Cancel Preloader

1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

ACMA 2/FACILITATION DE L’ACCES AU FINANCEMENT AGRICOLE

 ACMA 2/FACILITATION DE L’ACCES AU FINANCEMENT AGRICOLE

« L’objectif était de démystifier l’accès au crédit car pour beaucoup le crédit agricole est risqué et non rentable… » dixit Colette BIGA.

« Au sein du programme ACMA 2, nous avons un domaine entier qui est dédié à l’accès au financement, la facilitation de l’accès au financement. Le programme n’étant pas une structure financière, faire la connaissance des acteurs avec les SFD facilite l’accès au crédit aux acteurs avec qui ils travaillent ».

Par Laure LEKOSSA

A quel moment le besoin de financement des acteurs s’est avéré comme une opportunité ?

Je dirai que c’est depuis ACMA 1 que les opportunités existent. Sur ACMA 1, nous avons toujours parlé du marché , et on ne peut pas parler de marché sans parler d’argent donc nous avons déjà inséré la facilitation de l’accès au financement depuis ACMA 1 et c’est ça qui a continuer jusqu’à ACMA 2 donc sur les 8 ans que feront les deux phases, la facilitation de l’accès aux crédit a une part importante puisqu’on aurait beau organiser les acteurs , on aurait beau renforcer leurs capacités, ils vont produire mais il faut bien qu’ils aillent quelque part pour pouvoir vendre et quand ils vont sur le marché , il faut qu’ils aient de l’argent pour pouvoir mobiliser l’offre, il faut qu’ils aient de l’argent pour pouvoir faire la transformation, acquérir les équipements et tous . Pour n’importe quelle activité, il faut de l’argent et le programme a compris très tôt et a mis l’accent sur le financement.

Comment se passe en réalité le financement des acteurs sur le terrain?

