« Le défi est de produire suffisamment pour satisfaire le marché local », Stanislas Nagboba Vodjo, SG UNAP-Bénin
Plus d’un an déjà que les nouveaux membres de l’Union Nationale des Aviculteurs Professionnels du Bénin (UNAP-Bénin) ont pris la tête de l’organisation. Quelles actions ont été menées depuis leur arrivée ? Dans cet entretien accordé à votre journal, le Secrétaire Général de UNAP-Bénin Stanislas Nagboba Vodjo revient sur l’ensemble des initiatives lancées dès l’installation des membres en 2024, les défis et les grandes orientations prévues pour professionnaliser davantage la filière, renforcer son autonomie, améliorer la production locale et installer une vision durable pour les années à venir.
Pouvez-vous nous présenter la structure de l’interprofession de l’aviculture ?
L’interprofession de l’aviculture regroupe trois familles d’acteurs. La première et la plus importante sont celle des producteurs et agriculteurs. Ensuite, il y a la famille des fournisseurs d’intrants du Bénin, c’est-à-dire ceux qui mettent à disposition les intrants nécessaires pour produire. Enfin, la troisième famille regroupe les transformateurs et distributeurs des produits avicoles.
L’interprofession ne pratique aucune exclusion : même les étrangers peuvent être membres. Toutefois, l’interprofession ne recrute pas d’individus directement. Les membres sont les familles d’acteurs. Pour devenir membre, il faut adhérer à l’un des maillons de l’interprofession, qui sera ensuite représenté au niveau global.
Quels sont les principaux objectifs de l’interprofession, surtout avec la nouvelle équipe installée il y a un an ?
Les objectifs sont multiples. Il s’agit d’abord de renforcer les capacités des différents acteurs, qu’ils soient producteurs, transformateurs ou fournisseurs d’intrants. Ensuite, il faut que les intrants disponibles soient de qualité et compétitifs. L’interprofession réfléchit à tout cela et cherche à diversifier ses partenariats afin de répondre à ces besoins.
Quelles actions ont été mises en place depuis votre installation ?
Nous avons établi plusieurs partenariats, notamment avec des structures internationales comme l’ambassade du Maroc, à travers la fédération FISAF Maroc, et les Pays-Bas, pour la formation des acteurs. Dès l’arrivée de la nouvelle équipe à la tête de l’interprofession en 2024, nous avons organisé en moins de deux semaines une formation de 126 acteurs sur la production de poulets de chair et d’œufs de table.
Nous avons pensé à la relève pour que les exploitations ne disparaissent pas après le départ des agriculteurs actuels. Certains jeunes formés au Maroc prendront le relais. Parallèlement, nous avons organisé des formations locales pour les transformateurs de produits de volaille et travaillé à faciliter l’accès des producteurs à des intrants, particulièrement pour la production d’aliments pour volaille.
Quels sont les défis actuels de la filière ?
Le grand défi est de produire suffisamment pour nourrir l’ensemble de la population béninoise, en constante croissance. Il ne s’agit pas seulement de produire en quantité, mais aussi de garantir la qualité. Cela implique de moderniser la production, de s’assurer que les intrants sont de bonne qualité et accessibles, et de disposer des équipements nécessaires pour transformer les produits.
L’apprentissage doit être permanent dans une filière qui évolue constamment. Aujourd’hui, avec l’interdiction d’importation d’aliments pour volaille, il est crucial d’avoir suffisamment de poussins d’un jour. L’État soutient les producteurs existants et encourage l’installation de nouveaux producteurs pour garantir une production de qualité. La modernisation des exploitations nécessite des investissements importants. Des financements adaptés sont indispensables. FNDA contribue déjà à travers des subventions et d’autres initiatives pour soutenir les producteurs.
Comment l’interprofession assure-t-elle la disponibilité des matières premières ?
Nous développons des relations solides avec les producteurs de matières premières, comme le maïs, qui constitue près de 50 % des ingrédients utilisés dans l’alimentation de la volaille. Les programmes de formation déjà élaborés doivent se poursuivre et être capitalisés pour renforcer durablement les capacités et garantir la continuité de la filière dans les mois et années à venir.
Lire aussi : CANCER DE LA PROSTATE : Que vaut vraiment la théorie des “21 éjaculations” ?
Quelles sont les perspectives pour l’interprofession ?
Nous voulons continuer à créer de solides relations, notamment avec les producteurs de maïs, pour garantir l’approvisionnement tout au long de l’année. Il est essentiel de capitaliser sur les ressources et les formations existantes afin de tracer un plan durable pour le renforcement des compétences et l’avenir de la filière.
Un mot de fin ?
Je voudrais profiter de l’occasion pour dire que toutes les initiatives mises en place pour renforcer les potentialités des acteurs ne doivent pas s’arrêter là. Ces ressources doivent être capitalisées pour planifier l’accompagnement des acteurs et de tracer, dans les mois et années à venir, un développement durable de la filière avicole.
Vignon Justin ADANDE


