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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

CIRCUIT COURT AU BÉNIN : Un enjeu important pour les producteurs agricoles

 CIRCUIT COURT AU BÉNIN : Un enjeu important pour les producteurs agricoles

Modèle de commercialisation reliant directement le producteur au consommateur ou le producteur au transformateur, le circuit court est au cœur des préoccupations des acteurs de l’agriculture béninoise. Si ce système présente de nombreux avantages, sa mise en œuvre effective sur le terrain reste un défi.

Madeleine ATODJINOU

Le circuit court est un mode de commercialisation de produits issus de l’agriculture. Il est un système commercial dans lequel il n’y a pas besoin d’intermédiaire entre le producteur et le consommateur final et peut se faire soit par vente directe, soit par vente indirecte au consommateur.

Ainsi au Bénin, vu que ce système commercial n’est pas développé, tous les systèmes de vente sont utilisés, ce qui laisse les producteurs face à de nombreux défis dans leurs relations avec le reste de la chaîne de valeur de la commercialisation des produits.

En exemple, les commerçants négocient avec plusieurs acheteurs et priorisent les mieux disant. « Ils fixent les prix des matières premières en fonction des tendances sur le marché étant prêts à les varier d’un instant à l’autre. Il n’est pas certain de trouver les  matières en quantité souhaitée dans le temps », déplore Blaise Dona Célestin Hounkonnou, Technicien Supérieur en Aquaculture et entrepreneur agricole. Une situation qui crée une instabilité des prix et une incertitude quant aux débouchés pour les producteurs.

De même, en confirmant ces difficultés autrefois présentes par exemple dans la filière anacarde, Sahadatou Atta Kakayatchi, présidente de la Fédération Nationale des Producteurs du Bénin (Fenapab) affirme : « avec les commerçants et transformateurs, on ne s’entend souvent pas sur le prix parce qu’ils regardent leurs charges. Ils veulent diminuer le prix d’achat pour amortir leurs charges, en oubliant que nous les producteurs, nous avons aussi des charges ».

Face à ces défis, la nécessité urgente d’une solution adéquate comme le circuit court devient indiscutable, en raison de ses nombreux avantages. Comme l’explique le Technicien Blaise Hounkonnou, le circuit court permet à chaque acteur de bénéficier des fruits de ses efforts et d’être satisfait de son métier. Il permettrait donc de garantir un prix plus juste aux producteurs, de renforcer la qualité des produits et d’assurer une meilleure traçabilité.

Aussi, permet-il au producteur d’avoir un marché garanti et durable pour leur produits, une meilleure planification des activités de production, de vendre en temps record et à prix raisonnable, tout en augmentant leur revenus et leur capacité de production en fonction de la demande. Il favoriserait également le développement local en créant des emplois et en réduisant les intermédiaires.

Pour le cas des transformateurs, discuter directement du prix de leur matières premières avec les producteurs leur permet de  « réduire le coût d’achat, d’avoir un contrat de livraison à long terme, de s’assurer de la disponibilité de la matière première et de sa qualité, de ne pas être confronté à des fluctuations de prix et de pénurie des matières premières en pleine campagne et de mieux planifier les activités de transformation » , a-t-il fait savoir. Selon la présidente de la Fenapab, « la relation directe avec les transformateurs, est une bonne chose pour ces derniers et pour les producteurs. Cela permet à chaque producteur de se connaître et de bien jouir de ses plantations ».

Par ailleurs, il faut noter que le gouvernement béninois a mis en place des politiques visant à promouvoir le système du circuit court. Parlant du cas de la filière anacarde, Sahadatou Atta Kakayatchi, Présidente de la Fenapab explique : « C’est maintenant que nous sommes en train de vouloir expérimenter le circuit court. Le circuit court, qui demande qu’après la réorganisation de notre filière, il y aura un accord-cadre qui sera signé. Après la signature de cet accord-cadre, on aura un prélèvement avec des subventions rétrocédées aux producteurs, ce qui va amortir nos charges ».

Cependant, de nombreux défis restent à relever pour que ce modèle de commercialisation devienne une réalité pour les producteurs. La formation des acteurs, la mise en place d’infrastructures adaptées et le développement de partenariats public-privé sont autant d’éléments clés pour réussir cette transition.

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