ReNABIO PEB BÉNIN

ReNABIO Bénin a été mise en place dans un contexte où il y a une demande de plus en plus croissante de produits sains, notamment des produits certifiés biologiques SPG

Dans un contexte où la demande en produits sains et certifiés biologiques ne cesse de croître, le Bénin s’organise pour mieux structurer ce secteur porteur. Né officiellement le 30 août 2024, le Réseau national des initiatives agroécologiques, biologiques, participatives et équitables du Bénin (ReNABIO Bénin) fédère désormais les acteurs engagés dans la certification SPG. À la tête de ce réseau, Edgar Maxime Deguénon, président du Conseil d’administration, revient pour votre journal sur les motivations, les défis et les perspectives de cette organisation encore jeune, mais déjà déterminée à jouer un rôle clé dans l’agriculture durable au Bénin.

ReNABIO Bénin a été mise en place dans un contexte où il y a une demande de plus en plus croissante de produits sains, notamment des produits certifiés biologiques SPG

Qu’est-ce que ReNABIO Bénin ?

Le ReNABIO PEB Bénin, Réseau national des initiatives agroécologiques, biologiques, participatives et équitables du Bénin, on peut dire que c’est un ancien nouveau réseau. Ancien dans le sens que tous les groupes d’agriculteurs, de transformateurs et de distributeurs de produits certifiés biologiques SPG qui le composent existaient depuis plus de 15 ans. Le réseau a été officiellement porté sur les fonts baptismaux le 30 août 2024.

Quelles sont les motivations qui ont conduit à sa création ?

ReNABIO PEB Bénin a été mise en place dans un contexte où il y a une demande de plus en plus croissante de produits sains, notamment des produits certifiés biologiques SPG. Sur le marché, beaucoup de producteurs déclarent de manière autonome que leurs produits sont bio. Mais il est important, dans cette confusion, de mettre en place un creuset national regroupant les agriculteurs et les autres acteurs engagés dans la certification bio SPG. Cela permettra de mieux organiser le secteur et de répondre à la demande croissante en produits fiables et certifiés bio SPG.

L’autre contexte est qu’il existe une volonté affichée du gouvernement de promouvoir et de soutenir le secteur de l’agriculture biologique. Cette volonté se manifeste par plusieurs actions, dont la Semaine de l’agroécologie organisée chaque année depuis bientôt cinq ans. De plus, la loi d’orientation sur l’agriculture mentionne clairement, dans plusieurs articles, le soutien de l’État à l’agriculture biologique et à la labellisation des produits biologiques. Elle stipule aussi qu’il faut promouvoir des labels de qualité pour les produits agricoles béninois.

Quels sont les objectifs prioritaires, les missions du réseau et à quels enjeux agricoles souhaitez-vous répondre au Bénin ?

L’objectif de la création du réseau ReNABIO PEB Bénin est, entre autres, de renforcer la structuration des acteurs pour qu’ils soient plus unis. Il s’agit aussi de contribuer à la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement de l’agriculture biologique et écologique du Bénin, initiée par le chef de l’État, le président Patrice Talon. Nous voulons être des acteurs privilégiés dans l’application de ce document stratégique.

Notre mission consiste également à représenter valablement les membres du réseau, en travaillant à résoudre certaines contraintes à savoir l’accès aux intrants organiques, l’accès à des marchés plus rémunérateurs pour les produits certifiés SPG, le renforcement des capacités techniques des agriculteurs, ainsi que l’amélioration de la qualité des produits.

Quelles sont les principales actions menées depuis la création du réseau ?

Depuis sa naissance, il y a environ dix mois, le réseau a déjà franchi plusieurs étapes. La première, très importante, est que désormais le logo et la marque collective de certification bio SPG sont gérés et portés par ReNABIO Bénin depuis le 15 janvier 2025. La deuxième étape a consisté à revoir et actualiser les textes et outils de certification. À cet effet, un atelier a réuni plus d’une vingtaine d’acteurs, issus du ministère, des ONG, des organisations de base et du conseil d’administration, afin de réviser le règlement intérieur, le guide de certification et les outils de traçabilité et de rapportage.

