MENACES CLIMATIQUES AU BURKINA FASO: Une assurance envisagée pour protéger les cultures contre le mal
Au Burkina Faso, le gouvernement et ses partenaires mettent à la disposition des agriculteurs une assurance pour protéger leurs cultures contre les menaces climatiques. Celles-ci constituent une difficulté majeure pour les producteurs.
Vanessa ZANNOU
Le gouvernement burkinabé et ses partenaires mettent à la disposition des agriculteurs une assurance pour protéger leurs cultures contre les menaces climatiques. En effet, plusieurs paysans Burkinabé souffrent de l’énorme destruction des cultures lors de la saison sèche. Ce phénomène entraîne dans la plupart des cas, la hausse des prix des vivres sur le marché et par la suite la famine. C’est donc pour pallier ces problèmes et soulager les paysans dans leurs activités que le gouvernement met en place l’assurance.
Après une période d’expérience, l’assurance est désormais proposée aux paysans de plusieurs régions du pays. Pour l’instant, elle ne prend en compte pour le moment que le maïs et le sorgho. Ces deux espèces seront ainsi protégées contre la sécheresse pour les souscripteurs. À en croire, Jean-Marie Vianney Beyi, directeur général adjoint de la société d’assurance partenaire du projet, cette nouvelle assurance agricole est un mécanisme mis en place par le gouvernement et ses partenaires pour protéger les producteurs. Elle est proposée à toute personne ayant une exploitation agricole. « En termes de souscription, le prix est unique, à savoir 12 397 francs à l’hectare. Et dans ces 12 397, l’État subventionne à hauteur de 50{e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112}. Donc, le producteur aura à payer à l’hectare 6 193 FCFA. En terme d’indemnisation, le plafond, c’est de 130 000 FCFA à l’hectare », explique-t-il, avant d’ajouter « mais ça ne veut pas dire qu’il y aura systématiquement ce montant qui va être alloué parce que ça dépendra des critères, parce qu’il y a des seuils d’alertes qui vont être calculés et déterminer le montant à payer par hectare selon les personnes qui seront touchées. »
Pour l’heure, le maïs et le sorgho sont les seules cultures couvertes par l’assurance. Deux produits qui seraient les plus consommés par les populations. Cependant cela ne suffit pas à soulager leurs peines. Mady Condombo, président de la chambre régionale d’agriculture du centre-ouest, plaide donc pour la prise en compte d’autres cultures comme le riz ou le mil. « À un moment donné, où la production tirait vers la fin, vers la maturité, certaines céréales et graines n’étaient pas en forme, et certaines parcelles n’ont rien donné. Une telle assurance serait bienvenue au cas où il y aurait des sécheresses. Au lieu que le producteur soit perdant, au moins l’assurance pourrait arriver à l’indemniser un peu. Je pense que ce serait très important pour les producteurs », a-t-il affirmé. Le gouvernement promet à cet effet d’intégrer d’autres spéculations, au fur et à mesure que le processus produira ses résultats.
Faut-il le préciser, cette assurance agricole ne couvre qu’un seul sinistre, la sécheresse. D’après le rapport fait par Victor Bonogo, secrétaire général du ministère de l’Agriculture, des ressources animales et halieutiques, la sécheresse constitue 53{e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112} de la menace qui pèse sur les productions agricoles au Burkina Faso. « Très souvent sur les dix dernières années, nous avons une récurrence de sécheresse ou de poche de sécheresse, et nous vivons des déficits pluviométriques. C’est pratiquement l’un des facteurs qui fatiguent le plus nos producteurs au niveau du Burkina », a-t-il fait comprendre.