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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

BÉNIN/UN MILLION DE TONNES DE RIZ PADDY AVANT 2025 : Où en sommes-nous à quelques mois du deadline ?

 BÉNIN/UN MILLION DE TONNES DE RIZ PADDY AVANT 2025 : Où en sommes-nous à quelques mois du deadline ?

En 2018, le gouvernement béninois a fixé l’ambitieux objectif de produire un million de tonnes de riz paddy d’ici 2025. À quelques mois de cette échéance, où en est réellement la filière rizicole ? Réussites et défis se croisent, alors que le pays cherche à consolider sa sécurité alimentaire et réduire sa dépendance aux importations. 

Innocent AGBOESSI

Seulement trois mois pour enfin faire le bilan de l’évolution du programme visant à produire un million de tonnes de riz paddy avant 2025. L’on se demande si les résultats actuels promettent un meilleur compte rendu final.

Il faut noter que pour atteindre l’objectif de 2025, le gouvernement béninois a déployé une série d’initiatives visant à améliorer la production, la transformation, et la disponibilité des intrants pour les producteurs du riz. Parmi les mesures phares, on note la distribution de matériels agricoles modernes: en août 2023, l’ATDA 1 a doté les producteurs de 50 mini-moissonneuses, 40 repiqueuses manuelles et 4 repiqueuses motorisées pour les communes de Malanville, et de 20 mini-moissonneuses supplémentaires pour Karimama. Ces équipements, d’une valeur de 50 millions FCFA, visent à booster la mécanisation du secteur rizicole

En parallèle, le gouvernement a renforcé l’accès aux semences améliorées, aux engrais, et a encouragé l’aménagement de nouvelles terres rizicoles pour atteindre 215 000 hectares emblavés d’ici 2025. Cet objectif représente 57 % du potentiel total des terres disponibles pour la riziculture, estimé à 375 000 hectares. Si cet objectif est atteint, le pays pourrait potentiellement augmenter le rendement de 3,5 tonnes à 5,5 tonnes par hectare.

La production rizicole du Bénin en 2018 s’élevait à 363 000 tonnes, un chiffre qui traduisait une faible exploitation du potentiel agricole du pays. Quatre ans plus tard, en 2022, la production atteignait 531 000 tonnes, illustrant une croissance encourageante. Cette augmentation, bien que significative, reste en deçà des attentes fixées par le gouvernement. Avec l’objectif du million de tonnes fixé pour 2025, la barre semble encore élevée.

Les grandes limites

Malgré les progrès réalisés, plusieurs obstacles subsistent et ralentissent la pleine réussite du projet. Le premier défi majeur reste l’exploitation limitée des terres disponibles. En 2024, seulement 21 % des terres rizicoles sont exploitées, bien loin des 57 % nécessaires pour atteindre l’objectif de 2025. Ce retard dans l’emblavement est attribué à des problèmes logistiques, une maîtrise insuffisante de l’eau, et parfois des résistances locales face aux nouvelles pratiques agricoles.

Un autre défi majeur réside dans la faible productivité. Le rendement actuel tourne autour de 3,5 tonnes par hectare, alors que le potentiel est estimé à 10 tonnes à l’hectare. Cet écart est dû à un manque d’irrigation adéquate, aux variations climatiques, et parfois à une gestion insuffisante des intrants. Ces freins compromettent l’objectif de production de 1 million de tonnes d’ici 2025, un horizon qui semble de plus en plus difficile à atteindre sans une intervention drastique.

Solutions envisagées pour réaliser la vision de 2025

L’ambition d’atteindre un million de tonnes de riz paddy en 2025 semble compromise si les tendances actuelles persistent. Toutefois, il reste un espoir si des efforts supplémentaires sont déployés pour relever les défis de la transformation locale et de l’extension des terres cultivées. Le gouvernement béninois devra intensifier les partenariats avec des acteurs privés et des bailleurs de fonds pour accélérer le processus. Le manque d’unités de transformation sur place, malgré les récentes initiatives, est également un frein considérable qui empêche le pays de tirer pleinement parti de sa production.

Si l’objectif de 1 million de tonnes de riz paddy semble hors de portée dans le délai imparti, le gouvernement, les producteurs, et les partenaires doivent redoubler d’efforts pour capitaliser sur les acquis et continuer à transformer la filière rizicole en un pilier de la sécurité alimentaire du Bénin.

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