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SOUVERAINETE ALIMENTAIRE EN AFRIQUE DE L’OUEST : L’AFD et le Cirad discutent des enjeux de la filière riz
A l’occasion du Salon International de l’Agriculture, l’Agence Française du Développement en collaboration avec le centre de Coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) a organisé une mini-conférence sur la filière riz en Afrique de l’Ouest. Tenue à Paris Expo Porte de Versailles, cette conférence a abordé plusieurs thématiques.
Jean-Baptiste HONTONNOU
Le riz étant la deuxième céréale la plus consommée en Afrique après le maïs, plusieurs regards sont tournés vers ce secteur. Alors que la filière est confrontée à des enjeux de durabilité et de compétitivité, l’objectif d’autosuffisance en riz à brève échéance, et à moyen terme, semble de plus en plus difficile à atteindre face à la croissance démographique. Pour cela, cette mini conférence organisée par l’AFD et le Cirad à l’occasion du Salon International de l’Agriculture vient à point nommé. Placé sur le thème : « La filière riz en Afrique de l’Ouest : entre autosuffisance et diversification alimentaire », ce rendez-vous d’échange a abordé de façon détaillée trois différents sous-thèmes.
Le premier sous-thème est intitulé « La transition agroécologique des systèmes de riziculture irriguée : comment renouveler les approches et pratiques agricoles pour plus de durabilité environnementale ? ».
Secundo, il a été question du « potentiel de la contractualisation ans la riziculture : les facteurs de succès et d’échec. Étude de cas au Sénégal et en côte d’ivoire ». Parlant donc de ce sous-thème présenté par Amadou Thiam, Directeur général adjoint à la société d’aménagement et d’exploitation du delta du Fleuve Sénégal, cette intervention a abordé quelques types de contractualisation d’investissements publics et les évolutions notées. Ainsi, ce dernier a-t-il mis un accent particulier sur la contractualisation dans le cadre de la réalisation et de la maintenance des investissements publics. D’un autre côté, le directeur a évoqué dans sa présentation, quelques défis à relever pour assurer la souveraineté alimentaire. Selon lui, il faut essentiellement
« promouvoir un modèle économique durable, c’est-à-dire, définir les conditions de viabilité des exploitations agricoles ; évaluer et réviser des contrats de concession et des contrats de culture ; mettre en application des outils tels que la CDI par les acteurs concernés, notamment les collectivités territoriales ; améliorer continuellement la qualité du riz et des processus de transformation impliquant les problématiques de recherche/développement ; poursuivre le dialogue multi-acteurs dans le cadre de la mise en marché du riz ; mettre en place un mécanisme de suivi et de contrôle des engagements ».
Par ailleurs, considéré comme l’un des pays ouest-africains dans lesquels la production du riz est en pleine extension, le Bénin s’est donc invité dans cette conférence. Le troisième sous-thème étant « l’étuvage artisanal du riz paddy : comment valoriser la production locale et développer des opportunités économiques pour les femmes transformatrices », il a été une occasion pour Yann Madode, Enseignant à l’Université d’Abomey-Calavi, de parler de la production du riz au Bénin et des recherches menées autour de cette spéculation. Au cours de cette présentation, il a été spécialement question de la restitution de certaines substances de recherches scientifiques menées sur le riz paddy étuvé. D’abord, l’intéressé a briefé un peu le niveau de la production du riz au Bénin.
Il en ressort donc que dans les années 2000, « le Bénin ne produisait qu’environ 40 000 tonnes de riz, mais du fait des politiques agricoles engagées depuis quelques années, la production s’est accrue de deux fois en 2010 et de 10 fois en 2021, où le niveau de production envoisine 500 000 tonnes ». À l’en croire, « le Bénin projette d’aller à une production d’un million de tonnes d’ici 2025 ».
Parlant du riz étuvé, il est important de rappeler que le présentateur, après avoir levé un coin de voile sur la technologie d’étuvage, a soutenu que le plus grand marché de ce riz étuvé au Bénin est le Nigéria qui est un marché 5 fois plus grand que celui du Bénin. L’enseignant n’a pas non plus oublié de mettre un accent particulier sur les aliments qui sont ou peuvent être fabriqués à base de ce riz étuvé. L’on a, selon lui, le « Ablo » qui est un pain humide, alvéolé, légèrement sucré et acide consommé avec du poisson frit. De même, il est possible d’utiliser le riz étuvé dans la « panification ».
De façon générale, il est à retenir de cette présentation que la production locale de riz s’est énormément accrue sous l’impulsion des politiques. La mécanisation progressive de l’usinage du riz améliore de plus en plus la qualité du riz produit localement, et les systèmes de plus en plus améliorés d’étuvage contribuent à une bonne qualité du riz, et puis, les producteurs de riz étuvé ont le débouché du marché Nigéria mais aussi celui de la diversification par utilisation dans les plats locaux et de la panification.