Un défi majeur pour les producteurs agricoles
Dans de nombreuses localités, les paysans constatent que si la pluie est indispensable pour nourrir les cultures, son excès devient une menace. L’abondance des pluies, souvent observée ces dernières années, entraîne des pertes de récoltes et pousse les producteurs à chercher des solutions pour protéger leurs champs.
L’abondance des pluies ne favorise pas toujours la bonne croissance des cultures. En effet, si certaines plantes profitent d’une humidité régulière, la plupart souffrent d’un excès d’eau qui asphyxie les racines et empêche leur développement normal. Pour Fidèle Yete, agriculture, « les pluies trop intenses provoque la pourriture des plantes, réduisant ainsi les rendements ».
Le maïs, l’igname et le manioc plus vulnérables ?
Les cultures les plus touchées par cette situation sont généralement le maïs, le manioc, l’igname et parfois les légumes comme la tomate et la carotte. Ces spéculations, très répandues dans les champs, subissent directement les effets de l’excès d’humidité, notamment la germination difficile, des attaques accrues de maladies et le pourrissement des tubercules.
C’est dans ce sens que Robert Deguenon, ingénieur agronome et exploitant agricole affirme que « l’abondance des pluies affecte plusieurs cultures, car il y a des cultures qui n’aiment pas assez d’eau. Si on prend le cas des carottes, lorsqu’il y a assez d’eau, c’est-à-dire une abondance d’eau, on remarque sur certaines carottes une fissure au milieu et aussi le goût et le testeur n’est plus le même ».
Défis et solutions
Plus loin, Robert énonce avoir déjà observé des pertes de récoltes importantes à cause des fortes pluies. Dans certaines zones, des champs entiers de maïs ont été détruits, tandis que les récoltes de manioc et d’igname ont diminué de moitié. Ces pertes constituent une menace pour la sécurité alimentaire des ménages, qui dépendent fortement de ces cultures vivrières.
Cependant, pour limiter les dégâts, les agriculteurs utilisent différentes stratégies. Certains aménagent des canaux de drainage afin d’évacuer l’eau en excès, d’autres privilégient les cultures en buttes ou en billons pour éviter la stagnation d’eau. Il existe aussi des pratiques de rotation culturale et de choix de variétés plus résistantes qui permettent de réduire les risques liés aux pluies abondantes.
Toutefois, ces efforts restent souvent insuffisants sans appuis extérieurs. Les producteurs proposent plusieurs solutions. À les entendre, pour mieux gérer l’eau dans les champs, il est important de recevoir de formations techniques, des appuis financiers pour aménager les terres, et avoir accès aux matériels agricoles adaptés, comme des motopompes ou des outils de drainage. Ils estiment également que des politiques publiques plus fortes en matière d’aménagement hydroagricole seraient nécessaires pour protéger durablement la production vivrière.
Si la pluie demeure cependant un allié indispensable pour l’agriculture, son excès devient un véritable défi. Trouver un équilibre dans la gestion de l’eau représente donc une priorité pour assurer la sécurité alimentaire des populations rurales.
Mystéria ALLAHIZI