Chloé SIMARD à propos du projet PAEFFR : << L’égalité des genres est la meilleure manière d’éradiquer la pauvreté >>
A l’occasion de la JIF 2023, le centre d’étude et de coopération internationale à travers le projet d’appui à l’entreprenariat féminin au sein de la filière riz a réuni ses membres pour réfléchir autour du thème « Agir pour l’égalité ». A cet effet, la première secrétaire de l’ambassade du canada près le bénin a livré quelques détails sur le projet et les actions phares menés par l’Affaires Mondiales Canada (AMC) pour renforcer le système économique des femmes.
Présentez-vous s’il vous plaît !
Je suis Chloé SIMARD, première secrétaire à l’ambassade du Canada près le Benin et je représente ici l’AMC.
AMC, que doit-on comprendre à propos et quels sont vos activités ici au bénin ?
AMC est l’affaire mondiale Canada. C’est le ministère qui met en œuvre l’aide internationale du Canada. Au Bénin, nous sommes principalement dans deux secteurs dont celui de la croissance économique avec des projets en entreprenariat ou en support du secteur agricole et également en formation professionnelle et technique. Le deuxième secteur d’importance est celui de la santé principalement les droits et la santé sexuelle et reproductive. Au travers de tout cela, le Canada soutient l’égalité des genres comme un terme transversale à travers l’ensemble de ses projets.
Agir pour l’égalité. Que faut-il retenir de ce thème et quels sont les prochains pas
C’était la thématique mise en avant par le CECI qui est l’organisation de mise en œuvre du projet PAEFFR. Alors, c’est une thématique qui était importante tout au long du projet mais qui a été mis en avant dans le cadre de la célébration de la journée internationale des droits de la femme. Agir pour l’égalité, ce qu’on peut tirer des réflexions qui ont eu lieu aujourd’hui est de travailler à ce que les femmes soient plus présentes dans les instances de prise de décisions, renforcer leur pouvoir économique, renforcer leur capacité à prendre la parole et à se défendre pour elle-même mais aussi et surtout avoir les hommes à leurs cotés comme alliés pour le renforcement de l’égalité du genre.
Quelles sont les barrières que le PAEFFR a permis de lever parlant de l’accès au foncier pour les femmes ?
Au-delà de la sensibilisation, le PAEFFR a posé des actions concrètes pour le foncier en faveur des femmes c’est-à-dire que le projet a acheté des terrains et s’est assuré que tous les bâtiments, tous les acquis et toutes les infrastructures du projet soient légalement mis au nom des coopératives des femmes. Nous avons donc financé la construction de cinq centres de transformation et tous ces centres sont légalement remis aux femmes qui en sont maintenant les propriétaires.
Est-ce que globalement vous avez noté des avancées en ce qui concerne la renaissance des femmes rurales dans les instances décisionnelles ?
Bien entendu, il y a eu une nette amélioration. Nous avons constaté tout au long du projet qu’il y a eu des assemblées générales qui renouvelaient les positions dans les instances de decisions. Les femmes se trouvaient donc dans ces instances et avaient toute leur chance d’être élues. Nous avons constaté que plusieurs femmes ont été nommées à des postes de décisions plus importantes. Une chose aussi très intéressante est que non seulement elles sont nommées à ces postes, mais aussi, on leur donne le réel pouvoir de ces postes, ce qui n’était pas forcément le cas auparavant. Un problème clé à souligner également et qui a été résolu grâce à ce projet est le problème d’alphabétisation et de communication en leadership des femmes. Nous avons travaillé de manière à ce qu’elles soient plus à l’aise en prenant la parole et donc à participer dans les instances de décision.
Comment entrevoyez-vous la pérennisation des acquis du projet PAEFFR ?
Je pense qu’il y a beaucoup d’objectifs qui ont été déjà atteints, mais ce sera le travail du CECI de faire le bilan dans les prochains mois, puis après la fin des activités. Mais justement en terme de pérennisation, le CECI est vraiment impliqué auprès des partenaires pour s’assurer qu’ils ont tous les moyens et les outils nécessaires pour pouvoir poursuivre les activités et les actions même à la fin du projet. Apres cela, il est certain qu’un projet a une fin. C’est malheureux, mais c’est aussi heureux parce que cela signifie qu’une fois que les gens ont les outils en main, c’est leur responsabilité de poursuivre les actions et d’aller de l’avant. Je pense que pour les prochaines étapes, l’appropriation y est déjà. Mais il faut vraiment faire la volonté des partenaires en poursuivant les activités.
Votre mot de la fin ?
Le canada met en œuvre une politique d’aide internationale féministe parce qu’on pense fondamentalement que l’égalité des genres est la meilleure manière d’éradiquer la pauvreté. En plus, quand on entend les hommes et les femmes parler, on voit qu’effectivement ce genre de stratégie a de succès et dans plusieurs années, on pourra poursuivre le chemin. Tout ceci dans le but d’atteindre des résultats intéressants et transformateurs sur le plan individuel et communautaire au vue d’une croissance économique qui bénéficie à tous.
Propos recueillis et transcrits par Ange Céline GBOVI