques aggravent et dont la mesure complète n’est pas encore prise. Car, « durant la décennie 2000-2010, elle a érodé chaque année, l’équivalent de 220.000 ha de nos terres et paysages agroforestiers productifs. Il s’agit en d’autres termes, de l’équivalent de 1,9{e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112} du territoire national qui, chaque année, a été ainsi soustrait à ce qu’on pourrait appeler le ‘‘ Bénin utile’’ ou encore le ‘‘Bénin productif’’. L’impact socio-économique d’une telle perte pour notre pays a été estimé à l’équivalent de 8{e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112} de son PIB chaque année, soit environ 280 milliards de francs CFA par an ».

Impacts sur la santé humaine.

La nature n’est pas la seule victime des pesticides. La santé en est également. Dans une étude, l’on estime à un million par an le nombre d’intoxications accidentelles par pesticides dans le monde. Et à 20 000 celui de cas mortel. En effet, les intoxications peuvent avoir différentes origines. Les populations proches des zones d’épandage se retrouvent confronter à une pollution de l’air dont elles n’ont pas conscience. Ainsi, autour de ces zones, on constate de nombreux cas de malformations, cancers, et autres maladies. On trouve également des résidus dans l’eau potable malgré les traitements de dépollution. De ce fait, cette pollution représente la première source de non-conformité de l’eau potable.

D’un autre côté, de l’usage abusif des pesticides pour le traitement de plusieurs végétaux a de répercussion directe sur la santé des consommateurs. Il est constaté qu’après utilisation de ces pesticides lors de la culture de certains légumes tels que la tomate, l’oignon, le piment et autres, ils se retrouvent de façon résiduelle dans ces légumes et fruits mis sur le marché après leur récolte. Ce constat est fait grâce à une méthode dénommée « Chromatographie Liquide à haute performance couplée à un Spectromètre UV (HPLC-UV) » dont l’objectif était d’évaluer la présence de résidus de pesticides plus précisément la Lambda-cyhalothrine, la Deltaméthrine, l’Acétamipride, la Perméthrine, le DDT et le Chlorpyriphos dans les végétaux commercialisés sur les marchés. Au terme donc d’une analyse chimique, il est à retenir que la présence de pesticides dans ces végétaux crée d’énormes dommages sanitaires liés aux légères irritations de la peau, aux perturbations endocriniennes, au coma ou à la mort.

Il est donc important que certaines directives soient prises pour essayer d’étouffer ces conséquences auxquelles sont confrontés l’homme et la nature.

Nécessité des solutions ou alternatives ad hoc

Des solutions de substitution existent mais restent malheureusement peu utilisées. Aujourd’hui, il est important que des stratégies soient mises en place afin d’inciter et d’aider les agriculteurs à utiliser des solutions alternatives.

Selon l’ex-ministre Luc Gnacadja, il faut que « l’importation des pesticides soit bien règlementée et contrôlée afin d’éviter que notre pays ne soit un déversoir de substances déjà prohibées ailleurs et que les différents utilisateurs soient bien informés sur les risques encourus et des meilleures pratiques pour leur utilisation afin de réduire leurs impacts sur la santé humaine et l’environnement ». Par ailleurs, il y a des alternatives crédibles qui relèvent des pratiques agricoles moins invasives pour l’environnement que sont par exemple l’agriculture organique, l’agriculture biologique, l’agroforesterie qui consistent à réduire drastiquement l’utilisation d’intrants chimiques.

Jean-Baptiste HONTONNOU

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *