FIXATION DE LA REDEVANCE À L’EXPORTATION DE LA NOIX DE KARITE

La campagne de commercialisation de karité a été officiellement lancée le mercredi 13 août 2025 dernier et se clôturera le dimanche 31 mai 2026, à travers un communiqué conjoint du Ministère de l'Agriculture, de l'Élevage et de la Pêche (MAEP) et du Ministère de l'Industrie et du Commerce (MIC).

« Cette mesure permettra aux industriels et aux transformateurs locaux de faire fonctionner les usines et unités », selon Gilles Roger ADAMON, Président ANTK-BENIN

La campagne de commercialisation de karité a été officiellement lancée le mercredi 13 août 2025 dernier et se clôturera le dimanche 31 mai 2026, à travers un communiqué conjoint du Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche (MAEP) et du Ministère de l’Industrie et du Commerce (MIC). Elle enregistre une innovation majeure liée à la fixation de la redevance à l’exportation des amandes de karité à 165 Fcfa/Kg sur proposition de l’interprofession karité Bénin. À l’exemple de la campagne précédente, aucun prix minimum ou prix moyen de commercialisation n’a été fixé, laissant les prix être déterminés par les négociations entre les acteurs sur le marché. Toute chose qui traduit, à suffisance, la volonté du gouvernement et de l’Interprofession Karité Bénin de préserver cette ressource à croissance particulièrement lente et de contribuer à la stabilisation du marché intérieur.

La campagne de commercialisation de karité a été officiellement lancée le mercredi 13 août 2025 dernier et se clôturera le dimanche 31 mai 2026, à travers un communiqué conjoint du Ministère de l'Agriculture, de l'Élevage et de la Pêche (MAEP) et du Ministère de l'Industrie et du Commerce (MIC).

La campagne de commercialisation de karité de 2024-2025

Lors de la campagne de commercialisation de karité de 2024-2025, plusieurs stocks avaient été achetés, emmagasinés, payés ou du moins mis en garantie par des intermédiaires, collecteurs, pisteurs et des acheteurs qui sont sur le terrain dans les villages et hameaux. Selon l’Association Nationale des Transformateurs de Karité du Bénin, cela a beaucoup profité aux intermédiaires et autres acheteurs, qui fournissent les exportateurs.

Par contre, bien que le pays produise assez de karité, les industriels installés au Bénin n’ont pas pu s’approvisionner. En raison de ce que le prix du kilogramme d’amande a atteint jusqu’à des prix records, jamais connu dans l’histoire du Bénin, 600, voire 700 FCFA/Kg. Selon le Président de l’ANTK-BENIN, beaucoup de transformateurs ont investi dans l’achat des amandes sans toutefois les obtenir à un coût qui puisse leur permettre de rester compétitif sur le marché national et international ou mondial.

De plus, selon le Secrétaire Permanent de l’Interprofession Karité Bénin : « les amandes exportées la campagne dernière tournait autour de 139 308 tonnes », ce qui est bien au-delà de la seule production annuelle du pays dont la moyenne varie entre 80 000 et 100 000 tonnes.

Le bien-fondé de la mesure

En effet, dans plusieurs pays de la sous-région, l’exportation d’amandes de karité est interdite. Néanmoins, le Bénin, voulant se montrer plus ouvert, n’a pas adopté une telle mesure d’interdiction qui donne souvent lieu à diverses interprétations ou incompréhensions. Il fallait donc, face à cette situation, proposer des dispositions pour protéger l’industrie locale, constituée des acteurs qui ont investi des milliards pour créer des usines et autres unités sur le territoire et qui contribuent fortement à la création de l’emploi pour de nombreux jeunes.

Cette proposition est le résultat d’une analyse profonde des récentes campagnes et du marché mondial du karité. Durant la campagne 2024-2025, le marché du karité au Bénin, dans la sous-région et dans le monde a connu une tension élevée liée à la très forte demande, avec des prix qui ont atteint des records (jusqu’à 700 FCFA/kg). Ce contexte particulier a été principalement causé par les interdictions et/ou des mesures plus strictes d’exportation des amandes de karité imposées par le Mali, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Togo et le Nigéria.

En conséquence, les exportateurs qui se fournissaient habituellement dans ces pays se sont plus rabattus sur le Bénin, ce qui a considérablement augmenté nos exportations d’amandes en 2024, tout en créant une forte pression sur le marché national et en rendant la matière première indisponible aux industriels et autres acteurs locaux de la transformation.

L’objectif de la fixation d’une taxe à l’exportation des amandes de karité

Pour finir, l’objectif de cette nouvelle proposition sur la taxe à l’exportation est de : protéger les transformateurs locaux, sécuriser l’approvisionnement des industriels locaux, créer de la valeur ajoutée au Bénin, stabiliser le marché en évitant les fluctuations vers les prix extrêmes, augmenter les recettes fiscales de l’exportation des amandes de karité.

Par ailleurs, l’Interprofession Karité Bénin prévoit se déployer sur le terrain pour sensibiliser les acteurs sur les conditions de commercialisation, sensibiliser les ramasseuses et transformatrices (producteurs) sur la nouvelle taxe à l’exportation et ses avantages pour le pays, accompagner les acteurs à améliorer la qualité de la transformation des amandes de karité pour mieux positionner les produits transformés sur les marchés national et international.

Aboubakar FAÏSSAL

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