Pour ACMA 2, nous couvrons 04 département Ouémé – plateau –Zou collines. Sur ACMA 1 c’était 3 départements Ouémé – plateau et le zou. Nous avons au sein du programme défini une stratégie de facilitation d’accès au financement et cette stratégie concerne tout ce que nous devons faire en matière de facilitation d’accès aux crédits. C’est un programme ou tout ceux qui y travaillent, travaillent en synergie parce que je ne peux pas en tant que spécialiste d’accès aux crédits aller intervenir directement sur un acteur, s’il n’y a pas en amont un travail qui est fait par tous les autres collèges du programme. C’est toute une synergie d’action qui aboutit à l’accès au financement. Avant qu’on ne puisse donner du crédit aux acteurs, il faut nécessairement qu’on puisse apporter des services non financiers ; et ce sont ces services non financiers qui constituent la garantie. Les services financiers dont je parle, c’est déjà leurs organisations, leurs préparations, les formations, l’éducation financière, il faut déjà leur inculquer la gestion de l’argent et quel comportement adopter pour pouvoir bénéficier d’un crédit. Quand on prend un crédit, il faut le rembourser et maintenant comment pouvoir évaluer son besoin en financement parce que l’acteur peut se dire j’ai besoin d’1 million mais sur quelle base il a pu définir ce montant dont il a besoin. C’est tout un processus qu’il faut leur enseigner donc, c’est tout un travail qui est fait en amont avant que le financement ne vienne couronner tous ce qui est fait parce que accéder à un financement, c’est facile mais c’est pouvoir le gérer et rentabiliser ses affaires et payer l’institution financière à bonne date qui est le plus important. Parce que si vous prenez un financement et que vous n’arrivez pas vous-même à trouver votre petite part d’intérêt dedans tout en remboursant l’institution financière et toutes les charges qui y sont liées, c’est comme si vous aviez pratiquement échouer. On prend un crédit, on le gère et on rembourse le capital avec intérêt et soit même, on doit pouvoir se faire une petite épargne qu’on peut certes réinvestir dans une autre activité ou soit prendre pour subvenir à ses besoins élémentaires. Donc c’est ce travail qui est fait déjà en amont avant que le financement ne vienne. Quand nous prenons notre stratégie de facilitation d’accès aux financements, nous avons d’abord catégorisé les acteurs. Tout le monde n’a pas les mêmes capacités de remboursement tout le monde ne fait pas les même affaires et ils n’ont peut-être pas les mêmes besoins en financement donc il y a d’abord la catégorisation des acteurs. Une chose qui a permis de voir les petits acteurs qui ont peut – être besoin des crédits de 50 milles à 500 000 ceux-là on les mets dans les petits acteurs ; il y en a après qui ont besoin des crédits de 500. 000 jusqu’à 5 millions on les mets dans les acteurs moyens et au-delà on peut les mettre dans la catégorie des gros acteurs si on est dans le monde de la micro finance. C’est comme ça que nous avons catégorisé nos acteurs et compte tenu de cette tranche de besoins, on voit comment les orienter, les coacher pour qu’ils bénéficient des crédits dont ils ont besoin pour faire leurs activités. Egalement, nous avons établis des partenariats avec des structures financières. L’objectif est de démystifier l’accès au crédit car pour beaucoup le crédit agricole est risqué et non rentable, parce qu’ils des aléas qu’on ne maîtrise pas. Donc nous avons essayé de nouer des partenariats avec ses structures financières qui désormais ont une certaine confiance en nos acteurs. Nous avions fait avec ALIDE et UNACREB ce sont les deux structures de bases avec qui nous avions fait des partenariats .Et aujourd’hui compte tenu de tous ce que nous avions eu à faire avec les acteurs il y a d’autres structures financières qui se sont ajoutés sans aucun partenariat et qui travaillent aujourd’hui avec nous. Quand nous prenons par exemple PEBCO, SIAN’SON, CLCAM, COPEC, ce sont des structures qui travaillent avec nous. Aujourd’hui, on ne parle plus de structure financière partenaire parce que toutes les 08 institutions de micro finance sont devenus tous partenaires du programme ACMA 2. Qu’est – ce que l’institution financière recherche ? Elle recherche la personne qui va partager le risque avec elle. Et aujourd’hui ACMA 2 s’il n’intervient pas directement pour donner de l’argent mais a sa manière de partager le risque avec les SFD et cette manière c’est le travail d’organisation en amont qui est fait. Puisque un acteur qui est préparé, qui est formé qui connaît comment gérer l’argent déjà cela fait un plus pour l’institution financière qui devient complètement rassurée. Si je prends un acteur qui est en dehors de notre système qui n’est pas dans le programme ACMA 2 et qui évolue individuellement, l’institution financière va être exigeante vis-à-vis de vous et va se poser beaucoup plus de questions. Les questions que l’institution aura à poser, ACMA 2 a déjà pris tous cela en charge et nous, nous avons juste à décaisser l’argent ; et quand nous décaissons l’argent et quand nous décaissons l’argent ACMA 2 dit qu’elle est encore là pour faire le suivi post-crédit.

Quels sont les types de crédits que vous faites ?

Nous avons des crédits intrants, les crédits fond de roulements, le crédit warrantage ce sont les trois grandes catégories de crédits que nous faisons. Quand nous prenons le crédit intrant par exemple c’est là que tout se passe bien ; alors que c’est le crédit qui est le plus redouté et c’est là ou pour le moment tout se passe bien et pour ce type de crédit c’est à cause de la stratégie que le programme a mis en place pour que ça se passe bien parce que on a pris des structures d’appui entrepreneuriales qui sont là rien que pour ça et pour l’organisation des acteurs. Maintenant les SAE sont là pour le suivi et quand la récolte est faite, on prend le stock chez le producteur, on dépose ça au sein d’un magasin donc ce n’est pas toi-même individuellement qui ira vendre ta production pour aller payer. Donc on fait la vente groupée. Comme ça ce serait très difficile de détourner ses fonds s’il y a le suivi. C’est quand le suivi n’est pas bien fait qu’on enregistre les impayés. C’est un type de crédit qui marche très bien. Le second type de crédit qui a pris la grande partie de nos financements c’est le crédit warrantage. C’est le crédit qui rassure plus les structures financières parce que avant d’octroyer le crédit, les structures ont l’assurance que le produit est déjà déposé dans un magasin. C’est ce crédit qui a connu plus de succès et c’est de ce crédit que le producteur a le plus besoin. Pour le dernier le crédit fond de roulement, vous prenez le crédit, vous achetez ce que vous voulez acheter et vous revendez. Pour le dernier atelier Bilan que nous avions eu à faire, au 30 Novembre, on était à 10 milles acteurs qui ont pu être impactés sur ACMA 2 avec 1 milliards 615 millions de crédit facilités au profit des acteurs. 52 {e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112} étaient des femmes, 58 {e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112} étaient des hommes, et les jeunes étaient de 22{e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112}.

