À Ouagadougou, 09 février 2025, le Burkina Faso vient d’adopter une réforme majeure dans la gestion foncière des terres agricoles. Désormais, les étrangers ne pourront plus obtenir de titres de propriété sur les terres rurales. Cette décision, prise lors du dernier Conseil des ministres, vise à renforcer le contrôle de l’État sur le foncier et à promouvoir une exploitation agricole durable.
Dans l’optique d’une meilleure gestion des terres agricoles, les autorités burkinabè ont décidé que les terrains destinés à l’aménagement hydro-agricole ne seront plus cédés en pleine propriété. Pour y accéder, les exploitants devront souscrire à un bail emphytéotique, une location de longue durée allant de 18 à 99 ans.
L’objectif est double : garantir l’exploitation des terres tout en préservant la souveraineté foncière de l’État. « Cela permet aux exploitants d’utiliser le terrain sur une longue période, mais l’État en reste propriétaire », précisent les autorités. De plus, les droits coutumiers sont maintenus à travers l’attestation de possession foncière rurale, qui accorde aux exploitants un droit de superficie.
Un accès restreint aux étrangers
Le 5 février 2025, un projet de loi sur la réorganisation agraire et foncière a été adopté. Il consacre le rôle central de l’État dans la gestion du foncier rural. Désormais, seules les collectivités territoriales, sous l’autorité de l’État, pourront gérer une partie des terres.
Ce texte interdit aux étrangers l’acquisition de titres de propriété sur les terres rurales. Cette mesure vise à sécuriser le foncier national et à favoriser un développement agricole au bénéfice des populations locales.
Selon le gouvernement, cette réforme garantira une meilleure gestion des ressources naturelles et assurera un développement économique et social durable. Avec cette nouvelle politique, le Burkina Faso affirme sa volonté de protéger ses terres et de renforcer la souveraineté de son agriculture.
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Innocent AGBOESSI