TRANSFORMATION DES SYSTÈMES ALIMENTAIRES AU BÉNIN

Le Bénin est engagé dans une transformation profonde de ses systèmes alimentaires.

Six actions majeures du gouvernement qui ont changé la donne

Le Bénin est engagé dans une transformation profonde de ses systèmes alimentaires. Face aux enjeux croissants de sécurité alimentaire, de nutrition et de résilience climatique, le gouvernement a multiplié depuis quelques années des initiatives structurantes. Ainsi, six actions majeures, portées par une volonté politique affirmée, redessinent désormais le paysage agroalimentaire national.

Le Bénin est engagé dans une transformation profonde de ses systèmes alimentaires.

D’une part, les avancées dans les systèmes alimentaires au Bénin sont marquées par une volonté de transformation durable à travers le soutien à l’agroécologie, la promotion de la sécurité nutritionnelle et l’amélioration des chaînes de valeur agricoles. D’autre part, les avancées sont une réalité grâce un gouvernement qui mise sur l’investissement dans les pôles de développement agricole, les réformes institutionnelles et le renforcement des capacités des producteurs.

Un programme d’intensification agricole pour booster la production

En effet, lancé en 2024, le Programme spécial d’intensification maraîchère et céréalière, constitue une réponse concrète à la dépendance alimentaire. Il cible l’augmentation des rendements à travers un meilleur accès aux intrants agricoles, à l’irrigation, à la mécanisation et aux technologies modernes. Il s’agit en réalité de faciliter l’accès aux intrants spécifiques, notamment les semences hybrides à haut rendement et résistantes aux changements climatiques ; aux pesticides, aux engrais minéraux, aux bio-stimulants et bio-fertilisants ; mais aussi aux pratiques agricoles durables, telles que la gestion intégrée de la fertilité des sols.

Déjà, ce programme favorise l’amélioration des infrastructures de production agricoles telles que la culture en milieu contrôlé, les serres, la petite irrigation, ainsi que l’accès aux équipements et infrastructures de stockage pour minimiser les pertes post-récoles. Des résultats sont d’ailleurs déjà visibles dans plusieurs zones du pays.

Le Bénin est engagé dans une transformation profonde de ses systèmes alimentaires.

Structuration des filières et professionnalisation des acteurs

Le gouvernement s’attèle à organiser les filières agricoles autour de pôles de compétence, d’appuis techniques, de financements adaptés et de coopératives renforcées. C’est le cas des filières soja et anacarde. L’objectif est de faire du secteur agricole un moteur économique structuré, capable de générer des revenus durables et de créer des emplois, en particulier pour les jeunes.

Renforcement des systèmes semenciers pour la résilience climatique

 

Au Bénin, le secteur semencier connait un changement pas des moindres. Dans sa dynamique de lutter contre les effets du changement climatique sur la production agricole, le gouvernement a mis en place une Société béninoise de développement des semences végétales et plants. Cette entité est mandatée pour gérer efficacement le dispositif national de production, d’agrégation, d’importation et de distribution de semences et plants.

Selon les données officielles, environ 80% des semences utilisées par les agriculteurs proviennent d’un circuit de commercialisation informel et ne sont pas certifiées. Pour cela, la création de cette société va permettre une meilleure organisation de l’industrie semencière en vue d’améliorer le taux d’utilisation des semences et plants certifiés pour les productions vivrières, horticoles, fourragères, fruitières et forestières.

Réforme des institutions de sécurité alimentaire et nutritionnelle

Le gouvernement a engagé une réforme majeure de deux institutions centrales : l’Agence nationale de l’alimentation et de la nutrition (ANAN) et l’Agence béninoise de sécurité sanitaire des aliments (ABSSA). Objectifs : clarifier les rôles, moderniser la gouvernance, améliorer la coordination multisectorielle et garantir la sécurité sanitaire des denrées alimentaires. Cette réforme marque un tournant vers une approche plus intégrée et efficace.

Une feuille de route nationale issue d’un dialogue inclusif

En octobre 2024, un atelier a permis de valider le rapport d’un dialogue national de transformation des systèmes alimentaires au Bénin. Amorcé en 2021, ce dialogue a révélé qu’il est nécessaire de changer de contexte et surtout de compléter les analyses tout en tenant compte de cinq pistes d’actions. Proposées par le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, ces pistes sont de « garantir l’accès de tous à des aliments sains et nutritifs ; passer à des modes de consommation durables ; stimuler une production respectueuse de la nature ; promouvoir des moyens de subsistance équitables et renforcer la résilience aux vulnérabilités, aux chocs et au choc ».

Lire aussi : ZOONOSES AU BÉNIN : Un bilan sanitaire toujours au cœur des préoccupations. 

Il faut dire qu’aujourd’hui, ce rapport du dialogue actualisé, consolidant les informations et perspectives des dialogues de 2021 et de 2024, sert de document de référence pour élaborer la feuille de route des systèmes alimentaires du Bénin.

Des contrôles renforcés sur la qualité des denrées alimentaires

Le Bénin est engagé dans une transformation profonde de ses systèmes alimentaires.

En réponse aux risques croissants liés à la consommation de produits avariés ou impropres, les services de contrôle ont intensifié les inspections sur les marchés et dans les grandes surfaces. Pour preuve, en décembre 2024, l’ABSSA a effectué un contrôle des denrées sur l’ensemble du territoire national. À travers ce contrôle, l’Agence a invité les consommateurs à une plus grande vigilance dans le choix et l’achat des denrées mises en consommation au cours de la période, et en appelle à la bonne foi des acteurs du secteur agroalimentaire, afin qu’ils s’abstiennent de mettre sur le marché, des produits alimentaires de qualité douteuse.

Ainsi, l’ABSSA veille désormais de manière plus rigoureuse sur l’étiquetage, la traçabilité, l’hygiène et la chaîne du froid, protégeant ainsi la santé des consommateurs.

À travers ces six actions, le Bénin trace les lignes d’une politique alimentaire ambitieuse et cohérente. Si la transformation reste un chantier de long terme, les fondations posées augurent d’un futur où l’alimentation ne sera plus un défi, mais une opportunité de développement.

 

Jean-Baptiste HONTONNOU

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