La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, continue de miser sur sa stratégie de ventes anticipées pour sécuriser ses revenus et garantir un certain équilibre sur le marché international.
À plus d’un an du lancement de la campagne principale 2025/2026, le pays a déjà conclu des contrats d’exportation portant sur 850 000 tonnes de fèves (Cacao), soit près de 65 % du volume total plafonné à 1,3 million de tonnes.
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Selon des informations relayées par l’agence Reuters et issues de sources proches du Conseil du Café-Cacao (CCC), cette performance dépasse largement le calendrier initialement prévu. Les autorités veulent atteindre dans la production du cacao en effet un tel niveau de contractualisation d’ici au mois d’août, ce qui démontre une réelle avance dans la préparation de la future campagne.
Cette limitation volontaire des ventes à l’avance à 1,3 million de tonnes, contre 1,7 million habituellement, s’inscrit dans une logique de prudence. Le CCC cherche à mieux maîtriser les risques liés aux incertitudes climatiques qui pourraient impacter négativement les volumes de production. Cette approche vise aussi à éviter les défauts de livraison, phénomène potentiellement coûteux pour l’économie du pays.
Malgré cette dynamique encourageante, des signaux d’alerte viennent tempérer l’optimisme ambiant. Le contexte mondial demeure fragile. Après avoir connu un envol spectaculaire en 2023, les prix du cacao ont récemment amorcé une baisse. Toutefois, ils restent encore largement au-dessus des niveaux de l’année précédente, suscitant des inquiétudes sur la demande.
Le groupe Barry Callebaut, géant suisse du chocolat, a récemment annoncé une prévision de recul de 7 % de ses ventes sur l’exercice se terminant le 31 août. En cause, la forte volatilité des cours qui freine les achats et modifie les comportements des industriels.
Si la Côte d’Ivoire parvient à tirer son épingle du jeu grâce à ses ventes anticipées, la filière cacao reste confrontée à des défis structurels, entre dérèglements climatiques et incertitudes économiques internationales. Il urge donc que cette avance stratégique se traduira, à terme, par une stabilité durable pour les producteurs locaux et pour le marché mondial du cacao.
Vignon Justin ADANDE
