Un effondrement lié aux tensions diplomatiques
Les exportations françaises de produits agroalimentaires vers l’Algérie connaissent une chute spectaculaire, conséquence directe d’une crise diplomatique majeure entre Paris et Alger. Alors que certains marchés sont en forte régression, d’autres semblent tout simplement disparaître.
Depuis plusieurs années, la France était un fournisseur clé de l’Algérie en produits agroalimentaires. Cependant, la situation s’est inversée de manière drastique. Le secteur des céréales, historiquement dominant, illustre cette tendance : en 2018, la France exportait 5,4 millions de tonnes vers l’Algérie, soit 90% des besoins du pays. En 2023, ce volume est tombé à 608 000 tonnes, et les experts estiment qu’il pourrait disparaître totalement en 2025.
La filière bovine n’est pas épargnée. En 2022, la France exportait pour 167 millions d’euros de bétail en Algérie, un chiffre qui a chuté à 73 millions en 2023 avant de devenir quasi inexistant en 2024. Le secteur laitier subit également cette crise avec une baisse de 25% des exportations entre janvier et novembre 2024.
Une crise diplomatique en toile de fond
Cette dégradation du commerce agroalimentaire est directement liée aux tensions diplomatiques entre les deux pays. Depuis 2020, les relations entre Paris et Alger se sont envenimées, atteignant un point critique en juillet 2024 après la reconnaissance par Emmanuel Macron de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Depuis, les échanges entre les dirigeants des deux nations se sont envenimés, impactant gravement le commerce bilatéral.
En 2022, la France exportait 1,3 milliard d’euros de produits agricoles vers l’Algérie. En 2023, ce chiffre a chuté à 628 millions, poursuivant son déclin en 2024. Face à une situation qualifiée de « délétère » par le président algérien Abdelmadjid Tebboune, les perspectives de redressement restent incertaines.
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Innocent AGBOESSI