Une autre avancée est la constitution d’un pool d’animateurs SPG. En 15 ans de pratique, il n’y avait pas suffisamment d’acteurs pour accompagner les agriculteurs sur le terrain. Une sélection de 20 jeunes agronomes a donc été faite, suivie d’une formation intensive. Leur rôle est d’accompagner, de conseiller et de coacher les producteurs, transformateurs et distributeurs engagés dans le processus de certification SPG, afin d’assurer le respect des normes.

Quelles sont les principales difficultés que rencontre le réseau dans la promotion de l’agroécologie et de l’agriculture biologique au Bénin ?

Cependant, des difficultés subsistent. Parmi elles : l’accès limité aux intrants organiques en quantité, qualité et prix abordables, le manque de renforcement de capacités des membres, la difficulté de recruter et de rémunérer du personnel technique, ainsi que l’insuffisance de ressources pour la communication et la promotion du label auprès du grand public.

Face à ces défis, ReNABIO Bénin lance un appel à l’État béninois, notamment au ministère de l’Agriculture, de la Santé et de l’Environnement, ainsi qu’aux partenaires techniques et financiers, afin de soutenir ses actions. Car plus le label SPG sera connu et reconnu, plus il soutiendra les producteurs et les transformateurs engagés dans le bio.

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Quelles sont vos priorités pour les prochaines années ?

Dans cette perspective, ReNABIO Bénin travaille à l’élaboration d’un plan stratégique jusqu’en 2030, ainsi que de nouveaux cahiers des charges pour divers secteurs : production animale, pisciculture, brasserie artisanale, lapin bio, escargot, poulet bicyclette, pintade, etc. Le réseau prévoit également de digitaliser afin d’atteindre cet objectif. L’autre chantier sur lequel nous devons travailler concerne l’autonomisation financière du réseau et de ses membres.

Un travail concret doit être mené sur la rentabilité de toutes les filières dans lesquelles nous comptons déjà des membres, comme le riz bio, le maïs violet bio, le soja bio, les légumes certifiés bio, mais aussi les produits transformés tels que la purée de tomates ou les jus de fruits. Il s’agira de réaliser des calculs globaux, de mener des recherches, d’organiser des ateliers et des groupes de travail afin de dégager des éléments statistiques.

Progressivement, chaque filière pourrait ainsi contribuer, par exemple à travers une retenue sur le kilo de produits vendus. L’objectif final est d’aboutir, de manière progressive, à une autosuffisance en matière de financement, de processus et de fonctionnement de l’ensemble du dispositif du réseau de certification Bio SPG.

Un dernier mot ?

C’est l’occasion de remercier les partenaires qui nous accompagnent. Je commencerai par le ministère de l’Agriculture, à travers le service Environnement et Gestion, ainsi que l’INRAB qui nous appuie sur le plan technique, sans oublier de nombreux autres soutiens. Nous tenons également à exprimer notre gratitude au projet Delta Mono d’ENABEL qui nous accompagne. Nos remerciements vont aussi à d’autres partenaires tels que Actin4life, le CFSI et la Fondation de France, qui nous soutiennent depuis la naissance du réseau.

Le réseau a encore besoin de leur soutien. C’est également l’occasion de lancer un appel à d’autres partenaires intervenant dans le domaine de l’agroécologie et de l’agriculture biologique : nos portes leur sont ouvertes afin que ce réseau, encore jeune, puisse être renforcé et soutenu face aux défis à venir. Nous voulons propager la marque SPG vers d’autres filières, d’autres chaînes de valeur et dans toutes les régions du Bénin. Ainsi, notre pays, qui a eu l’initiative de lancer le SPG en Afrique de l’Ouest, pourra rester longtemps leader dans ce domaine.

Transcris par Vignon Justin ADANDE

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