VALORISATION DES SEMENCES PAYSANNES A HOUEYOGBE

Dans l’arrondissement de Sè, commune de Houéyogbé, département du Mono, le projet de valorisation des semences paysannes maraîchères et forestières alimentaires au profit des femmes, a réuni les communautés des villages de Haindè, Gbédji, Sohounmè et Drè autour d’actions de conservation semencière.

Un projet qui soulage les femmes et les jeunes de la région

Dans l’arrondissement de Sè, commune de Houéyogbé, département du Mono, le projet de valorisation des semences paysannes maraîchères et forestières alimentaires au profit des femmes, a réuni les communautés des villages de Haindè, Gbédji, Sohounmè et Drè autour d’actions de conservation semencière. Identification des espèces locales, élaboration d’un catalogue, installation de jardins témoins et restauration des terres.

Dans l’arrondissement de Sè, commune de Houéyogbé, département du Mono, le projet de valorisation des semences paysannes maraîchères et forestières alimentaires au profit des femmes, a réuni les communautés des villages de Haindè, Gbédji, Sohounmè et Drè autour d’actions de conservation semencière.

Conserver la biodiversité et renforcer l’agriculture durable ainsi que la sécurité alimentaire à travers la valorisation des semences paysannes et forestières alimentaires : tel est l’objectif du projet de valorisation des semences paysannes maraîchères et forestières au profit des femmes de l’arrondissement de Sè, dans la commune de Houéyogbé.

Selon Degboe Étienne, directeur exécutif et coordonnateur du projet, l’idée est née d’une volonté de préserver la biodiversité tout en garantissant la sécurité et la souveraineté alimentaire des communautés rurales.

Financé par la septième phase opérationnelle du programme de microfinancements du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et mis en œuvre par l’ONG SOS Biodiversity, ce projet poursuit trois objectifs spécifiques : (i) renforcer la disponibilité et l’accessibilité des semences paysannes en structurant les filières locales de production et de distribution ; (ii) améliorer les conditions de vie des femmes grâce à la création de jardins et de pépinières témoins de production semencière ; (iii) promouvoir des pratiques agricoles durables à travers la sensibilisation des femmes, des jeunes et des écoliers, mais aussi par la restauration écologique des terres et des forêts.

« Ce projet de semences paysannes est une réponse concrète à la perte de biodiversité et aux défis de sécurité alimentaire », affirme Kakpo Sunday Berlioz, président de SOS Biodiversity.

Des activités prévues et déjà réalisées

La première étape a consisté à réaliser l’inventaire des semences paysannes locales. L’objectif fixé était de recenser 15 espèces. Les enquêtes participatives menées dans les villages de Sè ont permis d’en identifier 26, parmi lesquelles des variétés maraîchères et forestières alimentaires. Chaque village a établi un procès-verbal pour valider ce travail, considéré comme totalement accompli.

À partir de ces données, un catalogue des semences paysannes a été élaboré. Ce document est déjà rédigé à 60 % et soumis à des experts de la Faculté des sciences agronomiques pour validation scientifique. Vingt exemplaires seront imprimés et distribués aux structures partenaires, et un dépôt légal sera effectué à la Bibliothèque nationale du Bénin.

Parallèlement, la cartographie et la certification des fournisseurs de semences paysannes sont en cours. Trente groupements sont concernés. Ils bénéficieront de formations en production, conservation et commercialisation. L’objectif est de transformer ces groupements en coopératives reconnues, capables de fournir des semences certifiées et accessibles.

Dans l’arrondissement de Sè, commune de Houéyogbé, département du Mono, le projet de valorisation des semences paysannes maraîchères et forestières alimentaires au profit des femmes, a réuni les communautés des villages de Haindè, Gbédji, Sohounmè et Drè autour d’actions de conservation semencière.

Femmes au cœur du projet de semences paysannes

Cinq groupements d’intérêt économique (GIE) de femmes sont ciblés à Sè. Des jardins et pépinières témoins ont été installés sur leurs sites. À ce jour, quatre sites fonctionnent déjà comme espaces de démonstration. Ils produisent des semences paysannes, génèrent des revenus grâce aux cultures maraîchères et permettent le partage de semences entre villages.

Les femmes reçoivent des formations en compostage, lutte biologique et maraîchage durable. Des équipements et intrants leur sont fournis, notamment des outils agricoles, des arrosoirs, des compostières et des semences. L’objectif est d’améliorer les revenus d’au moins 75 femmes grâce à une véritable chaîne de valorisation des semences paysannes.

« Les femmes de Sè deviennent les véritables gardiennes des semences paysannes et porteuses d’une nouvelle dynamique agricole », souligne Degboe Étienne.

Jeunes et écoles impliqués dans la dynamique

Le projet intègre également une dimension éducative. Cinq écoles de Sè ont été identifiées pour accueillir des jardins pédagogiques. Ces espaces formeront 200 écoliers et enseignants aux techniques agroécologiques. Les enfants apprendront les principes de l’agriculture durable, la gestion des ressources naturelles et l’importance des semences paysannes dans la souveraineté alimentaire.

Les écoles seront dotées de matériel de jardinage et recevront un accompagnement technique pour assurer la durabilité des jardins scolaires. Cette initiative veut inscrire dès le bas âge une conscience environnementale forte au sein des communautés.

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Des terres restaurées et une biodiversité protégée

La restauration écologique constitue un autre pilier du projet de semences paysannes. L’objectif est de produire 10 000 plants pour restaurer au moins 20 hectares de berges, de forêts sacrées et de terres dégradées. À ce jour, 2 000 plants ont été produits et plus de 700 déjà mis en terre. Deux écosystèmes locaux sont restaurés et d’autres suivront lors de la prochaine saison pluvieuse.

Les actions ciblent aussi des espèces locales menacées comme le baobab (Kpassatin en fon), le prunier noir (Fontin en fon), le Kolatier ou noix de cola (goro en fon) et les espèces à croissance rapide telles que l’acacia. Ces reboisements permettent de renforcer la résilience climatique et de préserver un patrimoine végétal essentiel à la communauté.

Un modèle concret de développement durable

À travers ces activités, le projet de semences paysannes se positionne comme un modèle concret de développement durable. Il associe conservation de la biodiversité, autonomisation des femmes, éducation des jeunes et restauration écologique. « Le projet de semences paysannes n’est pas seulement agricole. Il transforme les pratiques, protège les écosystèmes et prépare une génération consciente des enjeux environnementaux », précise Degboe Étienne.

Avec ses résultats déjà visibles et ses ambitions encore plus grandes, ce projet porté par le PNUD et SOS Biodiversity ouvre la voie à une agriculture résiliente, protège les écosystèmes naturels et prépare la jeune génération aux enjeux environnementaux dans la commune de Houéyogbé.

Innocent AGBOESSI

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