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TRAVAIL EN COOPÉRATIVE DANS LE MONDE AGRICOLE : Une méthode à multiple avantages
Au Bénin, l’agriculture coopérative offre une solution puissante pour améliorer la productivité et la résilience des petites exploitations. Les coopératives permettent aux agriculteurs de mutualiser leurs ressources pour accéder plus facilement à plusieurs avantages.
Innocent AGBOESSI
Dans le secteur agricole béninois, l’union fait la force, surtout lorsqu’il s’agit d’améliorer la productivité et la rentabilité des petites exploitations. Le travail en coopérative est de plus en plus encouragé, non seulement pour ses avantages économiques, mais aussi pour les opportunités qu’il offre grâce aux soutiens du Fonds National de Développement Agricole (FNDA) et de la Société Nationale de Mécanisation Agricole (SoNaMA). Ces institutions jouent un rôle clé dans l’accompagnement des agriculteurs béninois, en particulier lorsqu’ils s’associent en groupes pour mutualiser les ressources et accéder à des équipements et financements qui leur seraient autrement inaccessibles.
Le FNDA a pour mission de soutenir le développement agricole du Bénin en facilitant l’accès aux crédits pour les agriculteurs et les coopératives. Bien que les financements individuels soient possibles, le FNDA accorde une priorité particulière aux groupes, car les projets collectifs présentent généralement moins de risques et plus de solidité financière. En effet, lorsqu’un groupe d’agriculteurs sollicite un prêt, les garanties sont partagées, et la probabilité de réussite du projet augmente. Pour soutenir les coopératives, le FNDA propose des taux d’intérêt bonifiés aux agriculteurs organisés, avec des taux de financement qui peuvent descendre à 9 % dans les banques partenaires, contre des taux standards qui peuvent atteindre 19 % dans d’autres institutions. En plus de cette bonification, le FNDA garantit une partie du prêt pour alléger la charge des coopératives. Cette structure de soutien rend les projets collectifs, comme l’achat de machines, plus abordables pour les coopératives et permet aux agriculteurs de se lancer dans des investissements qu’ils ne pourraient pas envisager seuls.
Dans un contexte où la modernisation de l’agriculture est essentielle, la SoNaMA soutient les coopératives agricoles en leur offrant des équipements subventionnés. Les tracteurs, batteuses, machines à traiter le maïs et autres équipements nécessaires pour accroître la productivité sont coûteux et restent souvent inaccessibles aux petits exploitants individuels. Grâce à la SoNaMA, les coopératives peuvent obtenir ces équipements à des tarifs réduits, rendant ainsi la mécanisation plus accessible. Par ailleurs, l’achat de machines en groupe favorise un partage des connaissances et des ressources : les membres des coopératives peuvent s’entraider pour l’entretien et l’utilisation des machines, ce qui réduit les coûts et améliore leur productivité. Les sessions de formation dispensées par la SoNaMA assurent également une utilisation optimale des équipements, maximisant ainsi l’impact de ces investissements pour les coopératives.
Les avantages économiques du travail en coopérative
Au-delà de l’accès aux financements et aux machines, le travail en coopérative présente de nombreux autres avantages économiques. En se regroupant, les agriculteurs peuvent mutualiser leurs ressources pour acheter des intrants en gros, ce qui réduit les coûts de production. Les coopératives peuvent également obtenir de meilleures conditions de vente pour leurs produits, en négociant des prix plus avantageux sur les marchés ou en se diversifiant vers des produits transformés de qualité, comme le manioc, le riz et le maïs transformés.
Ainsi les coopératives permettent aux petits exploitants de surmonter les obstacles financiers et techniques, de mutualiser les coûts, d’augmenter leur productivité et de se diversifier pour mieux valoriser leurs produits. Grâce à cette approche, l’agriculture béninoise se dote des moyens de se développer de manière durable et résiliente, en renforçant l’autonomie alimentaire du pays et en améliorant les conditions de vie des agriculteurs.