Comment se fait alors le suivi post –crédit ?

Moi je suis par exemple à Cotonou, quand je prends l’Ouémé il y a quelqu’un qui est là et qui supervise tous les acteurs de cette zone le plateau pareil, le zou pareil, les collines pareil. Nous avons des structures d’appui qui ont des agents très rapprochés des acteurs et qui aussi dans ces différentes zones et pour la plus part du temps ce ne sont pas des crédits pris isolément ce sont des crédits pris en groupes comme les coopératives donc il y à l’œil des responsables si un leader veut qu’on parle bien de lui il est obligé de savoir comment la gestion du crédit est faite. Donc c’est comme ça que le suivi post – crédit se passe et nous-mêmes nous descendons sur le terrain, nous allons vers tous ceux-là pour voir comment s’est fait, comment les cahiers que nous avions mis à leurs dispositions sont remplis parce qu’il faut aussi remplir ces cahiers-là pour voir si les recettes sont bien tenues en plus des dépenses donc on essaie de suivre tous cela ; là l’acteur sait qu’il y a quelqu’un qui peut venir à tout moment vérifier ce qu’il fait qu’il est obligé d’être prudent et d’être sérieux dans tous ce qu’il fait comme activités.

En absence du programme ACMA 2 est ce que ces acteurs peuvent facilement aller vers ces institutions de financement ?

La toute première condition pour assurer cette durabilité, c’est que les acteurs, constituent eux même de l’épargne. Les acteurs ne savent pas que l’épargne qui est laissée au sein d’une structure financière leurs reviens ils n’en sont pas encore bien conscient on essaie de travailler dans ce sens mais ça n’a pas encore donné les résultats que nous voulons. Et au cours de notre atelier bilan, les SFD étaient très claires, l’épargne doit être constitué. Si aujourd’hui ces acteurs comprennent l’importance de l’épargne et épargne régulièrement c’est une manière pour eux de s’autonomiser. Cela va leur permettre d’avoir une force de négociation. Il faut aussi l’organisation des acteurs, ils doivent s’arranger pour que les coopératives qu’ils ont constituées durent et ils doivent avoir des leaders de confiance dont la notion de gestion est bien perçue. Nous nous sommes engagées à les former pour cette dernière année sur l’éducation financière et je crois qu’avec ça le reste ira.

Quelles sont les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre ?

On peut faire toutes ces choses-là et les gens vont encore tomber ça arrive mais c’est négligeable parce que les cas d’impayés que nous avons eu ne sont pas pour la plupart du temps de la mauvaise foi .Il y en a des cas isolés de mauvaise foi parce que c’est souvent les problèmes de marchés, on ne maîtrise pas toujours le marché. Ils peuvent prendre des crédits, ils peuvent vouloir satisfaire un marché et après ça ne vas pas donner. Quand ils prennent un crédit pour faire du stockage par exemple, c’est dans l’intention que le prix va augmenter et ils vont pouvoir vendre pour avoir un peu plus de revenus. Et il peut arriver que ce prix diminue complètement jusqu’à ce qu’ils ne soient plus en mesure de rembourser le capital donc ce sont des cas pris isolément dans tous ce lot.

Un mot pour finir ?

Le programme ACMA 2 est en train de mettre l’accent sur la finance digitale, c’est le plus grand défi actuellement. Nous avons assez travaillé avec les acteurs et les situations actuelles nous imposent d’aller vers la finance digitale. Nous voulons davantage sécuriser les transactions qui sont en train d’être faites. Et pour ce faire, un travail est en train d’être fait. Nous allons voir comment digitaliser les opérations et transactions qui se passent entre acteurs dans l’exploitation des différentes infrastructures réalisées par le programme. C’est le gros défi que nous avons et c’est déjà effectif et on doit pouvoir encourager et motiver les gens à l’adopter.

Loading

LE RURAL

235 Comments

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *