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BRACONNAGE ET TRAFIC ILLICITE DES PRODUITS DE FAUNE ET DE FLORE SAUVAGES AU BENIN : Une situation pas alarmante mais inquiétante
Le Bénin, à l’instar d’autres pays du monde et de la sous-région, n’échappe pas à la question du braconnage ou du commerce illégal des produits de faune et de flore sauvages au Bénin. Malgré que de sévères mesures soient en train d’être prises au quotidien pour limiter le phénomène, il est noté qu’il persiste pour le grand malheur de la nature.
Jean-Baptiste HONTONNOU
« On ne peut pas dire que la situation est alarmante mais elle est inquiétante », va affirmer Ulysse Sinagabe Korogone, Conservateur de deuxième classe des eaux, forêts et chasse.
D’abord, il est important de rappeler que le commerce illégal d’espèces sauvages occupe le 4ème rang du trafic illicite dans le monde. Et ce, avec des bénéfices estimés à 19 milliards de dollars par an. Avec des braconniers qui opèrent surtout dans le nord du pays aux alentours du Parc de la Pendjari et du Parc du W, le Bénin n’est pas épargné. Aussi, Cotonou se trouve comme une zone de transit importante pour le trafic de la faune venant d’autres pays car elle abrite un port autonome et un aéroport international. L’on n’en veut pour preuve qu’au cours de ce mois d’août, il a été saisi au niveau de Sèmè-Kraké plusieurs tortues et au niveau du parc W de pointes d’ivoire. Et tout cela dénote de la recrudescence des activités liées au braconnage et du trafic illicite d’espèces sauvages.
Par ailleurs, parmi les espèces les plus attaqués, y figure l’éléphant qui vient en tête, braconné pour son ivoire. Ce qui paraît d’ailleurs paradoxal pour le Conservateur Korogone, parce que « cet ivoire n’est pas utilisé à des fins médicales contrairement aux écailles de pangolin qui aurait des vertus médicinales ». En guise de précision, l’ivoire n’est utilisé que pour des artefacts, c’est-à-dire, pour embellir ou pour exprimer un prestige du pouvoir
En plus de l’éléphant, le pangolin est très menacé. « Nous avons saisi la viande de pangolin en provenance du Nigéria en partance pour les États-Unis », fait savoir le conservateur. Le gibier ainsi que les espèces marines telles que les raies, les requins sont pêchés dans les eaux au détriment des législations nationales et des mesures internationales qui sont prises pour les conserver. Sans omettre les mammifères et les félins qui sont également menacés dans l’écosystème.
Alors, ce commerce illicite et surtout le braconnage sont sanctionnés. Mais ces « sanctions dépendent des faits ». La législation au Bénin en matière de règlementation sur les espèces de faune et de flore prévoit deux modes : le règlement transactionnel et le règlement pénal ou judiciaire. Selon le conservateur Ulysse Sinagabe Korogone, il y a des peines d’emprisonnement qui peuvent aller de cinq (05) ans et plus. Egalement, il y a des amendes qui varient en fonction non seulement du type d’infraction commise mais aussi de l’espèce concernée. Ainsi, le pouvoir central joue son rôle de gardien de sauvegarde et de préservation des espèces sauvages au Bénin.
Néanmoins, d’autres actions sont primordiales. Il est important de sensibiliser les communautés locales sur l’importance de ces espèces sauvages. Aussi, est-il nécessaire que ces dernières soient informées sur les différentes réglementations en vigueur.