COMPOST : Une solution simple et efficace pour des récoltes abondantes

Longtemps relégué au rang de méthode traditionnelle, le compostage retrouve aujourd’hui ses lettres de noblesse.

Face à l’appauvrissement progressif des sols et à la flambée des prix des engrais chimiques, de nombreux producteurs agricoles au Bénin se tournent vers des solutions locales, durables et accessibles. Parmi celles-ci, le compost fertilisant naturel obtenu par la décomposition de matières organiques s’impose comme une alternative efficace et respectueuse de l’environnement.

Longtemps relégué au rang de méthode traditionnelle, le compostage retrouve aujourd’hui ses lettres de noblesse.

Longtemps relégué au rang de méthode traditionnelle, le compostage retrouve aujourd’hui ses lettres de noblesse. Dans une dynamique d’agroécologie, il est désormais perçu comme un levier innovant de fertilisation des sols, porté par des communautés rurales engagées.

À Grand-Popo, des productrices réunies au sein de la Coopérative Ayigbanmoublenameo s’investissent avec rigueur dans cette pratique. Ida Goussi, l’une d’elles, décrit les étapes clés de fabrication du compost : « Pour fabriquer les composts, nous entretenons l’endroit. Avec la houe, nous enlevons le sable et nous arrosons le sol. Ensuite, nous étalons des feuilles vertes, ajoutons des feuilles sèches et des fientes de bœuf. Chaque couche est arrosée, et nous insérons un bâton dans le tas pour contrôler la température. Si c’est trop chaud, on arrose encore pour baisser la chaleur. »

Le processus repose sur une alternance bien dosée entre matières humides (feuilles fraîches, fientes) et sèches (feuilles mortes), qui favorise une bonne décomposition. L’humidité et la température sont surveillées au quotidien pour assurer une fermentation homogène. Mais le compost ne s’utilise pas dès la fin de cette phase. Il doit d’abord être aéré, puis conditionné. « Après la fermentation, on expose le compost au vent pour l’assécher, puis on le met dans des sacs de 50 kilos. Ce compost, nous l’utilisons aussi dans nos propres champs », précise Ida Goussi.

Dans les exploitations maraîchères et céréalières, les résultats sont visibles. Le compost améliore la texture du sol, stimule la croissance des plantes et accroît les rendements. À Grand-Popo, Sènandé Ayaba, également productrice, en témoigne : « On met le compost pour les piments, les légumes, les tomates… Et quand on l’utilise, ces cultures évoluent bien. »

Même en saison des pluies, la méthode reste efficace.

« Pendant la saison pluvieuse, on mélange le compost avec de l’eau pour les cultures de riz et de légumes. L’effet est là : on récolte en quantité et en qualité », a expliqué Sènandé Ayaba, productrice.

Outre les bénéfices agricoles, le compost offre une solution écologique à la gestion des déchets organiques, souvent jetés ou brûlés. Transformés en amendement fertile, ces déchets deviennent une richesse pour les sols appauvris. Cette pratique réduit également la dépendance aux engrais chimiques importés, coûteux et parfois nuisibles à la santé humaine et à l’environnement. À travers des gestes simples, mais techniques, les agricultrices béninoises participent activement à la transition agroécologique. Le compost, loin d’être une solution de repli, s’affirme comme une réponse durable, économique et efficace pour nourrir la terre… et ceux qui en vivent.

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Vignon Justin ADANDE

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